Évaluation des programmes de commercialisation des IRSC
Rapport final 2015
Instituts de recherche en santé du Canada
160, rue Elgin, 9e étage, indice de l’adresse : 4809A
K1A 0W9 Canada
Remerciements
Ce rapport a été rédigé par Carmen Constantinescu, analyste principale de l’évaluation.
L’évaluation a été effectuée par un groupe de travail sur l’évaluation qui, au cours des différentes phases de l’évaluation, était composé de Carmen Constantinescu, Krista Davidge, Kim Ford, Joanne Tucker, Michael Goodyer, David Peckham, Martin Rubenstein, Kwadwo Bosompra, Fazila Seker, Karen Dewar, Janet Scholz, Michelle Peel, Bert van den Berg, Étienne Richer et Nicolay Ferrari.
Photo en couverture offerte par le Conseil national de recherches du Canada (CNRC)
Table des matières
- Résumé
- Portée et but de l’évaluation
- Profil des programmes de commercialisation des IRSC
- Application et commercialisation des connaissances
- Collaborations et partenariats
- Développement des capacités
- Conception et exécution des programmes
- Pertinence des programmes
- Références
- Annexes
Résumé
En 2005, les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) ont créé leur Stratégie de commercialisation et d’innovation, dans le but de fournir un cadre cohérent pour mettre en pratique les résultats de la recherche en santé, améliorer la qualité de vie et stimuler la croissance économique grâce à la découverte et à l’innovation.
La Stratégie a été mise en œuvre dans le cadre d’un certain nombre d’initiatives et de programmes consacrés à au moins une de ses composantes stratégiques, c’est-à-dire : subventions de fonctionnement du Programme de recherche en collaboration avec l’industrie (PRCI); Projets de recherche concertée sur la santé (PRCS); programme « Des sciences aux affaires » (SA2); et Programme de démonstration des principes, phases I et II (PDP-I et PDP-II).
But, portée et approche de l’évaluation
L’évaluation avait pour but de mesurer la pertinence et le rendement des programmes de commercialisation, afin d’en tirer des leçons et des pratiques exemplaires qui guideront les programmes futurs, et pour répondre aux exigences de la Loi sur la gestion des finances publiques et de la Politique d’évaluation (2009) du Conseil du Trésor. Les aspects suivants des programmes de commercialisation des IRSC ont été examinés : application et commercialisation des connaissances; création des connaissances; collaborations et partenariats; développement des capacités; conception et exécution; pertinence.
L’évaluation couvre la période comprise entre la création de chaque programme et la fin de l’année financière 2012-2013. Elle se fonde sur un examen de la littérature et de la documentation, sur des entrevues avec des répondants clés, ainsi que sur un sondage auprès des chercheurs financés. Pour mieux mettre en contexte le rendement des programmes de commercialisation, ceux-ci ont été comparés, lorsqu’il était possible de le faire, avec le Programme ouvert de subventions de fonctionnement (POSF), l’Initiative de recherche en médecine régénératrice et nanomédecine (IRMRN) et le programme des Centres d’excellence en commercialisation et en recherche (CECR) des IRSC.
Constatations clés
Application et commercialisation des connaissances
L’application des connaissances (AC) et la mise en pratique des résultats de la recherche sont des activités nécessaires à la commercialisation de la recherche en santé.
- Les conclusions révèlent que les chercheurs financés dans le cadre des programmes de commercialisation des IRSC génèrent des retombées clés en matière de commercialisation :
- présentations à l’industrie et à d’autres partenaires (79 % des chercheurs financés);
- brevets provisoires (74 %);
- demandes de brevet (64 %);
- ententes de non-divulgation et de confidentialité (64 %);
- déclarations d’invention (61 %);
- brevets accordés (41 %).
- La proportion de chercheurs du PDP-I ayant déclaré des retombées en matière de commercialisation dépasse celle des autres programmes. Les chercheurs des CECR et de l’IRMRN, et les chercheurs du POSF efficaces en commercialisation ont déclaré des retombées supérieures en matière de commercialisation par rapport aux chercheurs des PRCI et PRCS.
- Depuis 2001, les fonds du PDP-I et du PDP-II ont donné naissance ou ont été profitables à au moins 42 entreprises dérivées. Deux exemples de telles ’entreprises sont présentés ci-dessous.
Nom de la société Chercheur principal Domaine de recherche Impacts Professeure Shana Kelley, Université de Toronto
Système de détection rapide des biomarqueurs connus du cancer dans les tumeurs de la prostate pour renseigner sur la progression de la maladie
Conception de la plateforme Xagenic X1, un outil de diagnostic révolutionnaire qui permet aux médecins d’effectuer, dans le confort de leur cabinet, des diagnostics moléculaires et des biotests aussi fiables qu’en laboratoire.
Importante occasion d’affaires découlant du besoin non comblé en outils de diagnostic au lieu d’intervention.
Emploie plus de 40 personnes.Les revenus tirés de la vente des trousses de diagnostic moléculaire dans le monde sont estimés à 6,2 milliards de dollars en 2014.
Dr John Davies, Université de Toronto
Biotechnologie avant-gardiste axée sur l’exploitation commerciale des cellules périvasculaires de cordon ombilical humain (HUCPVC), protégées par brevet.
TRT a démontré que le tissu entourant les vaisseaux du cordon ombilical constitue la plus abondante source de cellules souches mésenchymateuses jamais décrite.
2014 - TRT et Héma-Québec concluent une entente d’octroi de licence définitive pour le premier essai clinique du TXP-1 sur des humains.
2013 - TRT recueille 3,25 millions de dollars pour accélérer le développement de sa plateforme thérapeutique fondée sur les cellules mésenchymateuses.
- En ce qui concerne la création de connaissances, la majorité des chercheurs financés (79 %) a publié au moins un article de recherche par subvention; 45 % des chercheurs du PRCI et 30 % des chercheurs du PDP-I l’ont fait conjointement avec un partenaire privé. Malgré les défis associés à la pression de publier et au manque de soutien pour la recherche translationnelle, la commercialisation et l’ouverture scientifique ne sont pas inconciliables et pourraient même être envisageables comme éléments complémentaires d’un cadre d’innovation global (Caulfield, 2012). Par exemple, la productivité scientifique (c.‑à-d. la publication d’articles de recherche) des chercheurs du PDP-I est semblable à celle des chercheurs du POSF lorsque normalisée selon la durée et le montant des subventions, bien que la création de connaissances ne soit pas un des objectifs principaux du PDP-I.
L’évaluation a permis de relever un certain nombre de pratiques exemplaires dans le développement d’une solide culture d’innovation, notamment : transition de la « commercialisation » à « l’innovation », comme philosophie de base; encouragement de l’entreprenariat et des programmes de stimulation de la demande de l’industrie; nouveaux modèles de commercialisation où les ressources sont mises en commun pour la recherche et la commercialisation de plusieurs découvertes dans un champ déterminé.
Collaborations et partenariats
Objectifs centraux des programmes de commercialisation des IRSC, les collaborations et les partenariats visent à assurer la mobilisation des intervenants dès le début des projets pour ainsi favoriser l’utilisation des résultats de la recherche.
- Les chercheurs financés dans le cadre des programmes de commercialisation des IRSC ont fait participer l’industrie et d’autres intervenants pertinents dans une plus forte mesure que les chercheurs du POSF, à toutes les étapes de leurs projets.
- Soixante-cinq pourcent des chercheurs du PDP-I ont recruté des partenaires durant la période de financement de leur projet, même si ce n’était pas une exigence de ce programme.
- La majorité des chercheurs du PRCI (70 %) et du PDP-I (69 %) ont déclaré que le financement des programmes de commercialisation était une incitation à travailler avec un partenaire. Cependant, 60 % des chercheurs du PRCI et 66 % de ceux du PDP-I auraient quand même choisi de travailler avec un partenaire sans les fonds prévus à cette fin dans le cadre des programmes de commercialisation des IRSC. La principale raison de travailler avec un partenaire est d’avoir accès à son expertise et de stimuler le transfert et l’utilisation des connaissances; les chercheurs du PRCI ont insisté sur l’importance des contributions financières.
- Une série de défis ont été désignés par les partenaires de l’industrie : différences culturelles entre l’industrie et le milieu universitaire; manque de contrôle des entreprises sur les fonds de recherche (c.-à-d. les chercheurs pourraient dévier des plans originaux); surveillance du rendement des projets; calendrier des concours des IRSC (on a suggéré d’augmenter la fréquence des concours pour mieux s’adapter aux besoins et aux échéanciers de l’industrie).
Plusieurs pratiques exemplaires ont été relevées pour améliorer les partenariats : promouvoir les subventions spécialement conçues pour renforcer l’engagement et le partenariat (p. ex. subventions d’engagement partenarial et d’interaction du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie); faire équipe avec des multinationales et conclure des ententes de recherche-développement (R-D) dès le début de la relation partenariale; offrir des programmes en partenariat avec d’autres organisations pertinentes; mieux faire connaître les nouvelles découvertes en organisant des ateliers et des séminaires permettant aux chercheurs de trouver « preneurs » pour leurs bonnes idées et de stimuler la demande du secteur des utilisateurs (p. ex. l’industrie).
Développement des capacités
Principal objectif du programme « Des sciences aux affaires » (SA2), la formation en commercialisation est aussi encouragée dans le cadre des autres programmes de commercialisation des IRSC (programme des PRCS, PRCI, PDP-I et II).
- La majorité (76 %) des chercheurs du programme SA2 ont déclaré que la contribution du programme au développement de leurs compétences et de leurs connaissances en commercialisation avait comblé ou dépassé leurs attentes. Cependant, le programme représente un investissement très modeste par rapport aux autres programmes de commercialisation des IRSC et à l’ensemble du budget des IRSC.
- Du personnel hautement qualifié (PHQ) et du personnel de recherche varié a pris part aux projets des chercheurs du PRCI, du PDP-I et du PDP-II, mais un petit nombre a réellement été formé en commercialisation.
- Trente pourcent des chercheurs financés ayant répondu au sondage ont signalé que l’exploitation commerciale de leur découverte/innovation était entravée par un manque de compétences en commercialisation. De façon plus générale, les entrepreneurs sont considérés comme trop peu nombreux au Canada, et presque tous les participants ont souligné le besoin d’accroître les compétences en commercialisation des bureaux de transfert de la technologie (BTT).
En ce qui concerne les pratiques exemplaires en matière de développement des capacités en commercialisation de la recherche en santé, les activités de facilitation sont considérées comme plus importantes que les possibilités de formation; d’autres organismes subventionnaires internationaux facilitent le recrutement de spécialistes qui assistent les BTT et les chercheurs tout au long du processus de commercialisation, et d’experts au sein des organisations qui assurent la liaison avec les entrepreneurs.
Conception et exécution
Les cinq programmes sont appréciés des intervenants, et produisent les résultats escomptés :
- PDP-I – programme dont la subvention est la plus utilisée et la plus convoitée; subvention considérée comme une pratique exemplaire pour soutenir la recherche au stade préliminaire dans le processus de commercialisation.
- PDP-II – programme offrant du financement considéré comme une validation des découvertes initiales lorsque les risques des projets sont à leur maximum et que les investisseurs se font attendre.
- PRCI – programme perçu favorablement par les partenaires, ayant facilité l’établissement de solides collaborations entre universités et entreprises et le développement d’une compréhension mutuelle de leurs priorités et besoins respectifs.
- PRCS – programme peu connu en dehors du milieu de la recherche (seuls 3 des 10 BTT y ont eu recours); les participants l’ont apprécié pour la collaboration interdisciplinaire.
- SA2 – programme très apprécié des boursiers pour sa contribution au développement de leurs compétences et de leurs connaissances en affaires/commercialisation.
Néanmoins, les améliorations suivantes à la structure et à l’exécution des programmes ont été suggérées :
- Connaissance des programmes – il faut faire une meilleure promotion des programmes, en particulier du PRCI et du programme des PRCS; les BTT doivent jouer un plus grand rôle comme facilitateurs pour ces programmes.
- Processus d’évaluation – on a suggéré aux IRSC de recruter davantage de spécialistes de l’industrie dans les comités d’évaluation par les pairs afin de favoriser une meilleure évaluation du potentiel commercial des projets, et de donner l’occasion aux chercheurs de présenter leurs propositions.
- Concours – les participants ont suggéré d’augmenter le nombre de concours par année et de réduire la durée des processus d’évaluation par les pairs, de décision et de communication des décisions.
- Dans le cas du PDP-I et du PDP-II, des subventions de plus longue durée (ou de durée moins fixe) constitueraient une amélioration, compte tenu de la nature de la recherche financée par ces programmes.
- Responsabilisation – il est nécessaire d’établir des échéanciers et des jalons clairs, et de se doter de systèmes de suivi/surveillance; les programmes de commercialisation des IRSC ont davantage besoin d’être surveillés et évalués.
Les pratiques exemplaires suivantes ont été relevées chez des organismes subventionnaires internationaux : approche consistant à financer le continuum complet, allant de la recherche initiale jusqu’au lancement des PME (offrir un large éventail de programmes); programmes d’aide qui soutiennent les programmes principaux et évaluent les possibilités de commercialisation; munir les comités d’évaluation par les pairs des bonnes compétences; mettre en œuvre un modèle par étapes basé sur une série de jalons.
Pertinence des programmes
Plusieurs tendances relevées dans le secteur de la commercialisation de la recherche en santé au Canada révèlent la nécessité de continuer de soutenir financièrement la commercialisation de la recherche en santé : manque d’investisseurs de capital de risque/investisseurs providentiels; réduction de la R-D interne dans l’industrie, en particulier l’industrie pharmaceutique; absence perçue de stratégie gouvernementale claire en matière d’innovation et de commercialisation; défis posés par les lois et politiques relatives à la propriété intellectuelle (PI); pression exercée sur les BTT afin qu’ils soient très productifs avec moins de ressources; financement insuffisant pour la commercialisation de la recherche en santé au stade préliminaire.
- La majorité des chercheurs financés interrogés (92 %) croient que le gouvernement doit continuer de promouvoir la commercialisation de la recherche en santé au Canada, et plus de la moitié (62 %) d’entre eux ont désigné « le manque de ressources financières pour la commercialisation de la recherche » comme leur problème le plus commun.
- À peine la moitié des répondants au sondage (45 % PRCI, 33 % PDP-I et 50 % PDP-II) ont reçu d’autres fonds pour commercialiser leurs recherches en santé durant la période de financement de leur subvention et/ou dans les deux ans qui ont suivi.
Bien qu’on admette que chaque stade du processus de commercialisation requiert des fonds, le financement de la commercialisation de la recherche au stade préliminaire est le rôle le plus crucial que puissent jouer les IRSC, en particulier dans le contexte de la limitation des ressources. La majorité des chercheurs financés ayant participé au sondage (94 %) ont désigné le « financement du stade préliminaire » comme une priorité sur laquelle il faudrait axer les programmes de commercialisation des IRSC.
Les IRSC pourraient jouer plusieurs autres rôles pour stimuler la commercialisation de la recherche en santé au Canada :
- travailler avec d’autres intervenants pour établir une stratégie nationale cohérente visant à promouvoir l’innovation et la commercialisation de la recherche en santé;
- participer davantage au développement des capacités humaines (chercheurs, BTT);
- soutenir les chercheurs dans l’établissement et la facilitation de partenariats avec des petites et grandes entreprises;
- jouer un rôle de courtier en soutenant la communication des nouvelles découvertes afin qu’elles puissent être adoptées par le système de commercialisation;
- surveiller le potentiel commercial de la recherche fondamentale.
Conclusions
La présente évaluation constate que les programmes de commercialisation des IRSC ont contribué positivement à la commercialisation de la recherche en santé au Canada, et ce de multiples façons. Chaque programme comporte ses propres mérites :
- Le programme des PRCS a soutenu des collaborations entre chercheurs en santé et en génie;
- Le PRCI a facilité les partenariats;
- Le PDP-I s’est révélé une pratique exemplaire pour soutenir la recherche au stade préliminaire dans le processus de commercialisation;
- Le PDP-II a aidé des projets à avancer dans le processus de commercialisation;
- Le programme SA2 a permis de développer les compétences en commercialisation et l’employabilité des boursiers.
Cependant, les impacts de ces programmes demeurent modestes et doivent être interprétés dans le contexte des investissements effectués. Pour vraiment transformer la commercialisation de la recherche en santé au Canada, il faut avoir une vision plus ambitieuse, fournir plus de soutien et agir de manière plus audacieuse, comme en témoignent les pratiques exemplaires recensées dans le présent rapport.
Recommandations
Les conclusions de l’évaluation révèlent que l’établissement d’une solide culture d’innovation constitue une étape préliminaire importante à franchir pour le Canada afin de mieux réussir dans le domaine de la commercialisation de la recherche en santé. Pour promouvoir une culture d’innovation aux IRSC et dans le milieu de la recherche en santé, il faut d’abord voir la commercialisation comme partie intégrante du continuum ou de l’écosystème de l’innovation. L’analyse du contexte révèle que les termes « innovation » et « valorisation » sont utilisés par la plupart des organismes internationaux sondés pour décrire la richesse et les retombées sociales générales qui découlent de l’application ou de l’élargissement de connaissances existantes ou nouvelles.
Recommandation 1 : Les IRSC devraient adopter une définition de l’innovation qui tienne compte des retombées générales de l’utilisation des résultats de la recherche en santé sur la société, l’économie et la santé pour créer ou améliorer des produits, des services, des processus, des organisations et des systèmes.
L’évaluation conclut que plusieurs tendances révèlent que le financement des IRSC demeure nécessaire pour stimuler l’innovation et faciliter la commercialisation de la recherche en santé, notamment : rareté du capital de risque, réduction de la R-D dans le secteur privé et manque de financement pour la commercialisation de la recherche en santé au stade préliminaire. Compte tenu des ressources disponibles, du rendement des autres programmes et des autres investissements gouvernementaux dans l’innovation, le rôle le plus crucial que puissent jouer les IRSC est de financer la phase initiale de la commercialisation de la recherche en santé.
Recommandation 2 : Les IRSC devraient continuer de financer les premiers stades de la commercialisation de la recherche en raison de leur importance cruciale dans le processus de commercialisation pour tester et valider le potentiel commercial des découvertes, en réponse à un manque de financement et à un besoin non comblé parmi les chercheurs et les BTT.
L’évaluation met en lumière l’importance des collaborations et des partenariats entre chercheurs et utilisateurs potentiels de la recherche pour soutenir la promotion des découvertes scientifiques auprès des acteurs du processus de commercialisation.
