Deuxième réunion annuelle sur les innovations en soins de santé communautaires de première ligne des ISPP et ISPS des IRSC : résumé des discussions
Introduction
Coorganisée par l'Institut de la santé publique et des populations (ISPP) et l'Institut des services et des politiques de la santé (ISPS) des IRSC, la deuxième réunion annuelle sur les innovations en soins de santé communautaires de première ligne (SSCPL) s'est déroulée les 26 et 27 novembre 2014, à Montréal (Québec). La réunion a permis aux participants de réfléchir à des innovations clés dans le domaine diversifié des SSCPL, de promouvoir la diffusion et la communication des innovations fructueuses et d'apprendre ce qui se fait ailleurs. Les 60 participants se composaient de chercheurs membres des équipes d'innovation, de décideurs, de nouveaux chercheurs, de titulaires de chaires en santé publique appliquée aux SSCPL, de partenaires financiers de l'Australie, de la Colombie-Britannique et du Québec, de représentants des unités de soutien de la SRAP, des directeurs scientifiques et de membres du personnel de l'ISPP et de l'ISPS, et de membres du personnel des IRSC.
Objectifs de la réunion
- Faciliter l'échange de connaissances et stimuler l'apprentissage cumulatif des partenaires, des équipes d'innovation et des détenteurs de bourses salariales en SSCPL.
- Discuter de questions d'intérêt commun (engagement des citoyens, transposition des innovations à grande échelle et collaboration internationale).
- Discuter de plans pour faire rapport sur une série d'indicateurs communs en SSCPL.
Échanges sur les soins de santé communautaires de première ligne : soutenir la synergie et l'hétérogénéité
Nancy Edwards, Directrice Scientifique de l'Institut de la santé publique et des populations des IRSC
Dans la première séance, intitulée Échanges sur les soins de santé communautaires de première ligne : soutenir la synergie et l'hétérogénéité, on a demandé aux groupes de réfléchir aux aspects innovateurs de leurs programmes de recherche et d'application des connaissances respectifs. Plusieurs innovations ont été identifiées dans les domaines de la méthodologie, de l'application des connaissances et de la recherche programmatique interdisciplinaire orientée vers les interventions et les modèles de SSCPL. Parmi les thèmes transversaux, mentionnons l'étude des innovations technologiques dans divers contextes des SSCPL (p. ex. DME, utilisation des iPad dans les centres communautaires), les méthodes appropriées (recherche communautaire participative, méthodes mixtes, synthèses réalistes); les cadres d'évaluation innovateurs de la recherche interventionnelle en SSCPL (c.-à-d. accent mis sur les processus, les mécanismes et l'interaction entre le contexte et l'intervention); l'étude d'interventions et de modèles de soins communautaires novateurs pour différentes maladies chroniques (p. ex. diabète) et différentes populations (p. ex. Premières Nations) dans différents contextes (p. ex. urbain/rural); et l'enrichissement des connaissances sur les facteurs contribuant au rendement élevé des systèmes de santé dans les pratiques de soins de première ligne hautement efficaces. n a souligné que, même si les efforts d'application des connaissances ont été largement infructueux jusqu'ici dans leur forme actuelle, il existe des possibilités de mobiliser divers décideurs et intervenants publics à différents niveaux (individuel, organisationnel, systémique) et de recourir à de nouveaux outils et mécanismes d'engagement (p. ex. dialogues délibérés, médias sociaux).
Mesure du rendement et rapports
Erica Di Ruggiero, Directrice associée à l'Institut de la santé publique et des populations des IRSC et Sabrina Wong, Directrice de la BC Centre for Health Services and Policy Research
La deuxième séance de la réunion, intitulée Mesure du rendement et rapports, a mis en lumière des tendances importantes dans l'évaluation de l'impact de la recherche, et a englobé une discussion sur la mesure et la communication des résultats des subventions d'équipe en SSCPL ainsi qu'une mise à jour sur le projet d'indicateurs communs en SSCPL. Denis Roy, vice-président aux Affaires scientifiques à l'Institut national de santé publique du Québec, a fourni une réponse aux présentations.
