L’impact du genre dans les interventions en application des connaissances
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L’objectif de cette subvention d’équipe est de faire émerger de nouvelles connaissances sur l’intégration de considérations liées au genre dans les interventions en application de connaissances chez l’humain. Les IRSC définissent l’application des connaissances (AC) de la manière suivante : « un processus dynamique et itératif qui englobe la synthèse, la dissémination, l’échange et l’application conforme à l’éthique des connaissances dans le but d’améliorer la santé des Canadiens, d’offrir de meilleurs produits et services de santé et de renforcer le système de santé ». Puisque les normes sociales influencent les comportements, les différences associées au genre pourraient expliquer la variabilité des résultats ou des impacts des interventions réalisées en AC.
Les objectifs spécifiques de cette possibilité de financement sont les suivants :
- Générer des données probantes permettant de déterminer si l’utilisation d’analyses ventilées en fonction du sexe et du genre dans le cas d’interventions en AC chez l’humain augmente leur efficacité, en vue d’améliorer les résultats liés à la santé ;
- Contribuer à accroître les connaissances sur les moyens permettant d’intégrer adéquatement et efficacement le genre dans les interventions en AC ;
- Promouvoir la prise en compte et le développement d’approches pour les interventions en AC qui soient transformatrices en matière de genre.
Récipiendaires et résumés des projets subventionnés
L’approche par modèle unique convient-elle à tous ? Les influences du genre dans la performance d’équipe en salle d’opération, dans les interventions en équipe et l’équité dans les résultats pour les patients.
Chercheur principal désigné : Sylvain Boet
L’efficacité du travail en équipe en salle d’opération (SO) est un élément essentiel pour assurer la sécurité et la qualité des résultats chez les patients opérés. Certaines interventions visant à promouvoir des pratiques fondées sur des données probantes seraient efficaces, jusqu’à un certain point, pour améliorer le travail en équipe en SO. Cependant, les recherches sur le travail en équipe en SO ont négligé de prendre en compte l’impact du genre dans le travail en équipe en SO, malgré les données probantes provenant d’autres domaines de la santé démontrant sa pertinence dans les interactions d’équipes, les patrons de pratiques, la prestation des soins et les résultats des soins chez les patients. En l’absence de ces connaissances, les interventions visant l’optimisation du travail en équipe sont demeurées neutres sur le plan du genre (c.-à-d. qu’elles n’ont pas considéré comment le genre influencerait les habiletés liées au travail en équipe, ou comment il contribuerait aux barrières et aux facilitateurs pour l’acquisition de ces habiletés). L’étude du genre et du travail en équipe en SO a été considérablement limitée par les défis pratiques associés à l’obtention de données de qualité en SO. Notre groupe fait partie de l’International Surgical Safety Network, qui fait appel à la technologie Black Box pour améliorer les pratiques en SO en vue d’obtenir les meilleurs résultats pour tous les patients. À l’instar des boîtes noires du domaine de l’aviation, le Black Box en SO est un outil innovant qui enregistre des informations détaillées sur l’environnement chirurgical (p. ex. audio, vidéo, signes vitaux des patients). Nous utiliserons le Black Box en SO comme outil dans une étude à méthodologie mixte pour : (1) décrire les variations liées au genre dans le travail d’équipe, et l’impact du genre sur les résultats des patients, et 2) déterminer l’influence du genre sur les habiletés, les barrières et les facilitateurs associés au travail en équipe pour améliorer l’efficacité des interventions visant le travail en équipe en SO. Cette nouvelle contribution accroîtra notre compréhension des influences du genre sur le travail en équipe en SO, et permettra d’identifier les barrières et les facilitateurs associés au travail d’équipe. Ces résultats permettront de guider les futures interventions afin d’améliorer le travail en équipe par l’inclusion d’une perspective de genre. Notre étude constitue une première étape essentielle à la mise en œuvre responsable d’interventions visant le travail en équipe qui prennent en compte le genre, et permettra de comparer l’efficacité d’interventions qui intègrent ou non une perspective de genre.
Pour en savoir plus (en anglais seulement).