Recommandation 3 : Les IRSC devraient jouer un rôle de courtier en innovation et en commercialisation, afin de : faciliter les contacts entre chercheurs et utilisateurs potentiels des résultats la recherche de sorte à accroître la connaissance, la demande et l’utilisation de ces résultats; faciliter les partenariats avec d’autres programmes d’innovation et de commercialisation et des intermédiaires afin de coordonner et d’attirer les investissements dans tout le continuum de l’innovation. Les IRSC devraient en particulier axer leurs efforts sur les aspects suivants :
- 3.1. Promouvoir la collaboration avec les programmes existants et envisager la création de programmes spécialement conçus pour stimuler l’engagement et créer des partenariats entre chercheurs et utilisateurs potentiels;
- 3.2. Mieux faire connaître les découvertes financées par les IRSC par l’organisation d’ateliers, de séminaires et de symposiums permettant un échange d’idées structuré, de façon à ce que les chercheurs puissent trouver « preneurs » pour leurs bonnes idées. Pour rendre cela plus facile, il peut être nécessaire de faire appel à des spécialistes pourvus d’expérience dans l’industrie et dans le domaine de l’innovation pour mener des activités de sensibilisation, établir des contacts et assurer la liaison avec des entreprises afin de stimuler la demande de l’industrie pour la recherche financée par les IRSC;
- 3.3. Prioriser et cibler les investissements de sorte à tirer profit des infrastructures et des investissements existants en commercialisation de la recherche en santé (p. ex. programmes CECR et RCE-E) afin de maximiser l’utilisation des investissements futurs en commercialisation de la recherche en santé.
L’évaluation a fait ressortir un certain nombre d’améliorations à apporter à la conception et à l’exécution des programmes existants et futurs pour en augmenter davantage le rendement.
Recommandation 4 : Les IRSC devraient intégrer les éléments suivants à la conception et à l’exécution futures des programmes de commercialisation et d’innovation :
- 4.1. Recruter davantage de spécialistes de l’industrie dans les comités d’évaluation par les pairs afin de favoriser une meilleure évaluation du potentiel commercial des projets et donner l’occasion aux chercheurs de présenter leurs propositions;
- 4.2. Augmenter la capacité de verser les fonds rapidement en réponse aux besoins des chercheurs, en réduisant la durée des processus d’évaluation par les pairs, de décision et de communication des décisions;
- 4.3. Offrir des subventions de plus longue durée (ou de durée moins fixe);
- 4.4. Établir des échéanciers et des jalons clairs, et se doter de systèmes de suivi/surveillance avec adhésion générale aux échéanciers et aux jalons établis (c.-à-d. directives sur les rapports visant à cerner l’impact commercial).
Recommandation | Réponse (en accord ou en désaccord) |
Plan d’action de la direction | Responsabilité | Échéancier |
---|---|---|---|---|
1. Les IRSC devraient adopter une définition de l’innovation qui tient compte des retombées de l’utilisation des résultats de la recherche en santé sur la société, l’économie et la santé pour créer ou améliorer des produits, des services, des processus, des organisations et des systèmes. |
En accord | Les IRSC adopteront cette définition plus générale dans l’élaboration d’une nouvelle stratégie. | Vice-président, Affaires extérieures et développement d’entreprise | Élaboration d’une stratégie - 2015-2016 |
2. Les IRSC devraient continuer de financer les premiers stages de la commercialisation de la recherche en raison de son importance cruciale dans le processus de commercialisation pour tester et valider le potentiel commercial des découvertes, en réponse à un manque de financement et à un besoin non comblé parmi les chercheurs et les BTT. |
En accord | Dans le cadre de la conception des nouveaux volets de financement des programmes ouverts, les IRSC ont pris des mesures pour encourager la recherche innovatrice et supprimer les barrières qui l’entravent. Ils se sont engagés à faire en sorte que ce type de recherche continue d’être adéquatement soutenu durant l’introduction des nouveaux volets de financement des programmes ouverts. | Chef des affaires scientifiques et vice-président, Portefeuille de la recherche, de l’application des connaissances et de l’éthique | Dans le cadre de la mise en œuvre du concours pilote du volet Projet - 2016-2017 et en permanence par la suite |
3. Les IRSC devraient jouer un rôle de courtier en innovation et en commercialisation et devraient axer leurs efforts sur les aspects suivants :
|
En accord | Les IRSC établiront une nouvelle stratégie qui définira adéquatement le rôle de courtier des IRSC dans ce domaine. | Vice-président, Affaires extérieures et développement d’entreprise | Élaboration d’une stratégie comportant la définition du rôle de courtier des IRSC - 2015-2016 |
4. Les IRSC devraient intégrer les éléments suivants à la conception et à l’exécution futures des programmes de commercialisation :
|
En accord |
Dans le cadre de la mise en œuvre des nouveaux volets des programmes ouverts et du collège des évaluateurs, les IRSC introduisent une approche d’évaluation centrée sur les demandes, qui garantira que chaque demande sera confiée à un évaluateur pourvu de l’expertise pertinente. De plus, les IRSC prennent des mesures pour recruter plus de spécialistes de l’industrie dans les comités d’évaluation par les pairs. Enfin, l’intégration des programmes ouverts existants aux nouveaux volets des programmes ouverts offrira une plus grande souplesse par rapport au montant et à la durée des subventions aux candidats qui effectuent ce genre de recherche. La structure de tout programme conçu dans le cadre de la nouvelle stratégie des IRSC tiendra adéquatement compte de ces considérations. |
Chef des affaires scientifiques et vice-président, Portefeuille de la recherche, de l’application des connaissances et de l’éthique et Vice-président, Affaires extérieures et développement d’entreprise |
Dans le cadre de la mise en œuvre du concours pilote du volet Projet - 2016-2017 et en permanence par la suite et Intégration des éléments conceptuels aux nouveaux programmes, au besoin, en appui à la stratégie - 2016-2017 |
1. Portée et but de l’évaluation
En 2005, les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) ont créé leur Stratégie de commercialisation et d’innovation, dans le but de fournir un cadre cohérent pour mettre en pratique les résultats de la recherche en santé, améliorer la qualité de vie et stimuler la croissance économique grâce à la découverte et à l’innovation. Assortie d’objectifs précis dans quatre domaines stratégiques (recherche, liens, talent et capital), la stratégie a été mise en œuvre dans le cadre d’une série de programmes, d’initiatives, de plateformes nationales et d’autres activités.
Portée de l’évaluation
À la suite de consultations avec la haute direction et les responsables stratégiques des programmes de commercialisation des IRSC, il a été décidé de limiter la portée de la présente évaluation aux programmes de commercialisation actuels suivants des IRSC :
- subventions de fonctionnement du Programme de recherche en collaboration avec l’industrie (PRCI);
- Projets de recherche concertée sur la santé (PRCS)Note en bas de page 1;
- programme « Des sciences aux affaires » (SA2);
- Démonstration des principes, phase I (PDP-I);
- Démonstration des principes, phase I (PDP-II)Note en bas de page 2.
L’évaluation couvre la période comprise entre la création de chaque programme et l’année financière 2012-2013.
But de l’évaluation
Le succès des programmes de commercialisation des IRSC a été mesuré en fonction des critères suivants : création de connaissances, retombées de l’application et de la commercialisation des connaissances, collaborations et partenariats, et développement des capacités, conception et exécution. Pour mieux mettre en contexte le rendement des programmes de commercialisation, ceux-ci ont été comparés, lorsqu’il était possible de le faire, avec les programmes suivants :
- Échantillon de chercheurs du Programme ouvert de subventions de fonctionnement (POSF) ayant été désignés comme efficaces en commercialisation (c.-à-d. ayant déclaré au moins une des retombées commerciales du Système de rapport sur la recherche (SRR) des IRSC sans détenir une subvention de commercialisation des IRSC) (n=27);
- Chercheurs du POSF ayant fait rapport à l’aide du SRR (n=982);
- Initiative de recherche en médecine régénératrice et nanomédecine (IRMRN) (IRSC, 2013), dont certains chercheurs bénéficiaires de fonds stratégiques ont eu du succès en commercialisation (n=27);
- Centre d’excellence en commercialisation et en recherche (CECR) financé par le biais du Secrétariat des réseaux de centres d’excellence (RCE, 2012) – initiative conjointe des IRSC, du CRSNG, du CRSH, d’Industrie Canada et de Santé Canada visant à soutenir les centres de recherche et de commercialisation qui regroupent des personnes, des services et des infrastructures scientifiques afin de positionner le Canada à l’avant-garde de l’innovation dans les secteurs prioritaires (n=135).
Des pratiques exemplaires et des leçons relatives à la commercialisation de la recherche en santé sont ressorties des discussions avec les divers intervenants interrogés : représentants de bureaux de transfert de la technologie (BTT), partenaires, investisseurs et représentants de sept organismes de financement internationaux appuyant la commercialisation de la recherche en santé (des détails relatifs à la méthodologie figurent à l’Annexe I). Ces pratiques et leçons sont décrites dans chaque section où elles sont applicables.
2. Profil des programmes de commercialisation des IRSC
Chaque programme de commercialisation évalué couvre au moins un des quatre domaines stratégiques de la stratégie de commercialisation des IRSC : recherche, talent, liens, capital.
- Le PRCI soutient la recherche génératrice de découvertes pouvant avoir un potentiel commercial en facilitant les collaborations université-industrie dans le domaine de la recherche en santé. Créé en 2005, ce programme résulte de la fusion du Programme des petites et moyennes entreprises des IRSC et du Programme de recherche en collaboration IRSC-Rx&D.
- Lancé à l’origine par le CRSNG, le programme des PRCS a été conçu pour développer la collaboration entre les chercheurs du CRSNG et des IRSC afin de stimuler la recherche interdisciplinaire et de former du personnel hautement qualifié en recherche interdisciplinaire. Les IRSC participent au programme depuis 2003.
- Le programme « Des sciences aux affaires » (SA2) vise à développer le talent en offrant des bourses à des docteurs en sciences de la santé pour poursuivre des études de maîtrise en administration des affaires (MBA). Le programme a été lancé en 2005 à titre de partenariat avec des écoles de commerce canadiennes visant à aider celles-ci à recruter des détenteurs de doctorat dans leurs programmes de MBA. Depuis 2010, les bourses sont versées directement aux candidats à un MBA.
- Les programmes de démonstration des principes I et II sont axés sur le capital nécessaire à la commercialisation par la conversion des découvertes/inventions en technologies à potentiel commercial et la création de nouvelles entreprises à vocation scientifique. Le PDP-I a été lancé en 2001 et le PDP-II, en 2003.
Bien que chacun de ces programmes cible différents stades du processus de commercialisation, il est reconnu que la commercialisation n’est pas un processus linéaire, et chaque programme apporte une contribution aux domaines stratégiques sur lesquels les IRSC voulaient agir au moyen de leur stratégie de commercialisation. Bien que les programmes PRCS et PRCI visent à développer la collaboration entre chercheurs et utilisateurs des connaissances et à stimuler la recherche à potentiel commercial, ils ne se limitent pas aux premiers stades du processus de commercialisation. La recherche financée par ces programmes pourrait aussi générer des retombées aux stades plus avancés du processus de commercialisation (p. ex. brevets, entreprises dérivées). Les PDP I et II ont été conçus en fonction des retombées aux stades plus avancés du processus de commercialisation. Le programme SA2 a été créé pour développer la formation, mais il est à noter que la formation était encouragée par tous les programmes de commercialisation. Le modèle logique des programmes de commercialisation des IRSC figure à l’Annexe II.
En 2012-2013, le budget total consacré aux programmes de commercialisation évalués (13 872 115 $) représentait 1,7 % des dépenses totales des IRSC en subventions et bourses. Si l’on tient compte des autres programmes de commercialisation offerts par les IRSC en collaboration avec le CRSNG et le CRSH (réseaux de centres d’excellence dirigés par l’entreprise et CECR), le total des investissements des IRSC en commercialisation représentait 2,9 % (28 193 643 $) de toutes les dépenses, englobant celles des programmes susmentionnés.
Figure 2 : Investissements des IRSC dans les programmes de commercialisation actuels depuis leur création*
Source : Base de données du Système d’information électronique (SIE) des IRSC
*Les programmes de commercialisation des IRSC n’ont pas tous la même durée; pour des détails, voir la description des programmes.
-
Description détaillée
Programmes de commercialisation des IRSC Financial investments PRCI 86,069,230 $ CHRP 61,381,749 $ S2B 3,311,078 $ POP I 51,499,554 $ POP II 7,926,525 $
3. Knowledge Translation & Commercialization
Dans quelle mesure les programmes de commercialisation des IRSC ont-ils facilité l’application des résultats de la recherche en santé, accéléré la commercialisation de la PI et stimulé la création et la croissance des petites entreprises?
Dans quelle mesure les programmes de commercialisation des IRSC ont-ils financé la recherche génératrice de découvertes à potentiel commercial?
Constatations clés :
- Plusieurs des chercheurs financés par les programmes de commercialisation des IRSC ont déclaré diverses activités liées à la protection de la PI : brevets provisoires (74 %), demandes de brevet (64 %), ententes de non-divulgation et de confidentialité (64 %), déclarations d’invention (61 %), brevets accordés (41 %).
- Les fonds des programmes de démonstration des principes I et II ont donné naissance à au moins 42 entreprises dérivées depuis 2001.
- La proportion de chercheurs du PDP-1 ayant déclaré des retombées en matière de commercialisation dépasse celle des autres programmes. Les chercheurs des CECR et de l’IRMRN, et les chercheurs du POSF efficaces en commercialisation ont déclaré des taux plus élevés de retombées en matière de commercialisation que les chercheurs des PRCI et PRCS.
- Bien que la création de connaissances ne soit pas un des objectifs principaux du PDP-I, la productivité scientifique (c.-à-d. publication d’articles de recherche) des chercheurs du PDP-I est semblable à celle des chercheurs du POSF lorsque normalisée selon la durée et le montant des subventions.
- Puisqu’il faut beaucoup de temps pour rentabiliser un investissement en recherche et en transfert de technologie (jusqu’à 10 ans au niveau des établissements/entreprises, et jusqu’à 20 ans au niveau national, les délais d’obtention d’un brevet sont d’environ cinq à six ans), certains des impacts des investissements des IRSC en commercialisation ne sont pas encore connus.
- Certains des intervenants interrogés (représentants des BTT, investisseurs, partenaires) ont parlé de la pression subie par les chercheurs qui tentent de réussir dans leur domaine en se faisant publier, et du manque de soutien offert par les établissements à leurs chercheurs lorsque ceux-ci expriment leur intérêt pour la recherche translationnelle. Cela dit, la commercialisation et la science ouverte ne sont pas inconciliables et pourraient même être envisageables comme éléments complémentaires d’un cadre d’innovation global (Caulfield, 2012).
- Les pratiques exemplaires dans le développement d’une solide culture d’innovation incluent : la transition de la « commercialisation » à « l’innovation » comme philosophie de base; la promotion de l’entreprenariat et des programmes de stimulation de la demande de l’industrie; la « commercialisation agressive », terme désignant une situation où les ressources sont mises en commun pour commercialiser plusieurs découvertes dans un champ déterminé (p. ex. chimie verte au Canada).
Introduction
Cette section porte sur deux des objectifs des programmes de commercialisation des IRSC : l’application des connaissances, ou la mise en pratique des résultats de la recherche en santé (c.‑à‑d. accélérer la commercialisation de la PI), et le financement de la recherche génératrice de découvertes à potentiel commercial.
Bien que tous les programmes étaient censés répondre aux deux objectifs, les programmes PRCS et PRCI ont été conçus en fonction des premiers stades de la commercialisation de la recherche en santé pour financer la recherche génératrice de découvertes à potentiel commercial, tandis que les programmes PDP-I et II ont été conçus en fonction de l’AC et des stades plus avancés de la commercialisation de la recherche en santé.
Le rendement de ces programmes a été mesuré à partir des indicateurs suivants :
- l’AC : nombre de présentations, participation à des conférences et ateliers;
- la commercialisation de la recherche en santé, incluant la protection de la propriété intellectuelle (PI)Note en bas de page 3 : nombre de déclarations d’invention, de brevets, de licences, d’entreprises dérivées;
- les retombées du financement de la recherche : nombre d’articles publiés ou soumis pour publication, et nombre de livres/chapitres de livre, de rapports techniques et autres publiés.
Constatations
Activités d’AC visant l’avancement des connaissances
La plupart des chercheurs financés par les programmes de commercialisation ont fait des présentations à d’autres chercheurs (72 %) ainsi qu’à l’industrie et à d’autres partenaires (79 %). La deuxième activité d’AC le plus courante parmi les chercheurs financés a été la participation à des conférences, des symposiums et des ateliers (74 %) (voir Tableau 3.1).
Programmes de commercialisation (n = 72) | ||
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Type de résultats | % des projets ayant produit au moins un résultat | Moyenne par projet |
Présentations à des chercheurs | 72 % | 5,00 |
Présentations à l'industrie et à d'autres partenaires | 79 % | 3,75 |
Conférences, symposiums et ateliers | 74 % | 5,03 |
Distinctions professionnelles/prix reçus | 31 % | 0,61 |
Articles de journaux | 31 % | 4,25 |
Articles de magazines | 17 % | 0,47 |
Entrevues ou reportages radiophoniques | 21 % | 0,67 |
Entrevues ou reportages télévisés | 25 % | 0,69 |
Articles sur Internet | 17 % | 2,60 |
Pages Facebook | 0 % | 0,00 |
Diffusion sur YouTube | 8 % | 0,18 |
Blogues | 4 % | 0,13 |
Webinaires | 1 % | 0,03 |
Résultats de commercialisation
De nombreux chercheurs financés par les programmes de commercialisation des IRSC ont déclaré diverses activités de protection de la PI : brevets provisoiresNote en bas de page 4 (74 % des chercheurs financés), demandes de brevet (64 %), ententes de non-divulgation et de confidentialité (64 %), déclarations d’invention (61 %) et brevets accordés (41 %) (voir Figure 5.2). Les activités de protection de la PI les plus courantes ont été les ententes de non-divulgation ou de confidentialité (moyenne de deux) et les demandes de brevet (1,5), ce qui devrait se traduire par une moyenne de 0,9 brevet accordé par chercheur (voir Figure 3.1).
Figure 3.1 : Proportion de chercheurs financés par les programmes PRCI, PDP-I et PDP-II (n=59) ayant déclaré des activités de protection de la PI et nombre moyen d’activités de protection de la PI qui ont eu lieu (données tirées du sondage)
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Description détaillée
Activités de protection de la PI Proportion de chercheurs financés ayant déclaré des activités de protection de la PI Nombre moyen d'activités de protection de la PI Droits d'auteur ou marques de commerce accordés 0% 0 Demandes de droits d'auteur ou de marques de commerce déposées 2% 0.12 Demandes d'enregistrement de dessins industriels déposées 2% 0.02 Dessins industriels enregistrés 2% 0.02 Autre 5% 0.05 Licences accordées 27% 0.29 Conventions d'option 31% 0.36 Accords de transfert de technologie 37% 0.57 Brevets accordés 41% 0.93 Déclarations d'invention 61% 1.1 Ententes de non-divulgation et de confidentialité 64% 2.07 Demandes de brevet déposées 64% 1.56 Brevets provisoires 74% 1.14
La plupart des brevets découlant de projets financés par le PRCI, le PDP-I ou le PDP-II ont été accordés aux États-Unis; viennent ensuite l’Europe et le Canada (voir Figure 3.2).