Parmi les principaux points soulevés durant cette séance, mentionnons l'identification des publics cibles pour les rapports de mi-parcours (conseil d'administration, décideurs, conseil scientifique des IRSC, et partenaires financiers) et le besoin de compléter les rapports narratifs avec des produits de communication efficaces (p. ex. extraits vidéos) qui donnent vie aux apprentissages tirés des programmes de recherche des équipes. Les études de cas sur l'impact constituent aussi une stratégie importante pour décrire le fruit du travail effectué au niveau du projet ou du programme à l'intérieur de chaque équipe. Différents produits de communication peuvent être créés à partir de ces études de cas. De plus, il est important d'avoir une réflexion critique à mi-parcours sur les éléments efficaces et les éléments à modifier dans les programmes de recherche et de démontrer l'utilité d'investissements ciblés dans des initiatives stratégiques comme celle des SSCPL. Nous devons maximiser le potentiel d'application des connaissances par une synthèse des apprentissages sur les attributs des modèles de SSCPL et des systèmes de soins à rendement élevé, dans tous ces rapports de mi-parcours.
SUITE À DONNER : Les équipes sont invitées à répondre par écrit aux questions soulevées dans la présentation d'Erica Di Ruggiero concernant les rapports de mi-parcours, après consultation des autres membres.
Transposition des innovations à grande échelle dans les soins de santé de première ligne
Nancy Edwards et Merrick Zwarenstein, Directeur, Centre for Studies in Family Medicine
Dans la troisième séance, Transposition des innovations à grande échelle dans les soins de première ligne, on a présenté et exploré des définitions du concept de transposition à grande échelle dans le contexte de l'innovation, ainsi que des facteurs clés qui pourraient limiter le potentiel de transposition à grande échelle, y compris la sous-estimation du type et de la quantité de ressources nécessaires à cette transposition et l'attention excessive portée à la diffusion verticale ou horizontale des innovations. Des études de cas en santé publique (sur la vaccination contre le H1N1, la lutte contre le tabagisme, les changements aux politiques et l'environnement bâti) ont été présentées pour illustrer les principales leçons et questions rencontrées tout au long du processus de recherche. Enfin, une discussion a eu lieu à partir d'une série de faits saillants et de recommandations sur ce que nous savons des processus de transposition à grande échelle et sur ce qu'il nous reste à élucider.
L'outil « Nose to Tail »(NTT) a fait l'objet de discussions en petits groupes. L'outil sert à guider les équipes d'innovation, les innovateurs et les intervenants essentiels, dont les utilisateurs finaux et les décideurs, pour déterminer :
- à quelle étape du processus se situe leur idée/innovation;
- les aspects à prendre en compte à chaque étape par chaque intervenant;
- les entraves potentielles au succès d'une innovation, à l'égard desquelles des mesures devraient être prises avant de passer à l'action.
L'outil NTT est en cours de réalisation et devrait être disponible en ligne au printemps 2015 pour que les utilisateurs le mettent à l'essai et fournissent leur rétroaction pour l'améliorer.
- D'autres ont suggéré de revoir la structure de l'outil afin qu'elle ne paraisse pas linéaire.
Le point sur le renforcement des capacités dans les SSCPL
Moira Stewart, professeure émérite au Centre for Studies in Family Medicine à l'université Western
La quatrième séance a servi à faire le point sur le renforcement des capacités dans les SSCPL. L'objectif est de créer un programme national de renforcement des capacités de la recherche sur les soins de santé de première ligne (SSPL) au Canada par l'entremise des équipes en SSCPL, des réseaux de la SRAP et des unités de soutien. Pour 2015-2016, les objectifs consistent à développer le programme TUTOR-PHC (Transdisciplinary Understanding and Training on Research – Primary Health Care), à ajouter des ateliers en ligne et à créer des partenariats avec les équipes d'innovation en SSCPL et le réseau de la SRAP sur les ISSPLI du Québec.
SUITE À DONNER : On a demandé à chaque équipe de se désigner un responsable du renforcement des capacités, de fournir une liste des stagiaires et de leurs coordonnées, ainsi que le nom d'un coordonnateur ou d'une personne-ressource dans chaque équipe.
Tirer des leçons des collaborations en recherche entre les pays
Jeannie Haggerty, Chaire de recherche en médecine familiale et communautaire de l'Université McGill et Walter Wodchis, Professeur associé au Institute of Health Policy, Management and Evaluation à l'université de Toronto
La cinquième séance a permis d'explorer les avantages et les défis de la collaboration avec des partenaires étrangers. Parmi les défis soulevés, mentionnons l'adaptation à différents fuseaux horaires, la compréhension mutuelle des contextes et des cultures de travail, la prise en compte des perspectives des chercheurs et des utilisateurs des connaissances, et le développement d'une vision cohérente pour mettre en œuvre un programme de recherche international. Certains des avantages sont l'exposition à différentes perspectives et à des nouvelles idées et approches de recherche et d'application des connaissances, et la possibilité pour les chercheurs de prendre des risques dans le cadre de ces collaborations internationales qui les sortent de leur zone de confort.