Une approche transformatrice en matière de genre pour améliorer les résultats et l’équité pour les personnes avec traumatisme crânien
Chercheure principale désignée : Angela Colantonio
Le traumatisme crâniocérébral (TCC) est l’une des principales causes de mort et d’incapacité au Canada et à travers le monde. L’Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement indique qu’un Canadien sur quatre a rapporté avoir subi un TCC au cours de sa vie. L’Agence de la santé publique du Canada a rapporté que le TCC est l’une des affections neurologiques dont les conséquences sont les plus coûteuses ; il est estimé que ces coûts atteindront 8 milliards de dollars en 2031. Les commotions cérébrales, soit la forme la plus commune de TCC, ont été hissées au rang des priorités fédérales. Le TCC est considéré comme un facteur de risque de la maladie d’Alzheimer, en plus d’être associé à des taux accrus de dépression, d’anxiété, d’abus de substances et de troubles du sommeil, qui compromettent la santé à long terme et accroissent, en surplus, les risques d’isolement social, de chômage, d’itinérance et de criminalisation. Des interventions visant à faire face à ces problématiques existent, mais les consommateurs rapportent un manque d’approches adaptées. En particulier, les différences associées au sexe et au genre concernant les blessures aiguës, la réadaptation et la réintégration communautaire ont des impacts sur la santé, sur l’accès au soutien et sur les préférences relatives aux soins. Les recherches ont surtout été centrées sur les hommes avec TCC, ce qui a entraîné des lacunes dans les connaissances liées au TCC chez les femmes, expliquant la fréquence des diagnostics erronés et des traitements et soutiens inadéquats chez cette population. Le présent projet vise à combler ces lacunes en évaluant si l’application d’analyses ventilées en fonction du genre dans le cadre d’interventions en application de connaissances impliquant des personnes avec TCC augmente l’efficacité de ces interventions. Le projet examinera l’impact de l’approche adaptée au sexe et au genre dans le cadre des connaissances actuelles, en association avec les efforts et les interventions en application des connaissances. Un projet pilote utilisant notre cadre conceptuel « du savoir à l’action » permettra d’identifier les facilitateurs liés à la prise en compte des rôles, de l’identité et des relations de genre, ainsi que du genre institutionnalisé. Une intervention en implémentation sera ajustée afin de tenir compte des caractéristiques liées au sexe, au genre, à l’identité et à la diversité qui auront été identifiées lors de l’étape d’évaluation des obstacles.
Pour en savoir plus (en anglais seulement).
Intégrer et mesurer les effets du sexe, du genre et des approches transformatrices en matière de genre dans le cadre des traitements, de la prévention et de la réduction des risques associés à la toxicomanie au Canada
Chercheure principale désignée : Lorraine Greaves
Considérant la survenue d’une sérieuse crise des opioïdes, de processus pour la légalisation du cannabis, de tendances liées à la beuverie express et l’arrivée des cigarettes électroniques, il est urgent de mieux comprendre les influences du sexe et du genre dans ces problématiques, et de déterminer les moyens pratiques pour y faire face. Cette équipe développera et testera les impacts de l’inclusion du sexe, du genre, ainsi que ceux associés aux variables et aux principes transformateurs en matière de genre dans les traitements actuels, dans le matériel et les programmes visant la prévention ou la promotion de la santé et la réduction des risques associés à la toxicomanie, dans trois établissements au Canada. Le système de prise en charge de la toxicomanie est peu développé en ce qui concerne l’inclusion d’approches, de matériel et de communications tenant compte du sexe et du genre ; l’inclusion de principes transformateurs en matière de genre y est aussi rare. Tous les genres sont affectés par les normes, les stéréotypes, les relations et la distribution du pouvoir liés au genre, mais nous ne disposons pas, actuellement, d’une réponse fondée sur les données probantes en matière de genre pour l’abus d’opioïdes, le cannabis, les cigarettes électroniques et les beuveries express. Notre étude s’effectuera sur trois sites afin de co-développer un ensemble d’interventions qui incorporent les aspects associés au sexe, au genre et des principes transformateurs en matière de genre dans les programmes, les communications, la formation du personnel et le matériel utilisé. La mise en œuvre de ces approches et leur efficacité dans le progrès des connaissances, des attitudes et des pratiques seront évaluées. Ces efforts s’appuieront notamment sur des revues systématiques en cours, sur des approches d’application des connaissances dans la formation, ainsi que sur l’éducation, le design de programmes et de communications liées à la prévention, en combinaison avec l’expérience pratique des trois organisations. Les approches adaptées au genre en application de connaissances constituent des défis clés pour l’équité dans le traitement, la réduction des risques et les programmes de prévention. Notre équipe développera de nouvelles applications et des adaptations dans les domaines suivants : formation du personnel et des clients, interactions clients-professionnels, design de programmes et communications améliorées. Ces éléments sont essentiels pour remédier adéquatement aux causes sous-jacentes et aux inégalités en santé associées à la toxicomanie au Canada.
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Modéliser une approche pour la recherche-action participative sensible au genre et un transfert de connaissances qui favorisent l’égalité, l’équité et la santé au travail ou la santé environnementale
Chercheure principale désignée : Marie Laberge
Il a été démontré que les approches participatives intégrant les utilisateurs de connaissances dès les débuts de la recherche et au travers de celle-ci (transfert de connaissances intégré, ou TCi) amènent de meilleurs résultats en ce qui concerne l’utilisation des connaissances et les résultats liés à la santé. Lorsque cette approche participative comprend une attention particulière au sexe et au genre (s/g), cela permet d’accroître encore davantage sa pertinence et ses résultats, bien que cela comporte certains risques, tels que le stéréotypage. Cette proposition rassemble une équipe chevronnée, disposant d’une expérience dans la recherche participative sur le sexe et le genre qui remonte aux années 1970, et fait aussi appel à de jeunes chercheurs en santé au travail et en santé environnementale. Les études et projets en TCi menés par les membres de cette équipe ont notamment eu pour thématiques la santé des travailleurs saisonniers, la conciliation travail-famille, la formation en santé et sécurité au travail, et les influences du sexe et du genre sur l’environnement et le système immunitaire. Le but de ce projet est d’évaluer de manière détaillée les recherches courantes et passées afin de mettre en évidence des stratégies reproductibles liées aux meilleures pratiques pour l’intégration du sexe et du genre dans le TCi. Nous analyserons et évaluerons, en collaboration avec nos partenaires, les mécanismes à la base des partenariats réussis, les obstacles à l’utilisation des résultats de la recherche liés au genre et à la santé, et les approches de formation. Ces résultats permettront d’améliorer les habiletés des chercheurs liées à l’inclusion appropriée des considérations associées au sexe et au genre dans leurs projets en TC, afin d’assurer des améliorations manifestes sur les plans personnels et de santé publique.
