L’équipe MUSE : Développer les connaissances scientifiques afin d’affronter les défis du 21e siècle en matière de santé et d’équité
La Professeur Lise Gauvin et l’équipe MUSE
Professeur titulaire et vice-doyenne à la recherche à l’École de santé publique de l’Université de Montréal, la Dre. Lise Gauvin est aussi directrice adjointe scientifique pour la recherche en santé des populations au Centre de recherche du Centre Hospitalier de l'Université de Montréal (CRCHUM).
Durant l’ère victorienne, l’absence d’infrastructures sanitaires, le surpeuplement des logements et la présence importante de vermine ont mené à des épidémies massives dans les grandes villes. La fièvre typhoïde, le choléra et la tuberculose se sont répandus et ont décimé les populations. Les autorités de santé publique et les autorités municipales ont collaboré pour réduire la propagation de ces maladies en améliorant les conditions de logement et les infrastructures urbaines. On a notamment remplacé les égouts à ciel ouvert et initié le traitement des eaux de consommation. Des lois limitant le nombre d’habitants par logement ont été votées. Ces mesures ont permis de réduire la propagation des maladies infectieuses et d’augmenter l’espérance de vie.
Dans nos villes modernes, les populations font face à des menaces d’un autre ordre. Les maladies cardiovasculaires, l’obésité, le diabète, le cancer et les problèmes de santé mentale sont les épidémies des temps modernes touchant des proportions importantes de nos populations et plus particulièrement les personnes vivant dans la pauvreté ou ayant un faible niveau de scolarisation. À nouveau, les autorités de santé publique s’affairent à identifier des solutions. Comme leurs prédécesseurs de l’ère victorienne, leur travail consiste à établir des partenariats permettant la modification des environnements bâtis pour créer des milieux de vie favorables à la santé.
Menée par la Professeure Lise Gauvin et les co-chercheurs principaux la Dre Marie-France Raynault (Centre de recherche Léa-Roback sur les inégalités sociales de santé, CLR), et le Professeur Nazeem Muhajarine (Saskatchewan Population Health and Evaluation Research Unit, SPHERU), une équipe de 18 chercheurs, 15 utilisateurs de connaissances et 23 collaborateurs étudie comment des partenariats entre les organisations de santé publique et les villes peuvent mener à des transformations de l’environnement bâti visant un meilleur accès à des logements salubres et abordables, une offre alimentaire de qualité et accessible, des infrastructures favorisant le sport et l’activité physique et des quartiers ayant un potentiel piétonnier et cyclable élevé. L’équipe vise aussi à mieux comprendre l’acceptabilité de ces transformations par les populations. Connue sous l’acronyme MUSE (Multisectorielles et Urbaines : approches pour la Santé et l’Équité dans les villes canadiennes), le programme de recherche portera sur les partenariats intersectoriels visant les transformations de l’environnement bâti dans quatre grandes villes canadiennes : Montréal, Saskatoon, Toronto et Vancouver. À titre d’utilisateurs de connaissances principaux, les directeurs de santé publique de ces quatre villes (les Drs Massé, Neudorf, De Villa et Daly) contribueront en identifiant les questions de recherche les plus pertinentes et en diffusant les résultats des études.
L’équipe MUSE sera constituée en collaboratoire. Le mot collaboratoire provient de la combinaison des mots collaboration et laboratoire et réfère à un lieu virtuel où les chercheurs et utilisateurs de connaissances peuvent échanger et expérimenter avec des idées, connaissances et données probantes. Le collaboratoire MUSE rassemble des partenaires traditionnels et des nouveaux intervenants pour créer des connaissances et des opportunités d’échanges entre les professionnels de la santé publique, les intervenants des municipalités, les représentants de la société civile et les chercheurs universitaires d’un bout à l’autre du pays. Ensemble, ils travailleront à rénover les environnements bâtis en milieu urbain. Appuyés par l’équipe MUSE et des données probantes issues de villes canadiennes, les autorités de santé publique pourront implanter des transformations de la trame urbaine menant à une amélioration de l’espérance et de la qualité de la vie.
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