SRAP : Liens avec le Réseau pancanadien sur les innovations en soins de santé de première ligne et intégrés et les unités de soutien – mise à jour et discussion
Robyn Tamblyn
Durant la sixième séance, les participants ont été informés des plus récents faits concernant les réseaux de la SRAP, en particulier ACCESS Canada et le Réseau pancanadien sur les innovations en soins de santé de première ligne et intégrés, et ont discuté de moyens de renforcer les liens utiles entre les unités de soutien et les réseaux membres des régions ou provinces.
ACCESS Canada (inauguré en juin 2014) est un réseau de recherche de la SRAP sur la santé mentale des adolescents, qui vise à promouvoir la détection précoce des problèmes de santé mentale chez les jeunes et l'accès rapide à un système de santé mentale fondé sur des données probantes. Le Réseau pancanadien sur les innovations en soins de santé de première ligne et intégrés est un regroupement de réseaux qui vise à créer, dans toutes les régions et provinces, des possibilités de recherche sur des modèles de soins innovateurs et intégrés et des possibilités d'expansion de ces modèles. Les conditions d'adhésion au réseau ont été passées en revue, tout comme certains plans, tels que le lancement d'une possibilité de financement de recherche rapide qui cadre avec les priorités des réseaux membres. On a rappelé aux participants qu'une des dix conditions d'adhésion à respecter par les réseaux membres est de s'associer à des équipes en SSCPL.
Une cohorte dynamique de grands utilisateurs du système de santé ayant des besoins complexes est actuellement mise sur pied avec l'ICIS afin d'établir quelles données peuvent être utilisées et de soutenir les réseaux membres qui soumettront des projets de recherche rapide, le moment venu. Un bureau de coordination est aussi prévu pour le réseau pancanadien. Ce bureau devrait faciliter l'établissement de priorités, l'échange d'information, la communication et la collaboration entre les réseaux membres, afin de permettre la réalisation d'activités d'application des connaissances, de communication et de renforcement des capacités à l'échelle pancanadienne.
Les unités de soutien pourraient donner accès à des données et offrir leur expertise technique aux membres du réseau pancanadien pour promouvoir la rapidité d'accès aux données et la réduction des délais d'exécution en appui aux projets de recherche rapide, le moment venu.
Approches par rapport à l'engagement des citoyens : point de vue des bailleurs de fonds de la recherche et des décideurs
Emma Whitehead, Australian Primary Health care Research Institute et Maureen Bilerman, Directrice exécutive, Dots NB
Au cours de la septième séance, on a présenté un survol des défis et des avantages de la collaboration avec des partenaires étrangers dans la perspective des bailleurs de fonds. Le panel a réfléchi à des stratégies favorisant l'engagement significatif des patients et des citoyens, la formation et la création de partenariats avec des réseaux de consommateurs, ainsi qu'aux leçons apprises tout au long de ce processus. On a souligné le besoin de créer un environnement sûr et non stigmatisant et d'entendre le point de vue de tous les consommateurs. Les panélistes ont parlé des obstacles à l'engagement des citoyens et de leur expérience acquise en les surmontant pour favoriser la participation significative de différents intervenants et l'établissement de partenariats avec eux. Ils ont souligné le rôle influent que peuvent jouer les membres de la communauté pour transformer le système de santé selon leurs désirs.
Réforme des programmes ouverts des IRSC : présenter une demande dans le cadre des volets Fondation et Projet; collège des évaluateurs – mise à jour et discussion
Nancy Edwards
La dernière séance a permis de discuter de la réforme des programmes ouverts des IRSC. On a présenté un survol des changements effectués, notamment la création de deux volets de financement (Fondation et Projet), le nouveau processus d'évaluation par les pairs et la mise sur pied du collège des évaluateurs, qui soutiendra le processus d'évaluation par les pairs de l'ensemble de la recherche en santé. Ces volets de financement seront soutenus par un nouveau processus d'évaluation par les pairs comblant de nombreuses lacunes du système actuel et visant à alléger le fardeau ressenti par les candidats et les pairs évaluateurs. Pour ce faire, les IRSC intègreront les éléments suivants à l'évaluation par les pairs : concours en plusieurs étapes; critères d'évaluation structurée; évaluation à distance; appariement des évaluateurs avec les demandes en fonction de l'expertise; étape finale de l'évaluation comportant une réunion en personne pour discuter des demandes se situant dans la « zone grise ».
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