Concevoir une IA équitable pour la santé publique
Former la prochaine génération pour combler l’écart en matière d’IA et de santé

Un atelier pancanadien conçu pour offrir aux nouveaux chercheurs en santé publique et en sciences informatiques une formation en intelligence artificielle (IA) équitable sera lancé cet été par une équipe interdisciplinaire de scientifiques canadiens.

En utilisant des méthodes d’enseignement interactives, des exemples de cas et un apprentissage en équipe multidisciplinaire, l’atelier d’été Intelligence artificielle pour la santé publique (IAPSP), un accent sur l’équité et la prévention donnera aux participants l’occasion d’acquérir l’expertise et de se constituer les réseaux de collaboration nécessaires pour appliquer les méthodes d’IA dans la recherche et la pratique en santé publique. L’atelier est financé par une subvention de 525 000 $ des Canadian Institutes of Health Research (CIHR). Il montrera comment les méthodes d’IA peuvent être utilisées pour traiter d’importants problèmes de santé publique tout en accordant explicitement la priorité à l’équité en matière de santé.

L’IA et la maladie

La santé publique utilise les approches d’IA dans la surveillance des maladies, mais les obstacles liés au manque de formation spécialisée et de personnel qualifié font qu’il est difficile de tirer parti des nouvelles technologies. Le gouvernement du Canada s’est engagé à investir dans les possibilités de formation pour les stagiaires au doctorat et au postdoctorat et les chercheurs en début de carrière, afin de renforcer les capacités dans ce domaine crucial. L’atelier IAPSP est également parrainé par l’Institut canadien de recherches avancées (CIFAR) dans le cadre de sa Stratégie pancanadienne en matière d’IA.

« Il s’agit d’un investissement de premier plan s’inscrivant dans l’initiative d’IA équitable de l’Institut de la santé publique et des populations des IRSC. L’atelier a été conçu pour faire en sorte que la santé publique non seulement s’intéresse à ces nouvelles méthodes, mais qu’elle contribue aussi à mener la conversation sur leur utilisation afin que personne ne soit laissé pour compte », explique le Dr Steven J. Hoffman, directeur scientifique de l’Institut de la santé publique et des populations des IRSC.

« L’équipe de l’IAPSP a réuni un groupe impressionnant de collaborateurs et de partenaires. Leur proposition reflète les thèmes qui sont à la base d’un excellent programme de formation sur l’IA et la santé publique et qui répondent aux besoins d’un pays aussi diversifié que le Canada », précise le Dr Hoffman.

L’égalité des chances pour toute la population canadienne

L’équité en matière de santé et la prise en compte des déterminants sociaux de la santé sont au cœur de la santé publique et constituent une priorité explicite pour l’atelier. On craint que les innovations en technologie d’IA désavantagent certaines populations ou même, dans certains cas, leur nuisent.

Par exemple, selon l’équipe de recherche, les populations marginalisées – y compris certains groupes ethniques et peuples autochtones – sont sous-représentées dans les ensembles de données nationaux parce que le Canada ne recueille pas systématiquement de renseignements sur ces groupes de façon exhaustive. C’est pourquoi l’équité en santé est un facteur essentiel de l’innovation en matière d’IA.

L’atelier

L’atelier compte cinq chercheurs principaux : les professeurs David Buckeridge [en anglais seulement] de l’École de santé des populations et de santé mondiale de l’Université McGill, Joon Lee [en anglais seulement] de l’École de médecine Cumming de l’Université de Calgary, Lisa Lix [en anglais seulement] de la Faculté des sciences de la santé Rady de l’Université du Manitoba, Nathaniel Osgood [en anglais seulement] du Collège des arts et des sciences de l’Université de la Saskatchewan et Laura Rosella [en anglais seulement] de l’École de santé publique Dalla Lana de l’Université de Toronto.

Ces chercheurs principaux travailleront avec une équipe pancanadienne de 23 cochercheurs, 16 professeurs collaborateurs et 10 établissements partenaires, ainsi qu’un conseil des stagiaires et un conseil consultatif.

À la fin de l’atelier, les participants auront une solide compréhension des techniques établies pour élaborer des solutions nouvelles et équitables pour la prévention et la prise en charge des problèmes critiques de santé publique – comme la création de modèles de prévision des risques de maladies chroniques axés sur la population qui intègrent divers types de données sur la santé – avec un niveau élevé de rigueur éthique.

Une version pilote de l’atelier aura lieu à Montréal à l’été 2020, sous l’égide de l’Université McGill et de Mila. Le deuxième atelier se déroulera à l’Université de Toronto en 2021 et, à l’été 2022, l’atelier se tiendra à l’Université de Calgary.

Visitez le site Web de l’IAPSP pour obtenir de plus amples renseignements, notamment sur l’inscription à l’atelier.

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