Activité d’apprentissage virtuelle de l’Initiative sur la santé mentale et la COVID-19
Résumé de l’activité : Répercussions de la COVID-19 sur la santé mentale et l’usage de substances psychoactives chez les femmes
Contexte
Depuis que la pandémie de COVID-19 a été déclarée en mars 2020, elle a eu un impact sans précédent sur les besoins en matière de santé mentale et d’usage de substances psychoactives dans la population canadienne. Cette nouvelle crise exacerbe les problèmes et les inégalités qui existaient déjà partout au pays.
Dans la foulée de l’intervention de recherche rapide du gouvernement du Canada pour s’attaquer aux problèmes de santé publique que pose la pandémie de COVID-19, l’Institut des neurosciences, de la santé mentale et des toxicomanies des Instituts de recherche en santé du Canada (INSMT des IRSC), en collaboration avec Santé Canada, l’Agence de la santé publique du Canada et des partenaires de l’Institut, a lancé l’Initiative sur la santé mentale et la COVID-19.
Cette initiative fournit aux décideurs et aux praticiens les données dont ils ont un urgent besoin, pour les aider à répondre aux besoins relatifs à la santé mentale et à l’usage de substances psychoactives dans le contexte de la COVID-19. Trois possibilités de financement ont été lancées dans le cadre de cette initiative afin de soutenir plus de 100 projets, ce qui représente un investissement total de 13,5 millions de dollars de la part des IRSC et de leurs partenaires.
Description
Le 4 mai 2021, pendant la Semaine de sensibilisation à la santé mentale, l’INSMT des IRSC a tenu la première activité de la série d’apprentissage en ligne relative à l’initiative sur la santé mentale et la COVID-19, intitulé Répercussions de la COVID-19 sur la santé mentale et l’usage de substances psychoactives chez les femmes. Cette activité a réuni chercheurs, responsables des politiques, membres de la collectivité, personnes ayant une expérience concrète (PEC), partenaires et autres utilisateurs des connaissances.
Cette activité en ligne portait sur l’impact disproportionné de la pandémie sur les femmes — un thème transversal qui est ressorti de l’analyse de 45 projets financés grâce à la subvention de fonctionnement intitulée Synthèse des connaissances : Santé mentale, toxicomanie et COVID-19.
Les objectifs de l’activité étaient les suivants :
- Optimiser la diffusion et l’utilisation des connaissances issues des travaux de recherche financés dans le cadre de l’initiative sur l’impact de la pandémie de COVID-19 sur la santé mentale et l’usage de substances psychoactives chez les femmes.
- Favoriser la collaboration entre chercheurs et utilisateurs des connaissances pour permettre la prise en compte des résultats de la recherche dans les programmes, les pratiques et les politiques.
- Faire connaître l’incidence de la recherche sur les résultats pour la santé.
Jennifer O’Connell, secrétaire parlementaire de la ministre de la Santé, a offert un mot d’ouverture au nom de la ministre de la Santé, l’honorable Patty Hajdu. Sept équipes financées, composées de chercheurs et chercheuses, d’utilisateurs des connaissances et de PEC, ont donné une présentation concernant l’impact de la COVID-19 sur la santé mentale et l’usage de substances psychoactives chez les femmes. Ces travaux de recherche portent sur les résultats des services en santé mentale, la prestation et les guides de pratique clinique, ainsi que des sujets connexes.
L’activité, divisée en deux séances, comprenait les présentations suivantes données par des chercheurs et chercheuses, des utilisateurs de connaissances et des PEC :
Séance 1 : Usage de substances psychoactives
Solutions de santé numériques pour les femmes souffrant de dépendance durant la pandémie de COVID-19 : une perspective sensible aux traumatismes et au genre
Lena Quilty (Centre de toxicomanie et de santé mentale); Betty-Lou Kristy (Centre d’innovation en matière de soutien par les pairs)
Genre et intervention pour les dépendances en contexte de pandémie auprès de personnes en situation de précarité sociale
Karine Bertrand (Université de Sherbrooke); Chelsea Grothé (CACTUS Montréal)
Violence conjugale et consommation de substances psychoactives en contexte de pandémie : implications pour les intervenants en toxicomanie, les intervenants de lutte contre la violence et les premiers répondants
Lorraine Greaves, Nancy Poole, Andreea Brabete et Lindsay Wolfson (Centre d’excellence en santé des femmes)
Séance 2 : Santé mentale
Mobilisation des connaissances sur le recours aux interventions virtuelles ou à distance axées sur les traumatismes des victimes potentielles ou avérées de violence familiale durant la pandémie de COVID-19
Stephanie Montesanti (Université de l’Alberta); Amy Munroe (Sagesse)
Stress et épuisement professionnel chez les travailleuses de la santé durant la pandémie de COVID-19
Abi Sriharan (Université de Toronto); Savithiri Ratnapalan (Université de Toronto; Hôpital pour enfants de Toronto, Toronto)
Isolement social et solitude chez les personnes âgées durant la pandémie de COVID-19 : Synthèse des connaissances en matière d’interventions avant et après la pandémie; facteurs de vulnérabilité et de résilience
Laurette Dubé (Université McGill); Catherine Paquet (Université Laval)
Le fardeau de la pandémie de COVID-19 sur la santé mentale des aidants familiaux dans le monde
Monica Parry (Université de Toronto); Nicole Nickerson (patiente-partenaire); Amy Coupal (Organisme de soutien aux aidants naturels de l’Ontario)
Principales conclusions et recommandations
Voici quelques conclusions et recommandations importantes tirées de l’activité :
- La réprobation liée à l’usage de substances psychoactives — dont le jugement envers soi-même et de la part de la société —constitue un obstacle majeur qui empêche les femmes de demander de l’aide. La perturbation des services offerts aux consommatrices de substances a des conséquences négatives (p. ex. accès réduit aux produits d’hygiène féminine, diminution du soutien social notamment pour les femmes avec des enfants et pour les personnes 2SLGBTQ+). On doit élaborer une série de mesures visant à assurer l’accès à un continuum de services de réduction des méfaits et de services de traitement.