Figure 3.2 : Nombre de demandes de brevet liées aux projets financés dans le cadre des programmes PRCI, PDP I et PDP II, par pays
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Description détaillée
Nombre de demandes de brevet Déposées Accordées Autre 29 9 Chine 15 2 Australie 17 4 Japon 23 7 Canada 42 15 Europe 35 20 É-U. 59 32
Une évaluation séparée des programmes a permis de constater que le PDP-I a financé la plus forte proportion de chercheurs ayant déclaré avoir déposé des demandes de brevet, obtenu des brevets, conclu des ententes de non-divulgation ou de confidentialité, déclaré des inventions et créé des entreprises dérivées. Les chercheurs des CECR et de l’IRMRN, et les chercheurs du POSF efficaces en commercialisation ont déclaré des taux plus élevés de retombées en matière de commercialisation que les chercheurs des PRCI et PRCS (voir Figure 3.3 et Tableau 3.2).
Figure 3.3 : Proportion de chercheurs atteignant les indicateurs déclarés; comparaison avec le financement ouvert et stratégique
♦ Les données relatives aux -brevets accordés/demandés ont été regroupées
‡ IRMRN – regroupe les nouveaux brevets et les nouvelles licences d’exploitation de produits, source : Évaluation de l’IRMRN
§ Source de données pour les CECR : Évaluation sommative du réseau d’excellence – Centres d’excellence en commercialisation et en recherche, juin 2012, sondage auprès de 17 centres, dont 12 ont la santé comme priorité
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Description détaillée
PDP-I (n=46) PRCS (n=79) PRCI (n=20) PRCI §(n=135) IRMRN ‡(n=26) POSF-eff. en comm. (n=27) POSF-SRR♦ (n=982) Brevets demandés/accordés 70 % 25 % 25 % 33 % 46 % 48 % 11 % Nouvelles licences d'exploitation 24 % 14 % 0 % 5 % 26 % 4 % Entreprises dérivées 28 % 6 % 0 % 16 % 8 % 11 % 4 %
PDP-I (n=46) | PDP-II (n=6) | PRCS (n=79) | PRCI (n=20) | CECRNote en bas de page i (n=135) |
IRMRN (n=26) | POSF (chercheurs efficaces en comm.) (n=27) | POSF (RRS) (n=982) | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Demandes de brevet déposées | 70% | 83% (5) | 25% | 25% | 33% | 46%Note en bas de page ii | 48% | 11%Note en bas de page iii |
Brevets accordés | 37 % | 83 % (5) | 23 % | 10 % | 7 % | 22 % | ||
Licences accordées | 24 % | 83 % (5) | 14 % | 0 % | 5 % | 26 % | 4 % | |
Ententes de non-divulgation ou de confidentialité | 65 % | 67 % (4) | 9 % | 20 % | 44 % | n. d. | 11 % | n. d. |
Entreprises dérivées | 28 % | 50 % (3) | 6 % | 0 % | 16 % | 8 % | 11 % | 4 % |
Entreprises dérivées
Une société dérivée peut avoir été créée en vue de concéder une licence pour une découverte, de financer des recherches ayant pour but de développer une découverte dont la licence sera concédée à la société ou de fournir un service. Vingt-huit pourcent (n=54) des chercheurs financés dans le cadre du PDP-I et quatre chercheurs financés dans le cadre du PDP-II ont créé une entreprise dérivée à l’aide des fonds reçus des IRSC.
L’analyse des données du sondage et des rapports d’étape des PDP-I et II a révélé que les fonds des PDP-I et II ont donné naissance, ou ont été profitables, à au moins 42 entreprises depuis 2001.
Les données qualitatives tirées des rapports d’étape fournissent de l’information plus détaillée sur les réussites derrière les entreprises dérivées, dont quelques exemples figurent ci-dessous au Tableau 3.3.
Un des facteurs importants à prendre en compte dans l’évaluation de la commercialisation d’une découverte est le long délai qui sépare une découverte de ses retombées économiques concrètes. Selon Heher (2006), il peut falloir jusqu’à 10 ans pour un établissement/une entreprise, et jusqu’à 20 ans au niveau national, pour rentabiliser un investissement en recherche et en transfert de la technologie. Ce délai varie selon les disciplines; par exemple, « dans le domaine de la nanotechnologie, le délai d’obtention d’un brevet est d’environ cinq à six ans » (Daim et al., 2007). C’est pourquoi certains des impacts des investissements des IRSC en commercialisation ne sont pas encore connus.
Nom de l’entreprise | Chercheur principal | Domaine de recherche | Impacts |
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Prof. Shana Kelley, Université de Toronto |
Système de détection rapide des biomarqueurs connus du cancer dans les tumeurs de la prostate pour renseigner sur la progression de la maladie |
Importante occasion d’affaires découlant du besoin non comblé en outils de diagnostic au lieu d’intervention. Emploie plus de 40 personnes. Les revenus tirés de la vente des trousses de diagnostic moléculaire dans le monde sont estimés à 6,2 milliards de dollars en 2014. |
|
Dr John Davies, Université de Toronto |
Biotechnologie avant-gardiste axée sur le développement commercial des cellules périvasculaires de cordon ombilical humain (HUCPVC), protégées par brevet TRT a démontré que le tissu entourant les vaisseaux du cordon ombilical constitue la plus abondante source de cellules souches mésenchymateuses jamais décrite. |
2014 - TRT et Héma-Québec concluent une entente d’octroi de licence définitive pour le premier essai clinique du TXP-1 sur des humains. 2013 - TRT recueille 3,25 millions de dollars pour accélérer le développement de sa plateforme thérapeutique fondée sur les cellules mésenchymateuses. |
|
Dr Dwayne Miller, Université de Toronto |
Nouvelle technique de chirurgie au laser La PI associée à la technique de chirurgie au laser picoseconde est le fruit du travail du Miller Group à l’Université de Toronto; Attodyne, le véhicule prévu de commercialisation de cette PI, a été constituée en personne morale. |
Attodyne fabrique des lasers picosecondes à la fine pointe de la technologie pour le micro-usinage, le traitement des matériaux et la recherche. Les lasers picosecondes sont utilisés dans diverses industries, depuis la fabrication d’écrans et d’appareils électroniques mobiles jusqu’à la médecine et au biodiagnostic. |
|
Drs Stuart Foster et Brian Courtney, Centre Sunnybrook des sciences de la santé |
Dispositif de balayage en 3D à vision frontale pour l’imagerie intravasculaire et intracardiaque La licence d’exploitation des technologies conçues dans le cadre du PDP des IRSC a été accordée à Colibri Technologies inc., entreprise dérivée de Sunnybrook. |
Colibri a amassé plus 8,9 M$ en investissements privés, ainsi que 9 M$ en fonds non dilutifs (en majorité de source publique), créant 25 emplois à temps plein chez Colibri, et six postes d’adjoints de recherche à temps plein chez Sunnybrook; 10 brevets ont été délivrés aux É.-U. |
Création de connaissances
Parmi les chercheurs ayant répondu au sondage (n=72), 79 % ont publié au moins un article de recherche, 28 % ont publié des livres/chapitres de livre et 25 % ont produit des rapports techniques et autres; 45 % des chercheurs du PRCI et 30 % des chercheurs du PDP-I ont publié conjointement avec le secteur privé (données non illustrées).
Cependant, il faut souligner que les publications ne sont pas des retombées traditionnelles en matière de commercialisation pour ce genre de programmes. Le recours accru aux droits de propriété intellectuelle (DPI) en recherche scientifique a déclenché un débat vigoureux dans les milieux universitaires et gouvernementaux sur ce qu’on appelle « l’effet anticommun ». Selon l’hypothèse de l’effet anticommun, les DPI pourraient entraver la libre circulation et la diffusion des connaissances scientifiques et empêcher les chercheurs de bâtir cumulativement sur les découvertes de leurs collègues (Murray & Stern, 2007). Cela dit, d’autres études concluent que les inventeurs publient beaucoup plus que les autres chercheurs, et que les deux activités se renforcent mutuellement (Van Looya et al., 2006).
Comparaison entre les programmes de commercialisation des IRSC et le POSF pour ce qui est des articles de recherche
Pour pouvoir comparer le nombre moyen de publications par subvention, il faut tenir compte non seulement des différences entre les objectifs des programmes, mais aussi des différences dans la durée et le montant des subventions. Le Tableau 3.3 présente le nombre moyen d’articles de recherche normalisé selon la durée de la subvention et le montant moyen des subventions pour chaque programme. Compte tenu du très faible nombre de chercheurs du PDP-II ayant répondu au sondage, ces résultats sont fournis à titre indicatif seulement.
Type de programme | PRCS (n=145) | DONNÉES NORMALISÉES par projet individuel | |||||
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PRCI (n=19) | PDP-I (n=46) | PDP-II (n=6) | POSF (SRR) (n=983) | POSF (eff. en comm.)Note en bas de page vi (n=27) | IRMRN (n=26) | ||
Moyenne pour l’ensemble du programme | Moyenne ± ET | Moyenne ± ET | Moyenne ± ET | Moyenne ± ET | Moyenne ± ET | Moyenne ± ET | |
Durée moyenne des subventions (en années) | 3 | 2,8 ± 1,3 | 1 ± 0 | 1 ± 0 | 3,7 ± 1,3 | 3,7 ± 1,4 | 3,5 ± 1,5 |
Valeur moyenne des subventions | 320,676 $ | $288,290 ± $728,206 | $133,957± $27,613 |
$192,291 ± $88,280 | $437,260± $279,900 | $ 462,179 ± $251,464 | $855,302 ± $676,673 |
Articles de recherche publiés | 5 | 5,5 ± 5,6 | 2,1 ± 2,5 | 5,3 ± 3,4 | 9,2 ± 12,5 | 11 ± 10,8 | 12,1 |
Articles de recherche publiés/année | 1,6 | 2,1 ± 1,7 | 2,1 ± 2,5 | 5,3 ± 3,4 | 2,3 ± 2,6 | 2,8 ± 2,2 | 2,8 ± 2,6 |
Articles/ 100 k$ dépensés | 1,6 | 4 ± 3,7 | 1,8 ± 2,5Note en bas de page v | 4,2 ± 4 | 2,2 ± 2,6Note en bas de page v | 2,7 ± 2,3 | 1,5 ±1,9Note en bas de page iv |
Le rapport d’évaluation du POSF (IRSC, 2012) indique que l’activité de publication des chercheurs du POSF atteint son sommet au cours de la troisième année de financement. La durée moyenne des subventions du programme des PRCS est de trois ans, et celle des subventions du PRCI est de 2,6 ans; cependant, les subventions du PDP-I sont d’une durée d’un an. Les données révèlent que les chercheurs du PDP-I et du PRCI publient 2,1 articles de recherche par année et que ceux du programme des PRCS en publient 1,6, comparativement à 2,3 articles par année pour les chercheurs du POSF. En raison de la taille de l’échantillon et de la disponibilité des donnéesNote en bas de page 5, la comparaison statistique a été faite pour les chercheurs du PDP-I et ceux du POSF. La seule différence statistique entre le PDP-I et le POSF a été cernée au niveau du nombre d’articles publiés par 100 k$ d’investissement (c.-à-d. 1,8 pour le PDP-I et 2,2 pour le POSF), mais cette différence est mineureNote en bas de page 6 (voir Figure 3.4). Malgré la taille modeste de l’échantillon de chercheurs du POSF efficaces en commercialisation (n=27), ceux-ci semblent publier davantage (2,7 articles de recherche par 100 k$) que l’ensemble des chercheurs du POSF (2,2) et que ceux du PDP-I (1,8).
Figure 3.4 : Comparaison entre le PDP-I, le POSF et l’IRMRN pour ce qui est des articles de recherche publiés; normalisation des résultats selon la durée et la valeur moyenne des subventions
* En raison de la taille des échantillons, la signification statistique a été testée uniquement pour le PDP-I et le POSF‑SRR, et seules ces deux valeurs ont été jugées statistiquement significatives, test non paramétrique Mann-Whitney, p<0,05.
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Description détaillée
Type de programme PDP-I (n=46) POSF-SRR (n=983) POSF eff. en comm. (n=27) RMNI(n=26) Articles de recherche publiés/année 2.1 2.3 2.8 2.8 Articles de recherche publiés/100 k$ dépensés 1.8 2.2 2.7 1.5
Difficultés rencontrées par les chercheurs dans la commercialisation de leurs recherches
Les entrevues avec les représentants des BTT, les partenaires et les investisseurs ont renseigné sur certaines difficultés rencontrées par les chercheurs dans la publication et la commercialisation de leurs découvertes. Des représentants des BTT ont mentionné que certains chercheurs recueillent du soutien pour leurs demandes de subvention, licences, etc., peu importe le potentiel commercial estimé de leurs recherches. D’autres ont signalé des cas de chercheurs financés par les IRSC qui se sont uniquement concentrés sur leurs objectifs en matière de publication, sans se préoccuper des questions de brevet, ce qui s’est traduit par une baisse dramatique des retombées pour les intervenants clés.
Certains participants ont noté que les chercheurs peuvent percevoir la commercialisation comme une activité plus risquée que gratifiante, en ajoutant que cela est un problème fondamentalement culturel qui doit être réglé au niveau des établissements pour faciliter davantage la commercialisation de la recherche en santé. Les chercheurs réputés sont encore ceux qui consacrent leur temps à la recherche fondamentale et qui publient dans des revues scientifiques prestigieuses.
« …ce ne sont pas tous les chercheurs qui sont prêts à faire la recherche translationnelle requise; le concept de recherche appliquée est parfois mal perçu; le milieu universitaire n’en fait pas la promotion et ne l’encourage pas – mais si vous voulez vraiment devenir un chercheur réputé, vous n’y arriverez pas par la recherche appliquée, mais par la recherche fondamentale publiée. » (Investisseur/valorisation)
Un des partenaires a noté que les chercheurs universitaires subissent des pressions énormes pour réussir dans leur domaine, en publiant et en bâtissant leur réputation, et que cela décourage la prise de risque.
En lien avec les difficultés rencontrées par les chercheurs dans la commercialisation de leurs recherches, Caulfield (2012) attire l’attention sur les contradictions entre les politiques d’ouverture scientifique et de commercialisation dans trois pays : le Canada, les États-Unis et le Royaume-Uni. Il parle de la pression grandissante subie par les chercheurs universitaires pour à la fois commercialiser leurs travaux et collaborer, échanger des données et diffuser rapidement les nouvelles connaissances afin de stimuler les progrès scientifiques, atteindre des objectifs humanitaires et maximiser l’impact de leurs recherches. Selon Caulfield, la commercialisation et l’ouverture scientifique ne sont pas inconciliables et pourraient même être envisageables comme éléments complémentaires d’un cadre d’innovation global. Il faudra accorder plus d’attention à cet aspect à l’avenir (Caulfield, 2012).
Pratiques exemplaires dans le développement d’une culture d’innovation
L’implantation d’une solide culture d’innovation a été recommandée comme une des premières étapes à franchir par le Canada pour avoir plus de succès en commercialisation de la recherche en santé. Les pratiques exemplaires dans le développement d’une solide culture d’innovation incluent : transition de la « commercialisation » à « l’innovation » et à la « valorisation » comme philosophie de base; promotion de l’entreprenariat et des programmes de stimulation de l’intérêt de l’industrie; et « commercialisation agressive ».
Transition de la « commercialisation » à « l’innovation » et à la « valorisation » comme philosophie de base
Le terme « innovation » est utilisé par certains des organismes internationaux consultés aux fins de l’analyse du contexte pour décrire les retombées sociales générales découlant du processus d’innovation :
« L’innovation s’entend de produits, de services, de processus, de formes d’organisation ou de modèles de marketing nouveaux ou considérablement améliorés, qui sont introduits dans le but de stimuler la création de richesse et/ou les avantages pour la société. » (Conseil de recherche de la Norvège, basé sur la définition de l’innovation adoptée par l’OCDE dans le Manuel d’Oslo); (« Stratégie d’innovation » – Suède, Norvège, UE Horizon 2020).
Par ailleurs, le terme « valorisation » est utilisé par certains pays européens et bureaux de transfert de la technologie francophones, comme UnivalorNote en bas de page 7. La valorisation des connaissances est une expression désignant la mise en pratique des connaissances scientifiques, par exemple pour la mise au point d’un produit ou d’un médicament, ou le perfectionnement d’un système ou d’un processus (Université d’Amsterdam, 2015)Note en bas de page 8. La valorisation est l’utilisation, à des fins socioéconomiques, des résultats des recherches financées par les pouvoirs publics. Il s’agit du retour direct et indirect pour la collectivité des investissements en recherche et développement du secteur public (Portail luxembourgeois de l’innovation et de la recherche, 2015)Note en bas de page 9.
Dans leur Stratégie de commercialisation et d’innovation de 2005 (IRSC, 2005), les IRSC définissent comme suit la « commercialisation » et « l’innovation » : processus d’application des connaissances par lesquels la recherche est appliquée à l’aide des connaissances, de l’expertise et de la compétence des gens qui font le lien entre le milieu scientifique et les groupes d’utilisateurs, contribuant à la compétitivité économique, à l’efficacité des politiques et des services publics et à la qualité de vie des Canadiens.
Promotion de l’entreprenariat et des programmes de stimulation de l’intérêt de l’industrie
La priorisation du développement des entrepreneurs et de l’entreprenariat favoriserait la commercialisation des découvertes scientifiques. Les pays où il existe une solide culture d’entreprenariat intégrée au système d’innovation (Israël et É.-U.) ont été considérés comme les meilleurs exemples.
De plus, le Conseil des académies canadiennes (CAC) a réalisé une évaluation de l’innovation dans le milieu des affaires au Canada, qui démontre la nécessité d’un profond changement de paradigme : cesser de se préoccuper de l’offre de R-D pour adopter une perspective axée sur la stimulation de l’intérêt et centrée sur l’entreprise, l’écosystème d’innovation et les facteurs qui influencent les choix de stratégies d’affaires (CAC, 2013).
« Commercialisation agressive »
Un représentant des BTT a parlé du modèle de « commercialisation agressive », où les ressources sont mises en commun pour commercialiser plusieurs découvertes dans un champ déterminé. Au Canada, ce type de collaboration est encouragé par le modèle des CECR. Par exemple, dans le domaine de la chimie verte, la mise en commun de ressources a contribué à stimuler la commercialisation des inventions issues des milieux universitaires par la centralisation du personnel compétent et des autres ressources de sorte à pouvoir accueillir toutes les découvertes de toutes les universités dans le domaine de la chimie verte (c.-à-d. Green Centre Canada). Cela a permis d’obtenir un financement adéquat des bailleurs de fonds fédéraux et provinciaux et a encouragé l’industrie à prendre part au stade de la découverte. Dans leurs propres mots :
«…nous faisons le même genre de chose ici avec les CECR à partir des RCE. Je vais vous en donner un exemple entrepris ici dans le domaine de la chimie verte; le problème est qu’aucune université ne dispose de la masse critique de chercheurs voulue pour soutenir l’infrastructure scientifique nécessaire à un bon travail de commercialisation; c’est pourquoi il faut le faire à l’échelle nationale (…); c’est donc ce que nous avons fait dans le domaine de la chimie verte… le fait d’avoir cette masse critique nous a permis d’obtenir du financement des gouvernements fédéral et provincial afin de mettre en place les bonnes personnes et les bonnes ressources pour faire ce que j’appelle de la commercialisation agressive – une fois que tout cela est en place, l’industrie vient frapper à votre porte, sachant que tout ce qui vient du secteur universitaire en chimie verte passera par ce guichet unique – il n’est donc pas difficile de recruter des partenaires industriels au bon stade, c’est-à-dire au stade de la découverte (BTT, PDP-I/PDP-II). »
4. Collaborations et partenariats
Dans quelle mesure les programmes de commercialisation des IRSC ont-ils facilité les interactions entre les personnes et les établissements tout au long du processus de commercialisation?
