COVID-19

Droit au but : la science au service des autorités de santé publique pour des messages clairs en temps de pandémie

Dre Ève Dubé

Une bonne communication est essentielle en temps de crise, et la pandémie de COVID-19 ne fait pas exception. Or, pendant que le virus se répand partout sur la planète, les autorités de santé publique chargées de transmettre renseignements officiels et données scientifiques doivent souvent rivaliser avec les suppositions, les histoires hors contexte et les purs mensonges rapportés sur les médias sociaux ou dans les médias de masse.

Malheureusement, lorsqu’il est question de communiquer avec le public, une simple annonce ne suffit pas pour engendrer des changements positifs, surtout quand l’opinion, la situation et le style de vie de chacun varient. Avec plus de 90 000 cas de COVID-19 signalés au Canada à la fin mai 2020, la pression est énorme : il faut que les communications des autorités interpellent la population afin de veiller à ce qu’elle soit prête et motivée à prendre les mesures nécessaires pour limiter la propagation de la maladie et protéger son bien-être général.

La Dre Ève Dubé, professeure invitée au Département d’anthropologie de l’Université Laval, travaille sur un projet de recherche qui pourrait venir en aide aux autorités de santé publique. Par sa recherche quantitative et qualitative visant à évaluer les moyens dont les autorités disposent pour communiquer clairement l’information sur la COVID 19, la chercheuse se donne pour objectif de documenter les méthodes efficaces afin d’aider les experts à gagner et à conserver la confiance des Canadiens.

L’équipe de la Dre Dubé se penchera d’abord sur les commentaires publiés en ligne par le public canadien au sujet de la COVID-19; elle en fera un dénombrement, puis analysera les sources de préoccupation partagées. L’automne prochain, elle réalisera des entrevues auprès de membres du public canadien afin de déterminer si leur interprétation des données scientifiques liées à la maladie a changé. L’équipe réalisera également des entrevues auprès de professionnels de la santé publique et de fournisseurs de soins de santé qui participent à la lutte contre la COVID-19 afin d’avoir une meilleure idée de l’utilisation que font les Canadiens de l’information sur la maladie lorsqu’ils font des choix en matière de santé (p. ex. recherche de soins ou consentement à un traitement).

Toute cette information aidera les autorités de santé publique à élaborer des moyens de transmettre efficacement des faits pertinents et des directives factuelles en diversifiant leurs interventions, par exemple en privilégiant TikTok et Instagram plutôt que les outils de diffusion traditionnels pour s’adresser aux jeunes.

« Les craintes actuelles liées à la COVID-19 sont potentiellement plus dangereuses que le virus en soi, s’inquiète la Dre Dubé. Le manque de compréhension du public sur le sujet a généré cette peur exacerbée par des suppositions et des publications en ligne xénophobes sur les personnes d’origine asiatique. De plus, nous avons récemment constaté une augmentation du nombre de publications négatives sur les personnes âgées, les voyageurs et les jeunes. En collaborant avec des chercheurs canadiens et étrangers dont les objectifs s’apparentent aux nôtres, nous espérons que ce projet poussera les Canadiens à rejeter les rumeurs non fondées sur la COVID-19 et à se fier plutôt aux données exactes et fiables transmises par les autorités de santé publique, données qui leur sauveront la vie. »

Date de modification :