- La recherche portant sur la santé mentale et l’usage de substances psychoactives chez les femmes est complexe, et une approche intersectionnelle est essentielle (p. ex. pour tenir compte du genre, de la race, de l’appartenance ethnique, de la pauvreté, de la parentalité, de la violence, des traumatismes, de la réprobation, de la sécurité et d’autres identités diverses).
- Faire participer les PEC en tant que partenaires au sein des équipes de recherche et de soins collaboratifs dès le début offre un point de vue critique servant à influencer les travaux de recherche et les politiques dans l’avenir. Les PEC offrent un soutien par les pairs qui est précieux pour de nombreux groupes de population, dont les personnes qui consomment de la drogue et les personnes qui ont vécu des traumatismes.
- Les services de santé numériques (p. ex. multimédia Web, applications mobiles) en matière de toxicomanie ont des bienfaits thérapeutiques démontrés chez les adultes. Toutefois, des recherches plus poussées sont nécessaires concernant leur efficacité chez les filles et les femmes, en raison d’un manque d’analyse comparative fondée sur le sexe et le genre (ACSG+) dans les études empiriques portant sur les ressources numériques en santé. Lorsque vient le temps de déterminer quelles ressources numériques en santé pourraient être utiles à leurs clientes, les fournisseurs de traitements relatifs à l’usage de substances psychoactives devraient envisager d’utiliser des applications et des outils Web sensibles au genre et aux traumatismes.
- Les travailleuses de la santé vivent un niveau accru de stress et d’épuisement professionnel en raison de la COVID-19 et des mesures connexes de santé publique. Puisqu’il existe peu d’informations concernant les interventions visant à favoriser le bien-être des travailleuses de la santé durant une pandémie, il y a un urgent besoin de réaliser d’autres études de recherche dans ce domaine.
- Le maintien des liens sociaux et la lutte contre l’isolement constituent d’importants facteurs pour le bien-être mental des populations âgées. Les femmes âgées peuvent être plus susceptibles de souffrir de solitude en raison de leur plus longue espérance de vie. De nombreuses stratégies visant à améliorer les liens sociaux (p. ex. interventions de groupe avec soutien éducatif et social, rassemblements axés sur des activités ou des objectifs, participation à des activités) peuvent ne pas être réalisables dans le contexte de la COVID-19. Plus de recherches sur les liens sociaux des populations âgées sont nécessaires, à la fois dans le contexte des éclosions de maladies infectieuses et en dehors de celui-ci.
- Maintenir un accès aux soins relatifs à la santé mentale et à l’usage de substances psychoactives pour les populations vulnérables (dont les femmes et les personnes 2SLGBTQ+) est indispensable. Il s’agit notamment de faire en sorte qu’une technologie appropriée de même qu’une formation et une supervision des fournisseurs de soins de santé soient disponibles. Les fournisseurs doivent veiller à ne pas perpétuer par inadvertance les inégalités d’accès (p. ex. passer aux soins virtuels sans disposer aussi d’un plan visant à éliminer les obstacles à l’accès qui sont liés aux ressources). Il faut tenir compte de la diversité des sexes et des genres lorsqu’on adapte les services durant la pandémie afin de prévenir des inégalités en santé supplémentaires, en particulier pour les femmes et les personnes 2SLGBTQ+ qui consomment des substances psychoactives.
- Les catastrophes, comme la pandémie de COVID-19, sont associées à une augmentation de la violence conjugale, laquelle contribue à l’apparition de troubles de stress post-traumatique et de problèmes de santé mentale. Les troubles de santé mentale connexes tels que la dépression et les traumatismes nécessitent des services de soutien continus.
- La pandémie de COVID-19 a entraîné une augmentation des difficultés de santé mentale et des méfaits dus aux substances psychoactives chez de nombreuses personnes au Canada, en particulier les femmes. Ces problèmes sont amplifiés par les mesures stratégiques liées aux pandémies, comme l’isolement et le confinement. On doit réaliser davantage d’études sur les effets actuels et à long terme de la COVID-19 sur les femmes.
Pour en savoir plus
Le programme de cette activité d’apprentissage en ligne [ PDF (228 Ko) - lien externe ] est disponible en ligne.
On trouvera un dépôt consultable des synthèses de connaissances financées, ainsi que d’autres projets financés dans le cadre de l’Initiative sur la santé mentale et la COVID-19, sont accessibles en ligne.
Pour demeurer au fait des toutes dernières recherches sur le cerveau et la santé mentale, y compris des nouvelles connaissances sur la santé mentale et la toxicomanie dans le contexte de la COVID-19, abonnez-vous au bulletin de l’INSMT des IRSC.
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