Les programmes de commercialisation des IRSC ont-ils généré des partenariats durables?
Constatations clés :
Constatations clés :
- La majorité (68 %) des chercheurs financés par les programmes de commercialisation des IRSC (PRCI, PDP-I, PDP-II) ont collaboré avec d’autres chercheurs/universitaires; 32 % ont collaboré avec le système de santé ou des professionnels de la santé, et 21 % avec l’industrie. Quatre-vingt pourcent des chercheurs du programme des PRCS ont établi de nouvelles relations avec d’autres chercheurs dans le cadre de leur projet.
- L’industrie a été plus présente à toutes les étapes de la commercialisation dans le cadre des programmes de commercialisation des IRSC que dans le cadre du POSF; 81 % des chercheurs financés par les programmes de commercialisation ont déclaré avoir recruté des partenaires industriels pour les activités d’AC de fin de subvention, comparativement à 60 % pour les chercheurs du POSF.
- Même si ce n’était pas une exigence du PDP-I, 65 % des chercheurs du programme ont recruté des partenaires durant le financement de leur projet. De nombreux chercheurs du PDP‑I (69 %) ont considéré leurs relations avec leurs partenaires comme fructueuses, et la plupart d’entre eux (90 %) sont demeurés en contact avec leurs partenaires au terme de la subvention. Ces relations étaient pour la plupart des collaborations de recherche résultant d’activités de réseautage officielles ou informelles.
- La majorité des chercheurs du PRCI (70 %) et du PDP-I (69 %) ont déclaré que le financement de ces programmes de commercialisation les avait incités à travailler avec un partenaire. L’importance des partenaires est mise en lumière par le fait que 66 % des chercheurs du PDP‑I et 60 % de ceux du PRCI auraient quand même choisi de travailler avec un partenaire si des fonds n’avaient pas été disponibles à cette fin.
- La principale raison de travailler avec un partenaire est d’avoir accès à son expertise et de stimuler le transfert et l’utilisation des connaissances; les chercheurs du PRCI ont insisté sur l’importance des contributions financières.
- Admissibilité aux programmes – on croit à tort que les programmes limitent la participation de partenaires internationaux. Le ratio actuellement exigé pour le financement de contrepartie (1:1) est considéré comme adéquat, mais cette exigence a été plus difficile à respecter pour les petites entreprises.
- Les partenaires industriels ont parlé de plusieurs défis : différences culturelles entre l’industrie et le milieu universitaire; manque de contrôle des entreprises sur les fonds de recherche (c.‑à‑d. les chercheurs pourraient dévier des plans originaux); surveillance du rendement des projets; nécessité de mieux harmoniser les besoins/échéanciers de l’industrie avec la fréquence des concours des IRSC.
- Pratiques exemplaires pour améliorer les partenariats :
- promouvoir les subventions spécialement conçues pour renforcer l’engagement et les partenariats (p. ex. subventions d’interaction et d’engagement partenarial du CRSNG)
- faire équipe avec des multinationales et conclure des ententes de R-D dès le début de la relation
- offrir des programmes en partenariat avec d’autres organisations pertinentes
- mieux faire connaître les nouvelles découvertes en organisant des ateliers, des séminaires et des échanges d’idées structurés permettant aux chercheurs de trouver « preneurs » pour leurs bonnes idées
Introduction
Objectifs centraux des programmes de commercialisation des IRSC, les collaborations et les partenariats visent à s’assurer que les intervenants s’engagent dès le début des projets pour ainsi favoriser la mise en pratique de la recherche. Les deux termes sont souvent utilisés indistinctement, mais nous nous sommes servis des définitions suivantes pour les besoins de la présente étudeNote en bas de page 10 :
- Collaboration – relation informelle qui peut varier en intensité, en complexité et selon le niveau d’engagement en fonction de la nature du processus de recherche, du stade de la recherche et des besoins de l’utilisateur des connaissances particulier.
- Partenariat – relation officialisée au moyen d’une lettre ou d’un protocole précisant les détails de la participation des partenaires à l’étude et de leur contribution aux ressources financières ou en nature du projet.
Pour certains programmes de commercialisation des IRSC, dont le PRCI et le PDP-II, la participation d’un partenaire est exigée au tout début de l’étape de la demande. Les demandes sont soumises conjointement avec le partenaire, et ce dernier fournit un financement de contrepartie dont le ratio est déterminé par le programme. Par le passé, le PRCI et le PDP-II exigeaient qu’un partenaire verse une contribution équivalente aux deux tiers du montant de la subvention. Depuis 2010, la contribution du partenaire (en espèces et/ou en nature) doit être au moins d’un pour un. En 2011, la contribution du partenaire est devenue une exigence obligatoire du programme des PRCS.
Constatations
La majorité (68 %) des chercheurs financés par les programmes de commercialisation des IRSC (PRCI, PDP-I, PDP-II) a collaboré avec d’autres chercheurs/universitaires; 32 % ont collaboré avec le système de santé ou des professionnels de la santé, et 21 % avec l’industrie. L’évaluation du programme des PRCS révèle que la majorité des chercheurs financés par ce programme (80 %) ont établi de nouvelles relations avec en moyenne 1,5 chercheur dans le cadre de leur projet. Les relations entre chercheurs des IRSC et du CRSNG ont souvent été maintenues au terme des projets (73 %)Note en bas de page 11.
Figure 4.1 : Proportion de chercheurs dans d’autres collaborations
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Description détaillée
Intervenants Sondage sur la commercialisation du POSF (n=27) Programmes de commercialisation (n=72) Autres chercheurs/ univesitaires 70% 68% Professionnels du système/des soins de santé 19% 32% Patients/consommateurs du système/des soins de santé 15% 17% Gestionnaires du système/des soins de santé 7% 5% Organisations prof. du système/des soins de santé 15% 3% Représentants fédéraux/provinciaux 11% 1% Industrie 15% 21%
Figure 4.2 : Proportion de chercheurs dans d'autres partenariats officiels
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Description détaillée
Intervenants Sondage sur la commercialisation du POSF (n=27) Programmes de commercialisation (n=72) Autres chercheurs/ universitaires 19% 14% Professionnels du système/des soins de santé 7% 4% Gestionnaires du système/des soins de santé 0% 3% Organisations prof. du syst./des soins de santé 4% 1% Représentants fédéraux/provinciaux 4% 3% Industrie 22% 46%
L’industrie a été plus présente à tous les stades de la commercialisation dans le cadre des programmes de commercialisation des IRSC que dans le cadre du POSF; 81 % des chercheurs financés par les programmes de commercialisation ont déclaré avoir recruté des partenaires industriels pour les activités d’AC de fin de subvention, comparativement à 60 % pour les chercheurs du POSF.
Partenariats
Même si ce n’était pas une exigence du PDP-I, 65 % des chercheurs financés dans le cadre de ce programme ont recruté des partenaires durant la période de financement de leur projet. Le PDP-II a mobilisé plus de partenaires par projet (moyenne de 2,5) que les autres programmes (1,0). Les partenariats créés dans le cadre du PRCI sont ceux qui ont duré le plus longtemps (de 12 à 120 mois), ce qui s’explique peut-être par le fait que la durée moyenne des subventions du PRCI était de 2,6 ans, comparativement à un an pour celles des PDP-I et II. Pour la plupart des chercheurs du PDP-II (83 %) et presque la moitié de ceux du PDP-I (48 %), ces partenariats dataient d’avant le financement de leur projet (voir Tableau 4.1).
PRCI (n=10-20) Note en bas de page vii | PDP-I (n=29-46)Note en bas de page vii |
PDP-II (n=6) |
POSF (chercheurs efficaces en commercialisation) (n=10-27)Note en bas de page vii |
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Projets avec au moins un partenaire | 100 % | 65 % | 100 % | 37 % |
Nombre moyen de partenariats/projets | 1,0 | 1,0 | 2,5 | 0,7 |
Durée moyenne des partenariats (mois) | 48Note en bas de page viii | 20 | 37 | 24 |
Contribution moyenne des partenaires | 947 404 $ | 143 256 $ | 1 644 444 $ | 191 428 $ |
Partenariats antérieurs à la subvention | 15 % | 48 % | 83 % | 40 % |
Liens conservés avec les partenaires après l’expiration de la subvention | 60 % | 90 % | 83 % | 80 % |
Contributions « en nature » Note en bas de page ix | 25 % | 46 % | 83 % | 19 % |
La majorité des chercheurs du PDP-II (83 %), presque la moitié de ceux du PDP-I (46 %) et le quart de ceux du PRCI (25 %) ont déclaré avoir reçu des contributions en nature de leurs partenaires, c’est-à-dire : accès à de l’expertise, de l’équipement, du personnel; temps consacré à l’élaboration conjointe d’un plan d’affaires; aide pour créer une version commerciale d’un produit; études cliniques visant à évaluer la demande pour un produit; estimation des coûts de marketing et de fabrication d’un produit; synthèse de médicaments; évaluations préliminaires de la toxicité; soutien technique et analytique; trousses d’analyse et réactifs, etc.
Au cours de la période comprise entre 1999 et 2008, les partenariats étaient encouragés dans le cadre du programme des PRCS, mais n’étaient pas obligatoires. Les résultats de l’évaluation de ce programme durant cette période révèlent que même si seulement 16 % des projets comptaient un partenaire à l’étape de la demande, 40 % des répondants au sondage ont indiqué qu’ils avaient recruté des partenaires dans leur projet.
Plusieurs des chercheurs du PDP-I (69 %) ont considéré leurs relations avec leurs partenaires comme fructueuses, et la plupart d’entre eux (90 %) sont demeurés en contact avec leurs partenaires au terme de la subvention. Ces relations étaient pour la plupart des collaborations de recherche, ou s’inscrivaient dans le cadre de réseaux officiels ou informels.
POSF (chercheurs efficaces en commercialisation) (n = 10) |
PRCI (n = 6) | PDP-I (n = 29) | PDP-II (n = 6) | |
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Collaboration de recherche | 60 % | 83 % | 62 % | 50 % |
Contrat de consultation | 0 % | 17 % | 17 % | 50 % |
Partie d’un réseau officiel | 20 % | 17 % | 7 % | 0 % |
Partie d’un réseau informel | 0 % | 33 % | 17 % | 0 % |
Importance of partnerships
The majority of the funded researchers under IPCR (70%) and POPI (69%) declared that the funding through CIHR commercialization programs was an incentive to work with a partner. The importance of having a partner on the project is highlighted by the fact that these funded researchers, 66% for POPI and 60% for IPCR would still have chosen to work with a partners if the dedicated funding through the CIHR commercialization programs would have not been available.
The main reasons for working with a partner included: partners' expertise and knowledge, and to ensure increased knowledge transfer and use. IPCR stressed the importance of financial contributions from partners as a reason to include them in research. (See figure 4.3)
Figure 4.3 Descriptions détaillées
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Description détaillée
Raisons du partenariat PRCI (n=10) PDP-I (n=29) PDP-II (n=6) Volonté du partenaire de collaborer 50% 55% 67% Désir du partenaire d'accroître l'utilisation de la recherche dans son context à lui 50% 55% 67% Contribution financière du partenaire au projet (en argent ou en nature) 90% 62% 83% Qualité et expertise du partenaire 50% 66% 83% Meilleurs transfert et utilisation des connaissances 50% 69% 67%
Recrutement de partenaires internationaux
Au cours des entrevues avec les intervenants, quelques participants ont dit avoir l’impression que leurs travaux n’étaient pas admissibles à une subvention de commercialisation des IRSC en raison de leur incapacité à recruter un partenaire canadien. On semblait croire à tort que les programmes de commercialisation des IRSC limitent la participation de partenaires internationaux. Selon les participants, il est absolument nécessaire de recruter plus de partenaires internationaux en puisant dans le vaste réservoir de talents et de ressources disponible. Un représentant des BTT s’est dit fermement convaincu que le Canada ne fait pas assez d’efforts pour exploiter ce bassin de ressources et aider les établissements à développer des capacités internes reflétant les capacités externes.
Exigence relative au financement de contrepartie des partenaires (1:1)
Le ratio actuellement exigé pour le financement de contrepartie (1:1) est considéré comme adéquat par la majorité des chercheurs. Cependant, certains intervenants interrogés ont exprimé des réserves par rapport à cette exigence, la qualifiant de défi constant, surtout dans le cas du PDP-II. Cela a posé un problème particulier lorsque les partenaires étaient des petites et moyennes entreprises (PME). Néanmoins, plusieurs participants ont indiqué que le financement de contrepartie devrait demeurer une exigence, car cela permet d’accroître les budgets de recherche.
Afin de répondre à toute la diversité des besoins des projets admissibles aux subventions de commercialisation des IRSC, les répondants ont suggéré aux IRSC de suivre une approche au cas par cas pour déterminer la contrepartie exigée. Cette approche pourrait tenir compte de la taille des partenaires et des coûts estimés de développement et de commercialisation des produits.
Défis mentionnés par rapport aux partenariats
Différences culturelles entre le milieu universitaire et l’industrie
Le fait que les objectifs des chercheurs et de l’industrie ne concordent pas toujours est un des thèmes ressortis des entrevues avec les intervenants. Un représentant des BTT a souligné que le financement de la recherche purement théorique n’intéresse pas l’industrie; elle ne voit aucun avantage ou incitatif à prendre part à ce genre de projet. De plus, l’industrie hésite parfois à faire équipe avec des universités/centres de recherche en raison de la lenteur bureaucratique qui caractérise l’administration de la recherche et du risque élevé associé aux découvertes au stade préliminaire.
Par ailleurs, un des partenaires a souligné que les chercheurs universitaires subissent d’énormes pressions pour réussir dans leur domaine, en publiant et en se forgeant une réputation, et que cette pression limitait leur capacité à prendre des risques (c.-à-d. faire des erreurs). Les partenaires ont aussi noté que les conseils des BTT n’étaient pas toujours judicieux, en laissant entendre « qu’ils pensent tout connaître ». Cela dit, on a admis que l’utilité des BTT dépendait très largement des personnes qui les composent. Un partenaire est allé jusqu’à dire que sans les incitatifs financiers, l’industrie choisirait de ne pas s’associer avec des universitaires en raison des nombreuses contraintes.
« Je pense donc que la raison pour laquelle les gens cherchent à s’associer avec des universitaires est que cela crée une source de fonds supplémentaire. Si le financement n’était pas un problème, je pense que l’industrie collaborerait beaucoup moins avec le milieu universitaire, à moins que son but soit d’obtenir du financement non dilutif… Au début, parce que les projets sont de taille plutôt modeste, on a désespérément besoin de fonds et cela est une façon d’en obtenir, mais plus tard, la gestion de ces relations et des aspects financiers devient pénible et difficile. Je pense que si les gens avaient le choix, ils s’éviteraient tout cela. » (Partenaire, subvention du PDP).
Impression de l’industrie d’avoir peu de contrôle sur le travail effectué
Un autre obstacle à la participation directe de l’industrie aux travaux des chercheurs est que les entreprises ont l’impression d’avoir peu de contrôle sur le travail réellement effectué. Les participants ont mentionné que lorsque les chercheurs reçoivent une subvention des IRSC, par exemple du PDP-I, ils recommencent à se laisser guider par leur curiosité et se désintéressent des objectifs d’application des connaissances ou de commercialisation des entreprises partenaires. Cela est largement perçu comme un problème persistant.
Différences dans les pratiques de surveillance du rendement
Les partenaires qui ont participé à la fois à des projets du PDP et du PRCI ont parlé des différences culturelles entre le milieu universitaire et l’industrie. Une partie de ces différences concerne la façon de gérer et de contrôler les projets et la façon d’en faire rapport (obligations contractuelles et financières), en particulier en ce qui concerne les livrables produits par rapport aux ressources investies. La perception est que les projets financés entièrement par l’industrie sont mieux surveillés et que leurs auteurs sont plus responsabilisés. Les projets à financement public-privé sont difficiles à gérer car les chercheurs reçoivent des messages contradictoires (le financement basé sur le rendement ou une liste d’étapes à franchir est privilégié par l’industrie). Dans l’ensemble, les partenaires industriels trouvent que la façon dont les fonds sont administrés et versés est plutôt rébarbative. On a suggéré aux IRSC d’envisager d’offrir un financement conditionnel au rendement, ce qui pourrait aussi être une façon de mesurer le succès.
Les autres différences ont trait à la façon dont les fonds publics et privés sont utilisés (c.-à-d. le degré de risque acceptable). De par leur nature, les projets du PDP tendaient à être plus risqués, et les partenaires ont noté que ces projets nécessitaient plus de fonds publics.
Fréquence des concours des IRSC
La tenue de deux concours par année pour certaines subventions ne cadre pas bien avec les besoins et les échéanciers de l’industrie. Un intervenant a mentionné que si une entreprise rate un concours, elle doit attendre jusqu’à six mois pour ravoir une occasion de soumettre une demande.
« Cette question a été soulevée dès le tout début; il devait y avoir initialement un concours tous les deux mois, de façon à ce que les entreprises ne soient pas ralenties et ne perdent pas d’occasions de financement. Au fil des ans, la fréquence a diminué à deux concours par année, en raison de tout le travail nécessité par l’évaluation par les pairs. Donc si vous ratez un concours, vous devez attendre le prochain, dans cinq ou six mois, puis attendre jusqu’à huit ou neuf mois l’évaluation par les pairs, la transmission des résultats, l’approbation et tout le tralala. Le délai total peut donc atteindre un an, et rendu à ce point l’entreprise a perdu de son élan et ses idées ne sont plus nouvelles. » (Partenaire, PRCI)
Pratiques exemplaires pour améliorer les partenariats
Durant les entrevues avec les divers intervenants, les leçons et les pratiques exemplaires suivantes ont été suggérées pour combler le fossé culturel entre le milieu universitaire et l’industrie :
- Élargir et renforcer les réseaux à la fois pour les chercheurs et l’industrie; des réseaux très solides semblent avoir du succès dans de petits pays sur le plan géographique et démographique (c.-à-d. Israël, Norvège).
- Faire équipe avec des multinationales et conclure des ententes de recherche et développement (R-D) dès le début de la relation.