mATrICES-F : ApplicaTIon des Connaissances axée sur le gEnre et le Sexe des personnes en contexte Francophone
Chercheur principal désigné : France Légaré
L’application des connaissances (AC) axée sur le genre et le sexe des personnes a le potentiel de réduire le gaspillage au niveau de la recherche et des services en santé. Dans une perspective de mieux arrimer les questions et processus de recherche ainsi que les services de santé en fonction des personnes auxquelles ils sont destinés, la prise en compte de leurs caractéristiques et contexte est essentiel. Notre équipe interdisciplinaire, intersectorielle et pan canadienne propose de co-construire avec l’ensemble des parties prenantes des stratégies d’AC axées sur le genre et le sexe des personnes en contexte francophone et d’en évaluer l’efficacité afin d’optimiser l’appropriation des connaissances issues de la recherche par les usagers et usagères des services de santé et services sociaux. Notre recherche participative fait appel à des méthodes mixtes et comprend trois grandes étapes : 1) co-construction d’une formation aux professionnels de la santé et d’une intervention AC axée sur les personnes qui intègre l’analyse comparative fondée sur le sexe et le genre; 2) évaluation de la formation et de l’intervention AC dans le cadre d’un projet pilote mettant en œuvre une étude de cas multiples basée sur trois sites, 1 au Québec, 1 au Nouveau-Brunswick et 1 en Ontario où seront comparées l’ intervention AC où le genre est pris en compte à une intervention AC où il ne l’est pas); 3) recommandations et pérennisation des partenariats développés dans le cadre de la recherche et dissémination des résultats. Ce projet permettra la création de la première équipe interdisciplinaire, intersectorielle et pan canadienne engagée à produire des stratégies d’AC efficaces axées sur le genre et le sexe des personnes en contexte francophone afin d’optimiser l’appropriation des connaissances issues de la recherche par les usagers et usagères des services de santé et services sociaux dans ces contextes et la réduction du gaspillage au niveau de la recherche et des services sociaux.
Transformer les pratiques en AC : incorporer le genre
Chercheur principal désignée : Sharon Straus
L’application des connaissances (AC) est centrée sur l’inclusion des avancées de la recherche dans les soins de santé. L’objectif de cette recherche est l’amélioration des soins fournis aux patients par l’utilisation des meilleures données probantes issues de la recherche. Malheureusement, les chercheurs et ceux qui effectuent l’AC n’ont pas suffisamment considéré les perspectives liées au sexe, au genre et à l’identité dans leurs travaux. Plusieurs méthodes en AC utilisent des cadres conceptuels. Un cadre conceptuel comprend un ensemble d’items ou de facteurs qui pourraient influencer les actions des personnes impliquées ou expliquer pourquoi certains phénomènes se déroulent. Ainsi, un cadre conceptuel peut inclure une liste de facteurs (p. ex. connaissances, habiletés, émotions) qui peuvent encourager ou décourager un individu à utiliser les données probantes issues de la recherche dans un processus d’amélioration du système de santé. À ce jour, aucun cadre conceptuel de l’AC n’a inclus des facteurs liés au genre ou à l’identité. Le genre pourrait influencer les individus en les amenant à être en faveur ou en défaveur de l’utilisation des données probantes pour l’amélioration du système de santé. Dans cette étude, nous développerons des cadres conceptuels liés à l’AC, et ceux qui sont existants seront évalués et améliorés pour y ajouter des éléments liés à l’identité individuelle. Notre étude comprendra 3 phrases. Dans la phase 1, nous demanderons aux personnes qui font de l’AC d’identifier les étapes du processus d’AC qui devraient être améliorées par l’inclusion de facteurs liés à l’identité, puis nous mènerons des entretiens avec les personnes qui développent ces interventions pour déterminer les barrières personnelles à la considération de l’identité dans leurs travaux en AC. Nous utiliserons ensuite cette information pour sélectionner et mettre à jour des cadres conceptuels d’AC en y incluant des facteurs reliés à l’identité. Nous créerons aussi une formation pour les personnes qui développent des interventions afin qu’elles puissent apprendre à utiliser ces cadres conceptuels actualisés. Dans la 2e phase, nous évaluerons la formation en la comparant à une formation existante ne comportant pas de contenu associé à l’identité. Dans la troisième phase, nous réaliserons des essais pilotes avec ces cadres conceptuels actualisés dans six projets d’AC afin d’évaluer comment ces cadres ont été utilisés.
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