La bosse des math pour lutter contre les maladies infectieuses
Récipiendaire d'une subvention du volet Fondation des IRSC
Dr Marc Brisson
Département de médecine sociale et préventive
Faculté de médecine
Université Laval, Québec
La recherche du Dr Brisson
Pour lutter contre les maladies infectieuses et les prévenir, tous les paliers de gouvernement ont besoin de preuves scientifiques leur permettant de prendre des décisions éclairées.
Afin de répondre à ce besoin, le Dr Marc Brisson, chercheur financé par les IRSC, se sert de sa formation en sciences actuarielles, en statistique, en économie et en épidémiologie pour mettre au point des modèles mathématiques avancés qui fournissent les données nécessaires afin de mieux lutter contre les maladies infectieuses et en minimiser les couts humains et économiques.
Les décideurs en santé publique doivent faire des choix au sujet de la vaccination (p. ex. introduire ou non un nouveau vaccin, déterminer qui devrait être vacciné, déterminer le nombre de doses d'un vaccin). Comme les nouveaux vaccins sont souvent couteux, les décideurs ont besoin d'information sur leurs couts prévus et leurs bienfaits pour la santé afin d'en déterminer la valeur et le rapport cout-efficacité. Source : Organisation mondiale de la santé
Dynamique de la transmission – les maladies transmissibles, leur nom le dit, peuvent être transmises d'une personne à une autre. La dynamique d'une maladie infectieuse est fonction de la vitesse à laquelle celle-ci se transmet d'une personne infectée à une personne vulnérable.
Dans son laboratoire à l'Université Laval, le Dr Brisson ne se contente pas d'étudier l'histoire naturelle et la « dynamique de la transmission » de la maladie infectieuse, mais se penche aussi sur la manière dont des stratégies d'intervention peuvent toucher différents groupes socioéconomiques.
Les travaux du Dr Brisson ont guidé des stratégies de vaccination partout dans le monde. Le chercheur a étudié en détail l'impact différentiel et le rapport cout-efficacité de programmes de vaccination, et a contribué à éclairer les décisions concernant les politiques de vaccination à l'échelle planétaire (surtout pour la varicelle, le zona et le virus du papillomavirus humain [VPH]).
Prédire l'impact des programmes de vaccination à l'échelle des populations représente un défi particulier puisque la vaccination non seulement permet de prévenir la maladie chez les sujets immunisés, mais protège aussi indirectement les personnes non vaccinées grâce au phénomène de l'immunité de groupe. L'immunité de groupe a joué un rôle clé par le passé dans l'efficacité de vaccins contre des maladies infectieuses (p. ex. l'éradication de la variole). Pourtant, des modèles qui ne tiennent pas compte des effets indirects de l'immunité de groupe sont utilisés dans la majorité des évaluations économiques de programmes de vaccination.
Le Dr Brisson et son équipe travaillent fort pour que cela change, en s'efforçant d'inclure l'immunité de groupe dans l'analyse cout-efficacité des vaccins.
Appuyer les avancées dans la modélisation mathématique pour guider les stratégies de prévention des maladies infectieuses
Reconnaissant la valeur de la modélisation mathématique et de l'économie de la santé comme outils pour évaluer et optimiser les stratégies de prévention des maladies, le Dr Brisson a réuni une équipe multidisciplinaire composée notamment d'épidémiologistes, de mathématiciens, de statisticiens et d'ingénieurs qui s'emploient à élaborer des modèles pour aider à prévenir et à contrôler les infections transmises sexuellement, comme le virus du papillome humain (VPH) et le virus de l'immunodéficience humaine (VIH). Il étudie aussi Clostridium difficile (C. difficile), une des causes les plus fréquentes de diarrhée infectieuse dans les hôpitaux et les établissements de soins de longue durée au Canada.
Les modèles mathématiques mis au point incorporent des données sur la manière dont les maladies se propagent, et la façon dont différentes interventions fonctionnent, la vaccination et le dépistage, par exemple. Les modèles assisteront la prise de décision future et démontreront le potentiel des mégadonnées pour faire face à des défis complexes en santé.
« Les modèles mathématiques ont prouvé leur utilité dans ces situations, car ils procurent un cadre formel permettant d'intégrer les données de diverses sources, comme celles d'essais cliniques et d’études épidémiologiques, pour faire des prédictions sur l'efficacité populationnelle et le rapport cout efficacité d'interventions en santé dans nombre de scénarios différents. »
En demande pour son expertise, le Dr Brisson est un chef de file reconnu qui a conseillé l'Organisation mondiale de la santé, les Centers for Disease Control and Prevention, l'Agence de la santé publique du Canada et le Comité canadien sur l'immunisation.
Le Dr Brisson a publié plus de 75 articles dans des revues à comité de lecture, et donné une centaine de présentations à des conférences internationales, à des séminaires externes et à des ateliers. Il a en outre dirigé le réseau Modélisation et recherche en économie de la santé au sein du Réseau canadien de recherche sur l'immunisation financé par les IRSC.
Au sujet du Dr Brisson
Professeur agrégé au Département de médecine sociale et préventive de l'Université Laval, le Dr Brisson possède un baccalauréat en actuariat et une maitrise en épidémiologie de cet établissement, ainsi qu'un doctorat en économie de la santé de City University à Londres (Angleterre). Il est titulaire d'une chaire de recherche du Canada en modélisation mathématique et en économie de la santé liée aux maladies infectieuses.
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