- Offrir des programmes en partenariat avec d’autres organismes à vocation similaire (p. ex. National Institutes of Health aux États-Unis); voici quelques exemples :
- Programmes d’évaluation de créneau et de soutien à la commercialisation offerts en collaboration avec le Larta Institute de Los Angeles;
- Programme du Medical Research Council du R.-U. – financement des PME par Biomedical Catalyst en collaboration avec le Technology Strategy Board).
- Promouvoir les subventions spécialement conçues pour renforcer l’engagement et les partenariats; les subventions d’engagement partenarial et d’interaction du CRSNG ont été considérées comme efficaces pour réunir le milieu universitaire et l’industrie.
- Mieux faire connaître les nouvelles découvertes – organiser des ateliers, des séminaires et des échanges d’idées structurés (p. ex. forums de discussion sur les nouvelles découvertes et l’intérêt dernièrement manifesté par l’industrie; programmes de promotion des occasions de commercialisation auprès de l’industrie), de façon à ce que les chercheurs puissent trouver « preneurs » pour leurs bonnes idées.
- Les programmes de soutien non financier ont été considérés comme très bénéfiques; en voici des exemples :
- réseautage – Pipeline to Partnerships (P2P – NIH des É.-U.), DEEP.com (Commission européenne), PARI;
- Réseaux d’innovation régionaux (Alberta Innovates), Htx.ca (ministère du Développement économique et de l’Innovation de l’Ontario).
5. Développement des capacités
Les programmes de commercialisation des IRSC contribuent-ils à la formation de personnel hautement qualifié en recherche concertée et interdisciplinaire pourvu d’expertise en gestion, et dans des carrières appuyant la commercialisation au Canada?
Constatations clés :
- La majorité (76 %) des chercheurs du programme SA2 ont déclaré que la contribution du programme au développement de leurs compétences et de leurs connaissances en affaires/commercialisation avait comblé ou dépassé leurs attentes.
- Les MBA ont contribué au développement de leurs compétences/connaissances en commercialisation en aidant les chercheurs à acquérir de nouvelles connaissances en commercialisation (92 %); en les exposant à des possibilités de réseautage avec des entreprises (92 %); en leur offrant des occasions qui leur permettent de se sentir mieux préparés au marché du travail (92 %).
- Au moment du sondage, de nombreux boursiers du programme SA2 (41 %) travaillaient pour l’industrie, le milieu universitaire (p. ex. bureaux de transfert de la technologie, de liaison avec l’industrie, etc.) (18 %), ou encore des organismes sans but lucratif (18 %) ou autres (23 %).
- Du personnel hautement qualifié et du personnel de recherche varié a pris part à des projets de commercialisation dans le cadre du PRCI, du PDP-I et du PDP-II, mais un petit nombre a réellement été formé dans le domaine de la commercialisation.
- Selon la moitié des chercheurs financés, le PHQ et le personnel de recherche a été embauché par le milieu universitaire, et 40 % ont déclaré que le PHQ a été embauché par l’industrie.
- Trente pourcent des chercheurs financés ayant répondu au sondage ont signalé que l’exploitation commerciale de leur découverte/innovation était entravée par un manque de compétences en commercialisation.
- Les entrepreneurs sont considérés comme trop peu nombreux au Canada.
- Presque tous les participants ont souligné le besoin d’accroître les compétences en commercialisation du personnel des BTT.
- Pratiques exemplaires en matière de développement des capacités :
- les activités de facilitation sont considérées comme plus importantes que les possibilités de formation
- des organismes subventionnaires facilitent le recrutement de spécialistes qui soutiennent les BTT/chercheurs tout au long du processus de commercialisation
- les experts au sein des organisations qui assurent la liaison avec les entreprises sont pourvus d’expérience en commercialisation ou dans l’industrie
Introduction
Principal objectif du programme SA2Note en bas de page 12, la formation en commercialisation est aussi encouragée dans tous les autres programmes de commercialisation des IRSC (PRCS, PRCI, PDP-I et II). Le programme SA2 a été spécialement conçu pour développer les capacités des scientifiques formés en commerce au Canada, en « encourageant les docteurs en sciences de la santé à obtenir une maîtrise en administration des affaires ».
Pour évaluer le rendement de ces programmes à l’égard du développement des capacités, les indicateurs suivants ont été examinés : PHQ ayant participé à des projets et ayant été formé en commercialisation; contribution de la formation à l’acquisition d’expérience pertinente en commercialisation; cheminement de carrière du PHQ. Étant donné que, contrairement aux autres programmes de commercialisation, le programme SA2 avait la formation comme objectif principal, les conclusions seront présentées séparément pour ce programme.
Constatations
Le programme SA2 était initialement offert à titre de subvention aux écoles de commerce canadiennes dotées de programmes de MBA axés sur la santé ou la biotechnologie, pour les aider à recruter des chercheurs en santé titulaires d’un doctorat. Depuis 2010, à la recommandation du comité consultatif sur la commercialisation, le financement est versé directement aux candidats sous forme de bourse de deux ans d’une valeur maximum de 30 000 $ par année. Le programme a aussi été étendu à tous les programmes de MBA canadiens. Les conclusions suivantes portent uniquement sur les bourses.
Dix-sept boursiers sur 31 ont répondu au sondage, ce qui donne un taux de réponse de 55 %. Quarante et un pourcent des répondants avaient complété leur MBA, et les 59 % restants étaient toujours aux études. Les principales raisons qui ont incité les boursiers à se porter candidats à un MBA dans le cadre du programme SA2 ont été : pour obtenir plus de formation et d’expérience en administration (76 %), pour accroître leur employabilité (76%), pour profiter des possibilités de réseautage (c.-à-d. avec des entreprises) (71 %), et pour obtenir plus de formation et d’expérience en entreprenariat (59 %). Lorsqu’on a demandé aux répondants si le programme de MBA avait satisfait leurs attentes en matière de développement de leurs compétences/connaissances en administration/entreprenariat/commercialisation, 35 % d’entre eux ont déclaré que le programme avait dépassé leurs attentes; 41 % ont dit que ces attentes ont été entièrement satisfaites, et 18 %, que leurs attentes ont été partiellement satisfaites.
Les raisons de la satisfaction de la plupart des boursiers à l’égard de la contribution de leur MBA au développement de leurs connaissances/compétences en commercialisation ont été : cela les a aidé à acquérir de nouvelles connaissances en commercialisation (92 %); cela les a exposé à des possibilités de réseautage avec des entreprises (92 %); cela leur a permis d’acquérir des compétences en commerce/entreprenariat (92 %); cela leur a permis de se sentir mieux préparés au marché du travail (92 %). Parmi les boursiers ayant déclaré que la contribution de leur MBA à leurs compétences en commercialisation avait partiellement répondu à leurs attentes (18%), la majorité (75 %) a déploré un manque d’exposition à des projets industriels.
La plupart des boursiers du programme SA2 (76 %) ont déclaré qu’ils n’auraient pu s’engager dans un programme de MBA sans la bourse reçue des IRSC.
En ce qui concerne le développement de carrière, au moment du sondage (avril-mai 2013), 24 % des boursiers occupaient un poste de direction; 18 % occupaient un poste dans le secteur du transfert de la technologie; et les autres occupaient divers postes dans les domaines suivants : recherche en santé, finances, développement technologique et entreprenariat. La plupart des boursiers travaillaient dans l’industrie (41 %) et les autres pour des universités (bureaux de transfert de la technologie, de liaison avec l’industrie ou autres) (18 %), ou encore pour des organismes sans but lucratif (18 %) ou autres. La plupart étaient établis au Canada (88 %), dans les provinces suivantes : Ontario (36 %), Alberta (21 %), Colombie-Britannique (21 %), Saskatchewan (14 %) et Québec (7 %).
Dans l’évaluation du PRCI, du programme des PRCS et des PDP-I et II au regard du développement des capacités, on a demandé aux chercheurs financés d’indiquer combien de membres du PHQ ont participé à leurs projets et ont reçu une formation en commercialisation. Les chercheurs financés par les programmes de commercialisation des IRSC ont recruté du PHQ et du personnel de recherche varié dans leurs projets, mais le nombre de ces employés de recherche formés en commercialisation a été faible pour tous les programmes de commercialisation, et aussi pour le groupe de référence du POSF, comme illustré au Tableau 6.1.
POSF (chercheurs efficaces en commercialisation) n=26 | PRCSNote en bas de page x | IPCR n = 20 | PDP-I n = 45 | PDP-II n = 6 | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Recrutés | Formés | Formés | Recrutés | Formés | Recrutés | Formés | Recrutés | Formés | |
Chercheurs | 2,71 | 0,07 | 2,2Note en bas de page xi | 3,30 | 0,10 | 2,68 | 0,61 | 3,40 | 1 |
Adjoints à la recherche | 1,95 | 0,11 | 0 | 2,80 | 0 | 1,38 | 0,25 | 1,80 | 0,20 |
Techniciens de recherche | 1,46 | 0,08 | 0 | 1,60 | 0,10 | 1,42 | 0,25 | 3,25 | 0 |
Boursiers postdoctoraux (postdoctorants) | 2,08 | 0 | 1 | 1,42 | 0,17 | 1,53 | 0,62 | 2,67 | 0,67 |
Diplômés dans une profession de la santé | 2,50 | 0 | 0 | 4,33 | 0 | 1 | 0 | 1 | 0 |
Boursiers ne poursuivant pas d’études à la maîtrise ou au doctorat | 2,00 | 0 | 0 | 3,75 | 0 | 0 | 0 | 1 | 0 |
Doctorants | 2,30 | 0,05 | 1,7 | 2,42 | 0,17 | 1,81 | 0,52 | 1,75 | 0,50 |
Étudiants à la maîtrise | 2,44 | 0,06 | 2,3 | 2,62 | 0,08 | 1,78 | 0,11 | 3 | 0 |
Étudiants de premier cycle | 4,29 | 0 | 2,1 | 3,63 | 0 | 2,07 | 0,21 | 4,67 | 0 |
Autre | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 3 | 3 | 0 | 0 |
Selon les chercheurs financés, le PHQ et le personnel de recherche a tiré les avantages suivants de sa participation aux projets de commercialisation : acquisition de nouvelles connaissances et compétences; acquisition d’expérience pratique; formation en recherche multidisciplinaire; et accès à des technologies et à des installations scientifiques de pointe. La majorité des chercheurs du PDP-I (70 %) ont indiqué que les stagiaires avaient profité de leur exposition à des projets de recherche d’intérêt industriel, comparativement à 50 % des chercheurs du PRCI et à 44 % des chercheurs du POSF (n=27). (Données non illustrées)
En ce qui a trait à l’emploi, environ la moitié des chercheurs a déclaré que le PHQ et le personnel de recherche recruté dans leur projet avait été embauché par une université ou suivait une formation universitaire. Quarante pourcent des chercheurs du PRCI et du PDP-I ont indiqué que leur PHQ avait été embauché dans l’industrie, soit par leurs propres partenaires (10 %), soit par d’autres partenaires industriels (30 %).
PRCI n=20 | PDP-I n=45 | PDP-II n=6 | ||||
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Chercheur unique | Moyenne | Chercheur unique | Moyenne | Chercheur unique | Moyenne | |
Engagé par un partenaire de l’industrie | 10 % | 0,05 | 7 % | 0,11 | 17 % | 0,83 |
Engagé par l’industrie (employeur autre qu’un partenaire de l’industrie) | 30 % | 0,55 | 30 % | 0,43 | 0 % | 0 |
Engagé par le gouvernement | 10 % | 0,10 | 7 % | 0,11 | 33 % | 0,50 |
Engagé par un établissement universitaire | 50 % | 1,20 | 48 % | 0,80 | 50 % | 0,66 |
En formation universitaire | 50 % | 1,05 | 33 % | 0,83 | 83 % | 2,50 |
Autre, veuillez préciser | 10 % | 0,10 | 2 % | 0,02 | 0 | 0 |
Toutes les parties ayant pris part à la présente évaluation – chercheurs financés et autres intervenants, représentants des BTT, investisseurs – ont souligné l’importance de l’expertise en commercialisation.
Manque d’expérience des chercheurs en commercialisation
Trente pourcent des chercheurs financés ayant répondu au sondage ont signalé que l’exploitation commerciale de leur découverte/innovation était entravée par un manque de compétences en commercialisation. D’après les intervenants interrogés, les chercheurs au Canada ont des compétences limitées en commercialisation.
« …de nos jours, il faut amener un projet beaucoup plus loin que jamais auparavant, afin de porter le risque à un niveau tolérable permettant d’attirer des partenaires potentiels; trouver les ressources nécessaires pour accomplir cela est un travail difficile; trouver non seulement les ressources, mais aussi les personnes capables de planifier et d’exécuter un programme de développement – pas un programme de recherche – afin d’obtenir les réponses requises par les partenaires pharmaceutiques avant d’avoir quelque chose qui les intéressera; la différence entre le programme de recherche et le programme de développement, l’intérêt du milieu de la recherche à vraiment participer à un programme de développement ou à savoir ce qu’exige un programme de développement – il y a donc cette sorte de lacune…dans les connaissances, l’expertise, l’expérience. » (BTT, PDP-I/PDP-II)
Lacunes en entreprenariat
Les participants aux entrevues ont aussi parlé des lacunes en entreprenariat au Canada. Un participant a souligné qu’il existe des programmes conçus pour soutenir les entrepreneurs canadiens; mais ce qui préoccupe vraiment est le manque d’entrepreneurs au Canada :
« À mon avis, nous avons des lacunes au niveau de l’entreprenariat; nous avons beaucoup de programmes comme le vôtre, […], nous avons tout cela pour encadrer et soutenir les entrepreneurs, sauf que nous n’avons pas d’entrepreneurs… » (Investisseur/valorisation, PDP‑I/PDP-II)
De plus, la Stratégie des sciences et de la technologie, sous la priorité Avantage humain, a reconnu le besoin de former, d’attirer et de retenir du personnel hautement qualifié (PHQ) dans le milieu des affaires canadien.
Lacunes des compétences des BTT
Selon presque tous les participants, le personnel des BTT doit être pourvu d’expérience et d’expertise en commercialisation. On a souligné que les BTT devraient employer du personnel possédant de l’expérience dans l’industrie, et soutenir continuellement le développement des connaissances, des compétences et de l’expertise de ces personnes. L’atout stratégique devient alors de trouver les personnes pouvant planifier et exécuter un projet de développement, et pas seulement un programme de recherche. Il peut aussi être utile de recruter un expert en commerce pour jouer un rôle de facilitateur. Cette personne pourrait en particulier adapter les projets à mesure que les données et les conclusions deviennent disponibles, et pourrait mieux guider les CP sur les questions commerciales. Même si de plus en plus d’experts sont disponibles en raison des réductions et des restructurations dans l’industrie pharmaceutique et les sociétés de capital de risque, il demeure très difficile pour les BTT d’attirer et de retenir ces experts qui, bien que disponibles, sont loin d’être gratuits. Un représentant des BTT a déclaré qu’un des défis constants dans le recrutement d’un facilitateur est de fournir un financement suffisant et stable qui sera attrayant pour du personnel de haute qualité. L’idéal serait que les BTT puissent également compter sur un employé ou un entrepreneur pourvu à la fois de solides compétences en gestion de projet et d’une connaissance de l’industrie, capable de contribuer à la conception de modalités de transfert de technologie simples à respecter pour l’industrie et pouvant agir comme allié stratégique dans les partenariats avec l’industrie, tout en étant efficace dans l’obtention de financement pour les projets.
Pratiques exemplaires de développement des capacités :
- Les activités de facilitation sont considérées comme plus importantes que les possibilités de formation :
- des organismes subventionnaires facilitent le recrutement de spécialistes qui assistent les BTT/chercheurs tout au long du processus de recherche et de commercialisation (Norvège);
- présence de spécialistes de l’application des connaissances dans les universités pour soutenir les chercheurs dans le travail de commercialisation, même avant l’étape du BTT (MRC du R.-U.);
- experts qui, à l’intérieur des organismes subventionnaires, demeurent en contact constant avec les entreprises et sont pourvus d’expérience en commercialisation ou dans l’industrie (Israël, MRC du R.-U.).
- Permettre aux BTT de disposer de suffisamment d’employés chevronnés et compétents pour soutenir les chercheurs dans la commercialisation de leurs recherches :
- Le Conseil de recherche de la Norvège finance 50 % des coûts des BTT dans le cadre du programme FORNYNote en bas de page 13;
- Création du Medical Research Council –Technology (MRC-T), qui se charge du travail de commercialisation et d’innovation pour les instituts du MRC.
- Organismes de financement : le personnel chargé de l’exécution de ces programmes est pourvu de solides connaissances en commercialisation/de l’industrie, et y a acquis de l’expérience (Norvège, Israël, MRC, Suède).
- Exemples de programmes de formation en commercialisation :
- Sampost (Suède)
- Mitacs Canada
- Fonds de recherche du Québec – Santé (FRQS)
- The Alberta Innovates - Health Solutions (AIHS) Fore Front Internship
- BEST (Boosting Entrepreneurial Skills and Training) in Genomics
6. Conception et exécution des programmes
To what extent have the CIHR’s commercialization programs been designed and delivered efficiently?
Constatations clés
Rendement et connaissance du programme
- La subvention du PDP-I est la plus utilisée et la plus convoitée. Considérée comme une pratique exemplaire pour soutenir la commercialisation de la recherche au stade préliminaire, cette subvention aide aussi à décider s’il convient d’aller de l’avant. Cette subvention stimule la volonté des chercheurs de commercialiser leurs travaux.
- La subvention du PDP-II est considérée comme une réponse à un défi majeur en commercialisation. Offerte pour valider des découvertes initiales, lorsque les risques des projets sont à leur maximum et que les investisseurs se font attendre, cette subvention aide à faire face au manque de financement disponible à ce stade du processus de commercialisation et à la réduction des budgets de R-D dans l’industrie (en particulier l’industrie pharmaceutique); cependant, l’obtention des contributions des partenaires est problématique.
- Le PRCI est un programme apprécié des partenaires, ayant facilité l’établissement de solides collaborations entre universités et entreprises et le développement d’une compréhension mutuelle de leurs priorités et besoins respectifs. Les bénéficiaires du PRCI profitent d’un engagement à plus long terme favorisant une démonstration des principes et une validation de la recherche rigoureuses, ce qui est un aspect essentiel pour la commercialisation.
- Le programme des PRCS est peu connu en dehors du milieu de la recherche (seuls 3 des 10 BTT y ont eu recours); les participants l’ont apprécié pour la collaboration interdisciplinaire, le développement des capacités des intervenants (formation, apprentissage et partage) et l’application commerciale de la recherche.
- Le programme SA2 est très apprécié des boursiers. Cependant, on pourrait simplifier la demande et faire une meilleure promotion du programme.
Points à améliorer
- Connaissance des programmes – il faut faire une meilleure promotion des programmes, en particulier du PRCI et du programme des PRCS. Les BTT doivent jouer davantage un rôle de facilitateur auprès des chercheurs et de l’industrie pour ces programmes.
