COVID-19
Au-delà de la crise sanitaire : stigmatisation de la communauté chinoise et répercussions sociales de la COVID-19
La mésinformation et la peur qui accompagnent la propagation d’une maladie lors d’une pandémie ont des répercussions sociales néfastes. Dans le contexte de la COVID-19, on observe notamment une attitude hostile envers les communautés ethniques chinoises (sinophobie).
« La stigmatisation exacerbe la propagation de la maladie », explique la Dre Aaida Mamuji, professeure adjointe à l’Université York et chercheuse principale du projet Combatting Stigma in the Face of COVID-19 (combattre la stigmatisation à l’ère de la COVID-19; en anglais seulement). La pandémie de SRAS avait déjà montré que la stigmatisation de la communauté chinoise a une multitude d’effets néfastes sur la santé mentale, économique et physique de ses membres. Par exemple, il arrive que la discrimination et l’intimidation qui découlent de la stigmatisation découragent certains d’entre eux à se faire soigner ou à se rendre dans des établissements de santé publique, dont les centres de dépistage de la COVID-19.
Dans le cadre de son projet, la Dre Mamuji examine les répercussions sociales de la COVID-19 sur les populations chinoises dans deux centres urbains comptant une importante communauté culturelle chinoise : Toronto (Canada) et Nairobi (Kenya). Lors d’entrevues virtuelles, la chercheuse et son équipe s’entretiennent avec des membres de la communauté sur leurs expériences personnelles dans différents groupes sociaux (groupes d’âge, revenus, affiliations religieuses ou culturelles, identités de genre, etc.). Cette approche et la comparaison des résultats entre les pays apporteront de précieux renseignements à la société multiculturelle canadienne. En documentant les effets de la pandémie et de la stigmatisation sur certaines personnes et communautés, la Dre Mamuji mettra en lumière des moyens efficaces d’atténuer les principales répercussions sociales.
Durant la seconde phase du projet, la chercheuse travaillera avec les autorités de santé publique canadiennes et kenyanes à l’élaboration de stratégies de sensibilisation du public pour lutter contre la mésinformation et contre la stigmatisation de la communauté chinoise. Cette démarche servira à orienter la prise de mesures sociales et stratégiques en réponse aux pandémies, notamment en s’inspirant des communautés chinoises, qui ont été plusieurs à déjouer la courbe grâce à la prise de précautions sanitaires pour freiner la propagation de la COVID-19 bien avant l’émission de recommandations officielles par les autorités.
La Dre Mamuji se réjouit du soutien reçu de son subvention et des autorités de santé publique au Canada et au Kenya. « Il est indéniable que nous devons faire avancer le traitement et le dépistage de la COVID-19, estime la chercheuse, qui déplore le manque d’études sur plusieurs aspects. Mais les communautés sont aux prises avec des répercussions sociales aux effets potentiellement dévastateurs. Nous ne pouvons pas fermer les yeux. »
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