- Processus d’évaluation – on a suggéré aux IRSC de recruter davantage de spécialistes de l’industrie dans les comités d’évaluation par les pairs afin de favoriser une meilleure évaluation du potentiel commercial des projets, et de donner l’occasion aux chercheurs de présenter leurs propositions.
- Exécution des programmes – on a suggéré d’augmenter le nombre de concours par année et de réduire la durée des processus d’évaluation par les pairs, de décision et de communication des décisions. Pour le PDP-II, on a suggéré de limiter à trois mois le délai entre la présentation des demandes et le financement des projets, pour éviter que les investisseurs potentiels ne se désengagent.
- Pour les PDP-I et II, on a suggéré d’offrir des subventions de plus longue durée (ou de durée moins fixe).
- Les fonds pour les brevets/demandes de brevet devraient être attribués au cas par cas.
- Responsabilisation – il est nécessaire d’établir des échéanciers et des jalons clairs, et de se doter de systèmes de suivi/surveillance avec adhésion générale aux échéanciers et aux jalons. Les programmes de commercialisation des IRSC ont besoin d’être davantage surveillés et évalués.
Pratiques exemplaires en matière de conception et d’exécution :
- Approche d’organismes de financement internationaux consistant à financer le continuum complet allant de la recherche initiale jusqu’au lancement des PME dans le cadre d’une grande variété de programmes;
- Programmes d’aide qui soutiennent les programmes principaux et évaluent le degré de préparation à une exploitation commerciale (c.-à-d. guident les chercheurs dans le processus de demande, les services de soutien);
- Munir les comités d’évaluation par les pairs des bonnes compétences;
- Pour favoriser la responsabilisation, mettre en œuvre un modèle par étapes basé sur une série de jalons.
Rendement et connaissance du programmes
Selon les intervenants interrogés, les programmes de commercialisation sont très appréciés et produisent les résultats escomptés. La subvention du PDP-I, en particulier, la plus utilisée et la plus convoitée, a été considérée comme une pratique exemplaire pour soutenir la commercialisation de la recherche au stade préliminaire. Les intervenants interrogés ont indiqué qu’il aurait été extrêmement difficile sans cette subvention de lancer des projets ou de leur donner forme. Les objectifs du PDP-I ont été atteints; les équipes ont eu accès aux fonds pour déterminer le potentiel commercial, ajouter de la valeur à la PI, attirer des investissements en aval, stimuler l’intérêt pour la commercialisation de la recherche (p. ex. réaliser des projets de deuxième génération même si le projet initial n’est pas allé de l’avant), soutenir la création d’emplois (p. ex. techniciens, étudiants diplômés, postdoctorants, chercheurs débutants, spécialistes en application) et, enfin, soutenir les applications importantes de la recherche en santé pour améliorer la santé des Canadiens.
Le PDP-II, également apprécié des intervenants, atteint son objectif qui est d’aider les projets à avancer dans le processus de commercialisation. Certains problèmes ont entravé l’accès à ce programme (voir section sur les barrières). La principale utilité des subventions du PDP est qu’elles aident à faire face aux principaux défis de la commercialisation, c’est-à-dire : fournir des fonds pour valider les découvertes initiales lorsque les risques des projets sont à leur maximum et que les investisseurs se font attendre (c.-à-d. réduire le niveau de risque des projets); résoudre le problème du manque de fonds disponibles pour les premières étapes du processus de commercialisation, lorsqu’il est important de développer les connaissances et d’examiner leur viabilité ou leur potentiel commercial; réagir aux grandes tendances, comme la réduction de la R-D dans l’industrie (en particulier l’industrie pharmaceutique).
Beaucoup de participants aux entrevues ont aussi apprécié le PRCI, en particulier les partenaires de projets financés par les IRSC. Ils ont grandement apprécié ce type de subvention. Les projets financés par le PRCI ont pu : établir de solides collaborations de recherche en santé entre le milieu universitaire et l’industrie, y compris développer une compréhension mutuelle de leurs priorités et besoins respectifs; renforcer les capacités, y compris mieux comprendre le processus de commercialisation et les défis de la recherche; soutenir des projets de recherche en santé; ainsi que soutenir la création d’emplois et mettre la recherche sur la voie d’une éventuelle application. Au moment des entrevues, la plupart des projets financés par le PRCI n’avaient pas atteint le stade de commercialisation où des produits ou services concrets sont lancés sur le marché. Il semble que les projets de commercialisation prennent du temps à porter fruits et requièrent le soutien financier d’un groupe d’intervenants très motivés. Le PRCI encourage et stimule la collaboration entre l’industrie et le milieu universitaire; mais il est surtout important d’avoir une invention ou une découverte solide pour les mobiliser. Toutes les parties doivent s’entendre sur la valeur commerciale de la recherche, et doivent avoir suffisamment de preuves de cette valeur. L’industrie, en particulier, a besoin d’une solide démonstration de principe pour s’engager à long terme dans le projet. Cela est un facteur de succès presque incontestable.
Puisque la plupart des participants n’avaient pas d’expérience du programme des PRCS, ils n’en n’ont pas parlé en détail dans les entrevues. Par exemple, seuls trois des dix BTT y ont eu recours. Ceux qui avaient l’expérience du programme, ou qui le connaissaient, en ont parlé de façon très enthousiaste. Le programme a atteint ses objectifs, c’est-à-dire : collaboration interdisciplinaire, développement des capacités des intervenants (formation, apprentissage et partage) et, surtout, application de la recherche à des fins commerciales. Certains participants ont dit apprécier la durée plus longue des subventions du programme des PRCS, et l’absence de dates fixes pour la présentation des demandes.
Processus de demande et d’évaluation
Au sujet du processus de demande et d’évaluation, les données du sondage auprès des chercheurs financés par les programmes de commercialisation des IRSC ont révélé qu’ils étaient satisfaits du temps accordé pour préparer et soumettre leur demande, du délai de traitement de leur demande par les IRSC, ainsi que de la longueur et de la clarté du formulaire de demande. La fréquence des concours et la rapidité du personnel des IRSC à répondre aux questions sur la demande et le processus de décision ont été jugées comme des aspects à améliorer.
PRCI (n = 20) | PDP-I (n = 46) | PDP-II (n = 6) | SA2 (n = 17) | |
---|---|---|---|---|
J’ai eu suffisamment de temps pour préparer et soumettre ma demande | 90 % | 94 % | 83 % | 88 % |
Ma demande a été traitée par les IRSC dans les délais prévus | 85 % | 100 % | 100 % | 94 % |
Les lignes directrices fournies par les IRSC relativement à la présentation d'une demande étaient claires | 85 % | 98 % | 83 % | 76 % |
Le formulaire de demande était d’une longueur appropriée | 85 % | 96 % | 84 % | 76 % |
Les formulaires étaient faciles à comprendre et à remplir | 75 % | 100 % | 84 % | 71 % |
L’information exigée dans ma demande était utile à son évaluation | 65 % | 100 % | 100 % | 94 % |
Le personnel des programmes des IRSC a répondu rapidement à mes questions concernant le processus de demande | 60 % | 63 % | 83 % | 82 % |
Je suis satisfait de la fréquence des concours | 47 % | 89 % | 100 % | n. d. |
PRCI (n = 20) | PDP-I (n = 46) | PDP-II (n = 6) | SA2 (n = 17) | |
---|---|---|---|---|
Les commentaires reçus des évaluateurs de ma demande étaient utiles | 75 % | 87 % | 84 % | 88 % |
Les commentaires issus des notes de l’agent scientifique étaient utiles | 75 % | 78 % | 83 % | n. d. |
Les commentaires reçus des différents évaluateurs de ma demande étaient concordants | 80 % | 70 % | 84 % | n. d. |
Les évaluateurs de ma demande possédaient une expertise appropriée du domaine et de la méthodologie utilisée | 75 % | 67 % | 84 % | n. d. |
Le processus d’évaluation par les pairs était transparent | 65 % | 79 % | 83 % | 82 % |
Le processus d’évaluation par les pairs était juste | 75 % | 85 % | 83 % | 88 % |
La décision relative à ma demande a été communiquée dans un délai raisonnable | 85 % | 96 % | 83 % | 88 % |
Le personnel des IRSC a répondu rapidement à mes questions concernant le processus de décision | 70 % | 52 % | 84 % | 82 % |
Les fonds ont été attribués dans un délai raisonnable | 85 % | 98 % | 83 % | 71 % |
Les améliorations suggérées par les intervenants consultés pour les entrevues ont porté sur les processus de demande et de décision. Plusieurs représentants des BTT ont déclaré que le plus grand obstacle à leur succès potentiel était l’échéancier entourant les programmes de démonstration des principes. Le sentiment général était que les IRSC tendent à faire coïncider leurs échéanciers avec ceux des universités, plutôt que ceux de l’industrie. Le PDP-I dresse des barrières dès le départ, avec la période d’un an dont disposent les universités pour compléter les résultats préliminaires exigés pour présenter une demande de brevet. Cependant, il faut deux à trois mois pour remplir une demande de subvention du PDP, et plus de six mois pour recevoir une réponse et/ou du financement. Rendu à ce point, l’intérêt de l’industrie est en baisse ou totalement disparu, tandis que le délai d’obtention du brevet s’écoule; il s’agit de deux obstacles majeurs avec lesquels les universités doivent composer.
« Je dois dire que ce qui me préoccupe le plus au sujet du PDP est la période plutôt longue entre la présentation de la demande et le début du financement; nous parlons de presqu’un an, tout dépendant du rythme où vont les choses; avec le délai d’obtention d’un brevet qui s’écoule, nous devons trouver un moyen d’accélérer le processus. » (BTT, PDP-I/PDP-II)
Pour surmonter ces obstacles, on a suggéré d’organiser plus de deux concours par année, en s’inspirant peut-être du modèle du CRSNG, qui tient un concours par trimestre (point aussi abordé dans la section sur les partenariats). Une réduction du délai entre la présentation de la demande et le versement de la subvention a été recommandée. Une suggestion pour le PDP-II : limiter à trois mois la période entre la présentation des demandes et le financement des projets, pour éviter que les investisseurs potentiels ne se désengagent.
Une autre suggestion ressortie des entrevues a été d’inclure plus d’experts de l’industrie, plus d’investisseurs et plus d’utilisateurs finaux dans le processus d’évaluation par les pairs, afin de faire une meilleure évaluation du potentiel commercial des projets et d’atténuer les risques pour les investisseurs. Par exemple, les demandes reçues dans le cadre du programme des CECR et des RCE-E sont étudiées par un comité d’experts, le comité consultatif du secteur privé et le comité directeurNote en bas de page 14. Un intervenant a souligné l’importance de donner aux chercheurs la possibilité de présenter leurs propositions, une façon de faire plus commune dans l’industrie.
Plusieurs suggestions ont été apportées relativement à l’étude des propositions qui ne s’appuient pas sur des données préliminaires, mais qui possèdent un bon potentiel. Certains participants ont eu l’impression d’avoir essuyé plusieurs refus de la part des évaluateurs pour ce motif précis. Cependant, cela fait ressortir le fait que les IRSC perdent de vue la raison d’être de la recherche exploratoire en fixant ces règles trop strictes. Selon un participant, le processus fonctionne à l’envers, et devient contreproductif, lorsque les chercheurs financés sont plus préoccupés d’obtenir des résultats préliminaires en vue de leur prochaine subvention que d’exploiter la subvention qu’ils détiennent déjà. Essentiellement, si une entreprise et un chercheur font équipe pour la première fois pour diriger un projet visant à commercialiser quelque chose de nouveau, quelle sera l’utilité des résultats préliminaires? Certains de ces aspects nuisent directement aux possibilités de commercialisation.
Montant et durée des subventions
Type de programme | PRCSNote en bas de page xii (n = 145) |
PRCI (n = 20) |
PDP-I (n =4 6) |
PDP-II (n = 6) |
---|---|---|---|---|
Durée moyenne des subventions, en années | 3 | 2,6 | 1 | 1 |
Montant moyen des subventions | 320 676 $ | 288 290 $ | 133 957 $ | 192 291 $ |
La plupart des chercheurs du PRCI se sont dits satisfaits de la durée de leur subvention (70 %) et du montant reçu (80 %), contrairement aux chercheurs du PDP-I et du PDP-II qui avaient des réserves quant au montant et, surtout, à la durée de leur financement. Des chercheurs du PDP-I ont noté qu’un financement de deux ou trois ans serait préférable à un financement d’un an, compte tenu de la nature de la recherche financée par ce programme. Des chercheurs du PDP-II ont noté que le travail proposé ne pouvait être accompli en l’espace d’un an, en particulier lorsque ce travail comporte un degré élevé de collaboration avec un partenaire industriel.
Figure 7.4 : Proportion de chercheurs qui ont trouvé adéquate la durée de leur subvention de recherche
-
Long description
PDP-II PDP-II PRCI Proportion de chercheurs qui ont trouvé adéquate la durée de leur subvention de recherche 33% 39% 70%
Certains intervenants interrogés ont fait écho aux plaintes concernant le sous-financement des programmes de démonstration des principes des IRSC. Ils ont souligné que si l’objectif final est la commercialisation, les investissements des IRSC sont alors insuffisants.
Figure 7.5 : Proportion de chercheurs qui ont trouvé adéquate la somme reçue par l’entremise des programmes de commercialisation des IRSC pour financer leur recherche
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Long description
PDP-II PDP-I PRCI Proportion de chercheurs qui ont trouvé adéquate la somme reçue par l’entremise des programmes de commercialisation des IRSC pour financer leur recherche 50% 67% 80%
Lorsqu’on a demandé aux chercheurs financés quels types d’activités/dépenses devraient être admissibles dans la mise en œuvre du plan de commercialisation d’un projet, voici ce qu’ils ont répondu :
PRCI (n = 20) | PDP-I (n = 46) | PDP-II (n = 6) | |
---|---|---|---|
Frais d’obtention de brevet | 40 % | 85 % | 83 % |
Honoraires d’experts-conseils si de tels services et expertise ne sont pas offerts par l’équipe de recherche | 45 % | 57 % | 100 % |
Études de marché pour déterminer le potentiel commercial | 25 % | 48 % | 100 % |
Frais de communication et de mise en réseau | 40 % | 48 % | 33 % |
Dépenses associées à l’établissement de partenariats | 45 % | 61 % | 67 % |
Voyages de collaboration | 40 % | 65 % | 67 % |
Autre | 30 %Note en bas de page xiii | 2 % | 17 %Note en bas de page xiv |
Attribution de fonds pour des brevets/demandes de brevet
Pour ce qui est de la part du budget des projets qui devrait être disponible pour la commercialisation, les réponses des chercheurs financés ont été regroupées de la façon suivante :
Programme | Part du budget des projets qui devrait être disponible pour la commercialisation |
---|---|
PRCI (n = 20) | 0-25 % |
PDP-I (n = 46) | 0-60 % |
PDP-II (n = 6) | 2-45 % |
Les intervenants interrogés ont convenu que les fonds pour les brevets/demandes de brevet devraient être attribués au cas par cas. Ils ont aussi suggéré que des fonds soient prévus pour l’obtention de brevets/licences dans le cadre du PRCI et du programme des PRCS, car un délai de trois ans laisse amplement de temps pour aborder cet aspect.
Surveillance et responsabilisation
Les partenaires qui ont participé à la fois à des projets du PDP et du PRCI ont parlé des différences culturelles entre le milieu universitaire et l’industrie. Une partie de ces différences concerne la façon de gérer et de contrôler les projets et la façon d’en faire rapport (obligations contractuelles et financières). La perception est que les projets financés entièrement par l’industrie sont mieux surveillés et que leurs auteurs sont plus responsabilisés. Les projets à financement public-privé sont difficiles à gérer, car les chercheurs reçoivent des messages contradictoires (le financement basé sur le rendement ou une liste d’étapes à franchir est privilégié par l’industrie). Dans l’ensemble, les partenaires industriels trouvent que la façon dont les fonds sont administrés et versés est plutôt rébarbative. On a suggéré aux IRSC d’envisager d’offrir un financement conditionnel au rendement, ce qui pourrait aussi être une façon de mesurer le succès.
« Je crois que l’idéal serait que les fonds soient contrôlés par le partenaire industriel, que les étapes à franchir soient définies dans une sorte de contrat avec deux ou trois chercheurs différents, que les projections soient bien documentées et que les IRSC puissent déterminer la responsabilité en faisant le suivi des activités. » (Partenaire)
Les représentants des BTT ont soulevé les mêmes points et ont suggéré un système à gestion conjointe (entre les IRSC et les BTT) pour l’attribution des fonds des IRSC. Ils ont aussi parlé du besoin d’un degré de responsabilisation accru (p. ex. financement conditionnel à l’atteinte d’étapes définies).
Suggestions d’amélioration – SA2
Les boursiers du programme SA2 ont parlé avec grand enthousiasme du programme et l’ont décrit comme un trait d’union utile entre le milieu universitaire et l’industrie. Cinquante-neuf pourcent des boursiers ont déclaré que le montant du financement avait été suffisant pour soutenir leurs études de maîtrise en admininistration des affaires (MBA). Quarante et un pourcent ont déclaré que le montant n’avait pas couvert le total des coûts de leur MBA.
Voici quelques suggestions d’amélioration partagées par les boursiers :
« La demande pourrait être simplifiée et mieux adaptée au programme; elle ressemblait à une proposition de recherche avec quelques modifications mineures, ce qui ne cadre pas avec la nature du programme. Ma demande d’admission à l’école de commerce était beaucoup plus courte! » (Boursier du programme SA2)
« Étendre la période d’admissibilité maximale qui est de sept ans. L’expérience professionnelle aide les étudiants à tirer le maximum de leur MBA, mais le délai de sept ans après le doctorat limite cette possibilité. » (Boursier du programme SA2)
« Faire davantage la promotion du programme et engager davantage l’industrie dans le recrutement des étudiants diplômés. » (Boursier du programme SA2)
« Le programme SA2 pourrait offrir plus qu’une aide financière. Par exemple, les IRSC, en tant qu’organisme gouvernemental, pourraient utiliser le programme pour aider à mettre les étudiants en contact avec des centres de commercialisation universitaires et non universitaires partout au pays. » (Boursier du programme SA2)
Coûts des programmes
Les coûts de fonctionnement des programmes de commercialisation ont représenté de 4,7 % à 5,3 % du montant de leurs dépenses en subventions entre 2001-2002 et 2011-2012. Les coûts directs et indirects des programmes de commercialisation des IRSC de 2001-2002 à 2011-2012 sont décrits en détail à l’Annexe III.
Pratiques exemplaires en matière de conception et d’exécution :
- Approche d’organismes subventionnaires internationaux consistant à financer le continuum complet allant de la recherche initiale jusqu’au lancement des PME, dans le cadre d’un large éventail de programmes (p. ex. subventions de prédémarrage et de démarrage, de R-D à long terme) et d’une composante internationale (p. ex. NIH aux É.-U., MOITAL en Israël).
- Programmes d’aide qui soutiennent les programmes principaux et évaluent le degré de préparation à une exploitation commerciale :
- Programme d’évaluation de créneau, programme de soutien à la commercialisation (NIH); programmes de subventions de prédémarrage et de démarrage (MOITAL en Israël);
- Offrir des subventions pour la vérification préliminaire du potentiel commercial. Inclure aussi de plus petites subventions pour des expériences stratégiques visant à répondre à des questions précises pour déterminer si le projet aura du succès ou non avant le PDP-I.
- Concevoir des stratégies et des programmes qui s’harmonisent entre eux; les chercheurs ne peuvent se porter candidats à des possibilités de financement sans connaître les autres outils ou programmes de financement disponibles (Norvège).
- Fournir les bonnes compétences aux comités d’évaluation par les pairs a été jugé comme une mesure cruciale pour positionner les bons projets à commercialiser (les évaluateurs doivent être au courant des technologies existantes et des tendances du marché) :
- Faire participer un groupe d’experts incluant le chef du secteur concerné et le milieu de la recherche; inclure des entrevues avec la direction d’entreprises et des visites à leurs locaux (Israël);
- Inclure des universitaires, des représentants de l’industrie et des entrepreneurs en capital de risque dans les comités d’évaluation (MRC du R.-U.);
- Donner aux chercheurs la possibilité de présenter leur proposition.
- En ce qui concerne la responsabilisation, établir des échéanciers et des jalons clairs, et se doter de systèmes de suivi/surveillance avec adhésion générale aux échéanciers et aux jalons :
- Nommer des experts de l’industrie pour évaluer les progrès. Les projets ont des jalons à certaines dates et, parfois, doivent produire des rapports mensuels (Norvège);
- Mettre en œuvre un modèle par étapes basé sur une série de jalons à franchir (Finlande).
7. Pertinence des programmes
Quel devrait être le rôle des IRSC dans le financement de programmes de commercialisation?
- Utilité continue des programmes de commercialisation des IRSC
- Harmonisation des programmes de commercialisation des IRSC avec les plans et priorités du gouvernement fédéral
- Évaluation des rôles et responsabilités du gouvernement fédéral
Constatations clés
Besoin de financement pour la commercialisation de la recherche en santé
- Plusieurs tendances ont été relevées dans le secteur de la commercialisation de la recherche en santé au Canada :
- manque d’investisseurs de capital de risque/investisseurs providentiels;
- réduction de la R-D interne dans l’industrie, en particulier l’industrie pharmaceutique;
- absence perçue de stratégie gouvernementale claire en matière d’innovation et de commercialisation;
- défis posés par les lois et politiques relatives à la PI;
- pression exercée sur les BTT afin qu’ils soient très productifs avec moins de ressources;
- financement insuffisant pour la commercialisation de la recherche en santé au stade préliminaire.
- Quatre-vingt-douze pourcent des chercheurs interrogés croient que le gouvernement doit continuer de promouvoir la commercialisation de la recherche en santé au Canada.
- Moins de la moitié des répondants au sondage (45 % PRCI, 33 % PDP-I et 50 % PDP-II) ont reçu d’autres fonds pour commercialiser leurs recherches en santé durant la période de financement de leur subvention et/ou dans les deux ans qui ont suivi.
- Seule une faible proportion des chercheurs du programme des PRCS (2 %) et du PRCI (8 %) ont ultérieurement reçu une subvention du PDP-I. La plupart (68 %) des chercheurs du PDP-II avaient d’abord reçu une subvention du PDP-I. Vingt-trois pourcent des chercheurs du programme des PRCS ont ultérieurement reçu du financement, la plupart dans le cadre du POSF.
Rôle des IRSC dans le financement de la commercialisation de la recherche en santé
- Bien qu’on admette que chaque stade du processus de commercialisation requiert des fonds, le financement de la commercialisation de la recherche au stade préliminaire est le rôle le plus crucial que puissent jouer les IRSC, en particulier dans le contexte de la limitation des ressources. Quatre-vingt-quatorze pourcent des chercheurs financés ayant participé au sondage ont désigné le « financement du stade préliminaire » comme une priorité sur laquelle il faudrait axer les programmes de commercialisation des IRSC.
- Les participants aux entrevues ont aussi noté qu’il est important pour les IRSC de jouer plusieurs autres rôles afin de stimuler la commercialisation de la recherche en santé au Canada :
- travailler avec les gouvernements et les intervenants clés à l’établissement d’une stratégie nationale cohérente pour promouvoir l’innovation et la commercialisation de la recherche en santé;
- jouer un plus grand rôle dans le développement des capacités humaines (chercheurs, BTT) en commercialisation, y compris dans le développement des connaissances/compétences et de l’expérience dans ce domaine;
- soutenir les chercheurs dans l’établissement et la facilitation de partenariats avec des petites et grandes entreprises (p. ex. subventions d’engagement partenarial et d’interaction du CRSNG);
- jouer un rôle de courtier en soutenant le partage des nouvelles découvertes afin qu’elles puissent être adoptées par le système de commercialisation.
Utilité continue des programmes de commercialisation des IRSC
Au cours des dernières années, une série d’études ont documenté le retard pris par le Canada sur d’autres pays développés dans la course à l’innovation.
Depuis 2006, les comités d’experts du Conseil des académies canadiennes (CAC) ont réalisé sept évaluations qui analysent le rendement du Canada en science et technologie (S-T) et en innovation. Le plus récent rapport, intitulé Paradoxe dissipé : Pourquoi le Canada est fort en recherche et faible en innovation, résume les conclusions des rapports antérieurs sous le terme « paradoxe canadien » : bien que la recherche universitaire canadienne soit forte et remporte de nombreux prix internationaux, les entreprises canadiennes innovent peu par rapport aux normes internationales, et cela constitue la principale cause de la faible croissance de la productivité du Canada. Selon les rapports, ce paradoxe est attribuable à deux facteurs : « (i) en général, l’innovation ne fonctionne pas selon un modèle linéaire dans lequel la recherche universitaire alimente un pipeline en y injectant des idées qui, après un peu de recherche et développement (R‑D), sont commercialisées par des entreprises; (ii) la stratégie des entreprises canadiennes est fortement influencée par de nombreux facteurs en plus de ceux qui motivent l’innovation. » (CAC, 2013)
En particulier, une des études antérieures réalisées par le CAC, L’état de la science et de la technologie au Canada, 2012, conclut que la S-T canadienne est en bonne santé et en croissance, tant au niveau de la productivité que de l’impact : « comptant moins de 0,5 % de la population mondiale, le Canada produit 4,1 % des articles de recherche et près de 5 % des articles les plus fréquemment cités dans le monde ». Cependant, la performance du Canada relativement aux brevets et aux indicateurs connexes laisse à désirer : « même s’il produit 4,1 % des articles scientifiques du monde, le Canada ne détient que 1,7 % des brevets de la planète, et il a eu en 2010 un solde négatif de près de cinq milliards de dollars en redevances et en droits de licence. » (CAC, 2012)
Le Conseil des sciences, de la technologie et de l’innovation (CSTI), organe consultatif du gouvernement du Canada dans le domaine des sciences, de la technologie et de l’innovation (STI), a aussi produit une série de rapports, dont L’état des lieux en 2008, 2010 et 2012. Ces rapports ont mesuré la performance du Canada au chapitre des STI par rapport aux normes d’excellence internationales sur la base d’indicateurs clés liés à l’innovation des entreprises, au développement et au transfert des connaissances, ainsi qu’au développement et au déploiement des talents (CSTI, 2012). Appuyant les constatations des deux rapports précédents, L’état des lieux en 2012 conclut que « le Canada peut se réjouir de la grande qualité de ses talents et de sa forte capacité à produire de nouvelles connaissances »; cependant, le rapport met aussi en lumière des indicateurs de STI particulièrement importants pour lesquels le Canada devrait tenter de joindre les rangs des cinq pays les mieux classés. (CSTI, 2012)
Aux IRSC, le rapport du Comité d’examen international (CEI) (juin 2011) a désigné la commercialisation comme un objet de préoccupation, en soulignant que cela demeurait une dimension largement sous-exploitée de l’application des connaissances aux IRSC. Le CEI a noté la faiblesse relative des relations avec l’industrie, en ajoutant que l’organisation devrait y consacrer davantage d’efforts. Le rapport du CEI a aussi relevé l’absence de politiques claires et de mesures incitatives suffisantes pour que les scientifiques puissent consolider l’écosystème entrepreneurial canadien en créant ou en détenant de la propriété intellectuelle.
Tendances récentes liées à la commercialisation de la recherche en santé au Canada
Pour mieux comprendre les facteurs qui influencent la commercialisation de la recherche en santé au Canada et l’utilité des programmes de commercialisation des IRSC, la présente évaluation a examiné les tendances récentes liées à la commercialisation de la recherche en santé au Canada. Les thèmes suivants sont souvent ressortis de l’examen de la littérature, du sondage auprès des chercheurs financés et des entrevues avec les intervenants concernés :
- Manque de capital de risque – Ce problème a été soulevé dans plusieurs publications (Examen du soutien fédéral de la recherche-développement, 2011; CSTI, 2012; Ivey, 2013), et beaucoup d’intervenants interrogés ont aussi souligné l’accès limité aux capitaux privés et la réduction du capital de risque dans de nombreuses provinces.
- Réduction des investissements de l’industrie dans la R-D interne – Les dépenses en R-D des entreprises canadiennes ont diminué de 31 % en 2008, et n’ont pas remonté depuis (CAC, 2013; CSTI, 2012). La réduction du secteur pharmaceutique au Canada est source d’inquiétude (intervenants interrogés).
- Absence perçue de stratégie gouvernementale claire en matière d’innovation et de commercialisation – Problème appelé « déficit d’innovation » (Examen du soutien fédéral de la R-D, 2011; intervenants interrogés).
- Défis posés par les lois et politiques relatives à la PI – Incluent les variations entre les différentes politiques sur la PI, ainsi que la PI « antipathique » (intervenants interrogés).
- Manque de ressources (contraintes budgétaires et expertise inadéquate) et rôle des BTT – De nombreux BTT considéraient ne pas avoir les ressources nécessaires (contraintes budgétaires et expertise inadéquate) pour faire un travail de commercialisation efficace. Selon les représentants de BTT interrogés, on demande à certains BTT de se concentrer sur d’autres activités, comme la mobilisation des connaissances. Cela interfère avec le travail de commercialisation traditionnel qu’ils doivent quand même accomplir. Une étude récente sur le rôle et la réalité des BTT dans les universités canadiennes a constaté un écart entre, d’une part, les attentes du gouvernement et des établissements de recherche et, d’autre part, la réalité du travail des BTT. L’étude démontre que les BTT, en situation optimale, soutiennent le mandat social et la mission d’enseignement de leur établissement en facilitant la mobilisation des connaissances et les relations scientifiques avec d’autres secteurs, dont l’industrie; cependant, cela ne se traduit pas toujours par des retombées commerciales évidentes ou traditionnelles. (Bubela & Caulfied, 2010)
- Financement insuffisant pour la commercialisation de la recherche en santé au stade préliminaire – Lorsque interrogés sur l’utilité des programmes de commercialisation financés par le gouvernement, 92 % des chercheurs financés ayant participé au sondage ont répondu que le gouvernement doit continuer de promouvoir la commercialisation de la recherche en santé au Canada, et 62 % ont désigné « le manque de ressources financières pour la commercialisation de la recherche » comme leur problème le plus commun. En outre, 94 % des chercheurs financés ayant participé au sondage ont désigné le « financement du stade préliminaire » comme une priorité sur laquelle il faudrait axer les programmes de commercialisation des IRSC.
De nombreux intervenants interrogés se sont dits préoccupés par le manque de financement pour la commercialisation de la recherche en santé au stade préliminaire au Canada. Selon de nombreux BTT, la commercialisation de la recherche au stade préliminaire est négligée au Canada. Il est pourtant essentiel d’augmenter le financement dans ce domaine pour déterminer quelle recherche mérite qu’on y consacre des ressources et possède le plus grand potentiel de développement et de commercialisation. Au Canada, les PDP-I et II des IRSC figurent parmi les seuls programmes offrant des subventions soutenant principalement la recherche au stade préliminaire; sans ces programmes, il est pratiquement impossible pour beaucoup de BTT d’attirer des investisseurs.
La création d’un autre programme de démonstration des principes en amont du PDP-I a aussi été vue comme une mesure où les IRSC pourraient mettre plus d’efforts. Selon les BTT, c’est à ce stade préliminaire que se situe vraiment la clé du succès en commercialisation, où l’on peut évaluer le bien-fondé de s’investir dans la commercialisation d’une technologie. Plusieurs BTT aimeraient que les IRSC conçoivent un programme similaire au PDP-I mais de taille plus modeste, qui permettrait de faire une ou deux expériences commerciales pour déterminer les projets où il vaut la peine de consacrer des ressources.
Les représentants des organismes non partenaires ont également souligné le manque de financement en amont du PDP-I, mais ont aussi mentionné que les IRSC devraient tenter de concentrer davantage leurs ressources entre le PDP-I et le PDP-II, dans la mesure du possible. Cependant, si les ressources des IRSC sont déjà utilisées à leur maximum, on a suggéré que pour combler cette lacune, les IRSC pourraient aider à trouver des entreprises et/ou des laboratoires canadiens pouvant contribuer au financement de démonstrations de principe, et peut-être mettre sur pied un système conjoint ou un consortium pour canaliser plus de ressources dans ce domaine.
Autres sources de financement
On a demandé aux intervenants interrogés d’identifier des sources de financement autres que les programmes des IRSC pour la commercialisation de la recherche en santé. Voici les sources les plus souvent mentionnées :
- Au niveau national :
- Initiative Génome Canada, CRSNG (y compris le Programme d’engagement partenarial)
- Programme d’aide à la recherche industrielle (PARI) du Conseil national de recherches du Canada – financement offert à des petites et moyennes entreprises au Canada
- Banque de développement du Canada
- Au niveau provincial :
- Alberta Innovates - Technology Health Solutions et AIMCO, en Alberta
- Ministère du Développement économique et de l’Innovation de l’Ontario
- Mitacs Canada
- Fonds de recherche du Québec – Santé (FRQS)
- Aux deux niveaux :
- Centres d’excellence en commercialisation et en recherche (CECR)
- Centre pour la recherche et le développement des médicaments
- MARS Innovation
- Consortium québécois sur la découverte du médicament (CQDM)
Les résultats du sondage révèlent la rareté des autres sources de financement pour la commercialisation au Canada. La vaste majorité (89 %) des répondants ont déclaré qu’ils n’auraient pas obtenu les mêmes résultats en l’absence du financement des IRSC pour la commercialisation, ajoutant même que leur recherche n’aurait pas eu lieu.
Moins de la moitié des répondants au sondage (45 % PRCI, 33 % PDP-I et 50 % PDP-II) ont reçu d’autres fonds pour commercialiser leur recherches en santé durant la période de financement de leur subvention et/ou dans les deux ans qui ont suivi. Les autres sources de financement mentionnées sont : gouvernements provinciaux, entreprises canadiennes (industrie), CRSNG, RCE et FCI. (Données non illustrées)
Enchaînement des subventions de commercialisation des IRSC
L’examen de l’enchaînement des subventions reçues par les bénéficiaires des programmes de commercialisation des IRSC nous aidera à comprendre comment les chercheurs financés profitent des différents programmes pour commercialiser leurs recherches. Cette analyse a porté sur les chercheurs du PRCI et du programme des PRCS ayant ultérieurement obtenu des fonds des PDP-I et II pour la période comprise entre 1999-2000 et 2010-2011. Les résultats révèlent que seule une faible proportion des chercheurs du programme des PRCS (2 %) et du PRCI (8 %) ont ultérieurement reçu une subvention du PDP-I. Quinze pourcent des chercheurs du PRCI avaient obtenu 2 ou 3 subventions du PRCI, et 13 % des chercheurs du PDP-I avaient obtenu 2 ou 3 subventions de ce programme. La plupart (68 %) des chercheurs du PDP-II avaient d’abord reçu une subvention du PDP-I. Seulement deux chercheurs ont traversé le continuum complet des programmes de commercialisation des IRSC, ayant été détenteurs de subventions du PRCI, du PDP-I et du PDP-II. Vingt-trois pourcent des chercheurs du programme des PRCS ont ultérieurement reçu du financement, la plupart dans le cadre du POSF.
Il est également à noter que 3,6 % des chercheurs du POSF ont ultérieurement reçu une subvention des programmes de commercialisation des IRSC (autres que le programme des PRCS). (Rapport d’évaluation du POSF, 2012)
Figure 8.2 : Enchaînement des subventions de commercialisation des IRSC
-
Description détaillée
N - Représente le nombre de chercheurs financés par les IRSC pour la période comprise entre 1999-2000 et 2010-2011
PRCI (N=175) 15 % des chercheurs ont reçu plusieurs subventions du PRCI 8 % des chercheurs du PRCI ont ultérieurement reçu une subvention du PDP-I PDP-I (N=298) 13 % des chercheurs
ont reçu plusieurs
subventions du PDP-IPDP-II (N=40) 68 % des chercheurs du PDP-II avaient aussi reçu une subvention du PDP-I PRCS (N=171) 23 % des chercheurs ont reçu un financement ultérieur des IRSC, la plupart du POSF 2 % des chercheurs du PRCS ont ultérieurement reçu une subvention du PDP-I
Harmonisation des programmes de commercialisation des IRSC avec les plans et les priorités du gouvernement fédéral
Le mandat des IRSC est d’« exceller, selon les normes internationales reconnues d’excellence scientifique, dans la création de nouvelles connaissances et leur application en vue d’améliorer la santé de la population canadienne, d’offrir de meilleurs produits et services de santé, et de renforcer le système de santé au Canada »Note en bas de page 15.
L’innovation et la commercialisation sont des objectifs importants des IRSC qui sont mentionnés dans la Loi sur les IRSC : « l’encouragement à l’innovation et le soutien à la mise en marché de la recherche canadienne dans le domaine de la santé et la promotion du développement économique au Canada au moyen de celle-ci » (Loi sur les IRSC, 2000).
En 2005, les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) ont créé leur Stratégie de commercialisation et d’innovation, dans le but de fournir un cadre cohérent pour mettre en pratique les résultats de la recherche en santé, améliorer la qualité de vie et stimuler la croissance économique grâce à la découverte et à l’innovation. Assortie d’objectifs précis dans quatre domaines stratégiques (recherche, liens, talent et capital), la stratégie a été mise en œuvre dans le cadre d’une série de programmes, d’initiatives, de plateformes nationales et d’autres activités. Certains de ces programmes et initiatives ont été offerts par les IRSC seulement, et d’autres l’ont été en collaboration avec des ministères et organismes gouvernementaux.
En 2007, le gouvernement du Canada a lancé la Stratégie des sciences et de la technologie –Réaliser le potentiel des sciences et de la technologie au profit du Canada – un cadre conçu pour « faire du Canada un chef de file mondial dans le domaine des sciences et de la technologie et une source importante d'innovation et de créativité entrepreneuriales ». La stratégie a désigné trois avantages en S-T pour le Canada : Avantage entrepreneurial, Avantage du savoir et Avantage humain.
Les programmes de commercialisation des IRSC ont été créés pour s’harmoniser avec la Stratégie des S-T et ses trois avantages. L’Avantage entrepreneurial concerne « la traduction des connaissances en applications pratiques propres à améliorer notre richesse, notre mieux-être et notre bien-être ». Les PDP-I et II ont été conçus en fonction de cet avantage, leur but étant de fournir « un tremplin permettant aux universités et aux chercheurs universitaires de faire avancer davantage la découverte ou l’invention sur la route de l’innovation »Note en bas de page 16. Le programme SA2 a été conçu en fonction de l’Avantage humain, son but étant d’offrir des bourses à des chercheurs en santé munis d’un doctorat pour leur permettre d’entreprendre des études de maîtrise en administration des affaires. Enfin, le PRCI et le programme des PRCS ont été adaptés à l’avantage du savoir, leur but étant de former des partenariats productifs, d’exploiter le potentiel commercial des découvertes, et de transférer les résultats aux utilisateurs des connaissances.
En 2014, le gouvernement du Canada a lancé une stratégie actualisée, Un moment à saisir pour le Canada : Aller de l’avant dans le domaine des sciences, des technologies et de l’innovation 2014Note en bas de page 17, qui repose sur le cadre établi en 2007, mais qui va plus loin, pour veiller à ce que le Canada reste bien positionné sur la scène mondiale en ce qui concerne l’excellence en recherche, le talent et la richesse. La stratégie permettra aux entreprises de travailler plus facilement avec des partenaires, notamment avec le gouvernement, au sein du système d’innovation, et de favoriser des collaborations en fonction de la demande industrielle, de manière à inciter des industries émergentes ou établies à chercher des solutions dans les établissements de recherche du Canada.
Évaluation des rôles et des responsabilités du gouvernement fédéral
Bien qu’on admette que chaque stade du processus de commercialisation requiert des fonds, plusieurs des intervenants interrogés pensent que le financement de la commercialisation de la recherche au stade préliminaire est le rôle le plus crucial que puissent jouer les IRSC, en particulier dans le contexte de la limitation des ressources. Tel que mentionné précédemment dans le rapport, la majorité des chercheurs financés ayant participé au sondage (94 %) ont désigné le « financement du stade préliminaire » comme une priorité sur laquelle il faudrait axer les programmes de commercialisation des IRSC.
Selon les participants aux entrevues, les IRSC pourraient jouer divers autres rôles pour stimuler la commercialisation de la recherche en santé au Canada, en plus de leur rôle de bailleurs de fonds :
Travailler avec les autres ministères et les intervenants clés à l’établissement d’une stratégie nationale cohérente pour promouvoir l’innovation et la commercialisation de la recherche en santé
Malgré leurs commentaires généralement positifs sur les découvertes canadiennes, les intervenants interrogés n’ont pas parlé aussi favorablement de la commercialisation des bonnes idées. Bien que les IRSC jouent un rôle dans ce processus, ils doivent se concentrer davantage sur l’application et la commercialisation de la recherche et attirer plus de partenaires industriels. Un partenaire s’est exprimé en ces termes :
« …des problèmes systémiques au Canada entravent la mobilisation des innovations, comme si tout le monde se limitait à sa chasse gardée, y compris les universitaires comme moi […] il existe des obstacles à l’introduction de nouvelles technologies dans la société, dont le financement, la réglementation de Santé Canada, l’appui limité des autres organismes gouvernementaux, des organismes consacrés aux maladies, […] il existe très peu d’interaction entre ces groupes très solides et éloquents et Santé Canada et avec […] une certaine canalisation, harmonisation des efforts de tous les partenaires en innovation qui contribuent à faire avancer les choses, et cela n’est évidemment pas du ressort des IRSC – mais les IRSC, vous savez, ont un rôle à jouer dans ce manque de coordination. » (Partenaire)
Jouer un plus grand rôle dans le développement des capacités humaines (chercheurs, BTT) en commercialisation
Bien que les subventions des IRSC soient appréciées et perçues favorablement, leur efficacité est diluée par différentes barrières abordées dans le présent rapport. Par exemple, beaucoup de commentaires ont tourné autour du fait que les compétences en commercialisation des chercheurs au Canada étaient limitées. Il faut donner suite aux suggestions liées à la formation, au soutien continu et à la réduction du fossé culturel entre le milieu universitaire et l’industrie. Ces problèmes ne peuvent être résolus uniquement par la sensibilisation, car ils sont profondément ancrés dans les façons de faire intrinsèquement différentes de l’industrie et du milieu universitaire. Les intervenants interrogés croient que les IRSC pourraient contribuer davantage au développement des capacités humaines en commercialisation, et quelques suggestions ont été faites en ce sens : développer tôt les compétences en entreprenariat (p. ex. chez les étudiants diplômés et les postdoctorants, mais aussi en inspirant les jeunes chercheurs/entrepreneurs), stimuler l’intérêt pour la commercialisation chez les chercheurs, élargir et renforcer les réseaux pour les chercheurs et l’industrie, promouvoir les subventions spécialement conçues pour renforcer l’engagement et les partenariats, soutenir la recherche et les grappes de recherche en commercialisation, offrir du financement pour le développement des capacités, y compris les capacités en connaissance/analyse des marchés, tirer profit de l’expérience et des atouts de chaque partie, et reconnaître les exigences imposées aux chercheurs et les différents objectifs de rendement à atteindre par les universitaires.
Tous les intervenants doivent être plus conscients des possibilités de recherche-développement et adopter une mentalité attentive au potentiel lucratif/commercial de la recherche. L’éducation est considérée importante, mais tout comme le mentorat, la participation de chercheurs/gestionnaires de haut niveau, ainsi que la promotion des expériences fructueuses des IRSC le sont aussi. Dans l’ensemble, il faut accroître le « savoir-faire » industriel et la capacité de parler le « langage de l’industrie ».
Soutenir les chercheurs dans l’établissement et la facilitation de partenariats
Cinquante-trois pourcent des chercheurs financés croient que les IRSC devraient consacrer leur financement en commercialisation aux subventions de recherche en partenariat avec l’industrie. De plus, selon beaucoup d’intervenants, les IRSC devraient jouer un plus grand rôle dans l’établissement et la facilitation de partenariats avec l’industrie. On a suggéré aux IRSC de créer de plus petits programmes pour encourager la collaboration avec l’industrie. Il est important que les IRSC jouent un plus grand rôle dans la commercialisation de la recherche en santé en offrant des programmes soutenant les interactions entre l’industrie et le milieu universitaire, mais il est tout aussi important de déterminer les besoins de l’industrie, ce qui ne peut se faire sans un engagement accru. Il faut donc promouvoir une meilleure compréhension/connaissance du marché. Un représentant des BTT a aussi souligné le fait que les IRSC discutent beaucoup avec des organismes de bienfaisance à forte visibilité comme la Fondation des maladies du cœur; ils pourraient peut-être faire davantage pour orienter certaines discussions vers un soutien financier accru pour les activités de commercialisation.
« …et si je dois ouvrir cette porte, j’aimerais que les IRSC offrent de plus petits programmes qui encouragent la collaboration avec l’industrie; si je peux parler des programmes d’engagement partenarial et d’interaction du CRSNG, qui sont des programmes fantastiques dont nous tentons constamment de profiter, mais vous savez qu’ils ne financent pas les technologies des sciences de la vie et nous avons vu un tel [sic] – nous recevons beaucoup de ces subventions et il serait bien qu’il y ait un équivalent pour les sciences de la vie – quelque chose pour attirer l’industrie, car il est parfois nécessaire d’avoir cette introduction ou raison de faire équipe… Comme la subvention d’engagement partenarial du CRSNG est d’environ 25 000 dollars; c’est beau, ça mobilise les gens et la recherche – et vous faites parler les gens. » (BTT, PDP-I, PRCS)
Les IRSC ont dernièrement lancé le Programme de partenariats pour l’innovation en cybersanté, un programme de financement concerté conçu pour créer une nouvelle génération de soins de santéefficients, axés sur le patient et la population, en élaborant des solutions innovatrices en cybersanté en partenariat avec des communautés innovantes en soins de santé pour offrir des soins de santé utiles en situation réelleNote en bas de page 18.
Jouer un rôle de courtier en soutenant le partage des nouvelles découvertes afin qu’elles puissent être adoptées par le système de commercialisation, et surveiller le potentiel commercial de la recherche fondamentale
Les partenaires de l’industrie ont plaidé en faveur d’une meilleure connaissance des nouvelles découvertes. De meilleurs systèmes et processus sont nécessaires pour se tenir au fait des idées potentielles à commercialiser. Les discussions directes entre chercheurs et représentants de l’industrie ont été jugées importantes, et il serait donc utile d’avoir plus d’occasions/forums. Une autre personne a suggéré un programme de recrutement afin de solliciter des partenaires industriels pour les possibilités de commercialisation. Plusieurs autres personnes ont suggéré d’aider les chercheurs/BTT à viser l’impact à long terme et à mieux connaître l’industrie. En gros, on dit que les chercheurs devraient trouver preneurs pour leurs bonnes idées, et que les IRSC pourraient jouer un rôle de courtier en soutenant le partage des nouvelles découvertes.
8. Références bibliographiques
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CHAMBRE DES COMMUNES (2013) – Comité permanent de l’industrie, des sciences et de la technologie (INDU). Régime de propriété intellectuelle au Canada.
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IRSC (2012). Évaluation du Programme ouvert de subventions de fonctionnement.
IRSC (2013). Évaluation de l’Initiative de recherche en médecine régénératrice et nanomédecine.
MURRAY F., S. STERN (2007). « Do Formal Intellectual Property Rights Hinder the Free Flow of Scientific Knowledge? An Empirical Test of the Anti-Commons Hypothesis », Journal of Economic Behavior & Organization, vol. 63, no 4, p. 648-687.
Plan d’action économique du Canada, 2013, Plan d’action pour le capital de risque
RÉSEAUX DE CENTRES D’EXCELLENCE DU CANADA (2012). Évaluation sommative du Programme des centres d’excellence en commercialisation et en recherche des Réseaux de centres d’excellence – Rapport d’évaluation.
VAN LOOYA, B., J. CALLAERTB, K. DEBACKEREA (2006). « Publication and patent behavior of academic researchers: Conflicting, reinforcing or merely co-existing? », Research Policy, vol. 35, no 4, p. 596-608.
WOOD, M. S. (2011). « A process model of academic entrepreneurship », Business Horizons, vol. 54, no 2, p. 153-161.
9. Annexes
Annexe I : Méthode d’évaluation
Pour assurer la rigueur et la crédibilité des conclusions de l’étude ainsi que leur conformité aux politiques du Secrétariat du Conseil du Trésor et aux pratiques exemplaires reconnues en matière d’évaluation (McDavid et al., 2006), la présente évaluation s’est appuyée sur plusieurs sources de données, à la fois quantitatives et qualitatives.
Analyse des données administratives
Les données administratives analysées ont couvert celles du SIE (Système d’information électronique) des IRSC, celles des rapports d’étape du PDP, ainsi que celles du SRR. L’analyse des données du SIE a renseigné sur des aspects comme le volume de demandes associé aux programmes, les caractéristiques des chercheurs financés, les engagements financiers des programmes, l’enchaînement des subventions reçues par les chercheurs, les ententes de partenariat, etc. L’analyse des données des rapports d’étape du PDP a fourni des indicateurs de la productivité des chercheurs. Les données du SRR ont été utilisées à des fins de comparaison avec le POSF.
Examen de la littérature
Un examen de la littérature officielle, de la littérature grise et de documents professionnels a renseigné sur le contexte et les questions entourant les facteurs favorables et défavorables à la commercialisation au Canada et ailleurs dans le monde. Les conclusions de l’examen de la littérature ont aussi guidé la conception de la présente évaluation.
Analyse du contexte
L’analyse du contexte visait à comprendre ce que font d’autres organismes de financement de la recherche pour soutenir la commercialisation de la recherche en santé. L’analyse s’est fondée sur un échantillon représentatif de 13 organismes de financement de la recherche en santé fédéraux, provinciaux et internationaux qui soutiennent la commercialisation de la recherche en santé. L’analyse a comporté l’examen des sites Web de tous ces organismes, ainsi que sept entrevues avec des répondants clés représentant des organismes internationaux. L’analyse du contexte a offert un aperçu de diverses approches (conception/exécution des programmes, responsables/bénéficiaires des programmes, pratiques exemplaires) utilisées au Canada et ailleurs dans le monde pour soutenir la commercialisation de la recherche en santé.
Sondage
Des sondages en ligne auprès des chercheurs du PRCI, du PDP-I et du PDP-II ont servi à recueillir des données sur la justification et l’exécution des programmes, ainsi que sur l’atteinte de résultats à court et à moyen terme correspondant à une série d’indicateurs dans toutes les questions du sondage. Un sous-échantillon de chercheurs du POSF ayant déclaré des retombées en matière de commercialisation a aussi été analysé à des fins de comparaison et dans le but de mieux comprendre l’étendue des activités de commercialisation de ces chercheurs. Voici les taux de réponse obtenus :
PRCI | PDP-I | PDP-II | SA2-bourses | POSF (chercheurs efficaces en commercialisation) | PRCSNote en bas de page xv | |
---|---|---|---|---|---|---|
Invitations envoyées | 103 | 237 | 34 | 31 | 226 | 416 |
Sondages remplis | 20 | 46 | 6 | 17 | 27 | 113 |
Taux de réponse | 19 % | 19 % | 18 % | 55 % | 12 % | 27 % |
Compte tenu du taux de réponse et de la taille et des caractéristiques de la population, les résultats du sondage étaient représentatifs pour le PDP-I et le PRCI. Vu la faiblesse du taux de réponse pour le PDP-II (n=6), les résultats pour ce programme sont fournis à titre d’information seulement.
Thème | CProgrammes de commercialisation – population (N=670)Note en bas de page xvi | Programmes de commercialisation – sondage (n=72) | Chercheurs du POSF ayant fait rapport à l’aide du SRR (n=982) | Chercheurs du POSF efficaces en commerciali-sation (n=27) |
---|---|---|---|---|
Recherche biomédicale | 76 % | 79 % | 74 % | 85 % |
Recherche clinique | 14 % | 18 % | 10 % | 11 % |
Recherche sur les systèmes/services de santé | 2 % | 7 % | ||
Recherche sur les facteurs sociaux/culturels/ environnementaux et la santé des populations | 2 % | 3 % | 9 % | 4 % |
Sans objet/non précisé | 6 % | |||
Les données du sondage ont été analysées à l’aide d’une combinaison des logiciels SPSS et Excel.
Entrevues avec des répondants clés
Des entrevues de fond semi-structurées ont été réalisées dans le but de recueillir de l’information sur la perception qu’ont les intervenants des programmes de commercialisation, des facteurs favorables et défavorables à la commercialisation et des autres sources de financement pour la commercialisation, ainsi qu’afin de contextualiser davantage l’information tirée d’autres sources. D’une durée approximative de 30 à 45 minutes, les entrevues ont été menées en personne ou par téléphone avec les intervenants suivants :
- Partenaires/représentants de l’industrie/utilisateurs de la recherche (n=10)
- BTT et bureaux de valorisation de la recherche (n=10)
- Investisseurs providentiels/de capital de risque et entrepreneurs (n=10)
Les guides d’entrevue ont été adaptés à chaque groupe d’intervenants. Le but des entrevues était de cerner les différentes expériences et perspectives des intervenants sur les questions couvertes par la présente évaluation.
Une analyse par thème des données qualitatives tirées des entrevues a été réalisée à l’aide du logiciel NVivo.
Limites
Comme le taux de réponse au sondage pour le PDP-II était trop faible, les résultats pour ce programme ne devraient pas être interprétés comme représentatifs de la population des bénéficiaires de subvention du PDP-II. Ils sont fournis à titre d’information seulement.
Étant donné que le programme des PRCS a été évalué par le CRSNG, la présente étude s’est appuyée sur les données et les résultats recueillis dans le cadre de l’évaluation du CRSNG; cependant, ces données sont limitées par la structure de l’évaluation du programme des PRCS.
Peu d’information sur les retombées en matière de commercialisation a pu être tirée des données qualitatives déclarées dans les rapports d’étape du PDP. La plupart des données quantitatives concernait le travail de recherche.
Annexe II : Modèle logique des programmes de commercialisation
Annexe III : Coûts directs et indirects des programmes de commercialisation des IRSC de 2001-2002 à 2011-2012Footnote 19
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Description détaillée
Canadian Institutes of Health Research
Direct/Indirect Costs for SME, Rx&D, CHRP & S2B
2001-2002 200220-03 2003-2004 2004-2005 2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009 2009-2010 2010-2011 2011-2012 PRCI Coûts directs en subventions 2,498,812 4,565,932 5,556,881 4,392,579 3,702,909 5,582,389 6,254,426 8,130,188 8,190,579 6,963,591 7,564,675 Coûts salariaux indirects 57,678 124,281 166,135 132,864 113,827 176,785 195,435 286,460 299,287 275,893 329,789 Coûts non salariaux indirects 81,982 123,698 145,277 112,911 74,258 98,018 92,931 132,417 131,278 110,083 81,565 TOTAL 2,638,471 4,813,911 5,868,293 4,638,354 3,890,994 5,857,192 6,542,792 8,549,065 8,621,144 7,349,567 7,976,029 PDP Coûts directs en subventions 4,330,097 3,323,588 3,062,031 2,873,564 6,804,332 6,452,260 6,650,497 4,427,559 1,809,033 5,367,426 5,951,297 Coûts salariaux indirects 99,947 90,466 91,546 86,918 209,164 204,333 207,812 156,001 66,103 212,654 259,453 Coûts non salariaux indirects 142,063 90,041 80,052 73,865 136,454 113,291 98,816 72,112 28,995 84,850 64,169 4,572,107 3,504,095 3,233,629 3,034,347 7,149,951 6,769,884 6,957,125 4,655,672 1,904,131 5,664,931 6,274,918 PRCS Coûts directs en subventions - - - 960,364 2,071,651 3,038,386 3,073,925 4,294,276 5,849,815 6,956,011 8,735,518 Coûts salariaux indirects - - - 29,048 63,682 96,221 96,053 151,305 213,754 275,593 380,833 Coûts non salariaux indirects - - - 24,686 41,545 53,349 45,674 69,941 93,761 109,963 94,189 - - - 1,014,099 2,176,878 3,187,956 3,215,651 4,515,522 6,157,330 7,341,567 9,210,541 SA2 Coûts directs en subventions - - - - 534,000 345,585 485,964 5,000 485,529 203,750 232,500 Coûts salariaux indirects - - - - 16,415 10,944 15,185 176 17,741 8,072 10,136 oûts non salariaux indirects - - - - 10,709 6,068 7,221 81 7,782 3,221 2,507 - - - - 561,124 362,597 508,370 5,258 511,052 215,043 245,143 RATIO DE FONCTIONNEMENT 5.29% 5.15% 5.31% 5.30% 4.83% 4.69% 4.41% 4.90% 4.99% 5.25% 5.16%
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