Dre Michaela Hynie : Des pratiques prometteuses pour aider les réfugiés à accéder à des services de santé mentale virtuels durant la pandémie de COVID-19
La Dre Michaela Hynie admet que s'orienter dans le système de santé mentale canadien peut représenter tout un défi. Les choses se compliquent davantage pour les nouveaux arrivants qui fuient leur pays d'origine pendant une pandémie et qui doivent utiliser de nouvelles technologies dans un pays qu'ils ne connaissent pas.
Préoccupée par les difficultés qu'auraient les réfugiés à accéder à des services de santé mentale virtuels et à les utiliser pendant la pandémie, la Dre Hynie a entrepris, grâce au financement de l'Initiative sur la santé mentale et la COVID-19 des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), de comprendre les Pratiques prometteuses pour l'accès aux services de santé mentale virtuels : aider les réfugiés durant la pandémie de COVID-19.
Pendant plus d'une décennie, la Dre Hynie a travaillé sur une série de projets connexes au Rwanda, axés sur la santé mentale des mères – une expérience qui, selon elle, éclaire et inspire sa recherche sur la santé mentale dans le contexte de la COVID-19.
« On peut croire qu'il n'y a aucun lien, mais au fond, la question demeure la suivante : comment créer une communauté et trouver des moyens d'obtenir du soutien dans des régions où les ressources sont limitées? », ajoute-t-elle.
Lorsque la Dre Hynie a entrepris ses recherches, des partenaires dans la communauté lui ont fait part des défis que représente la prestation de services de santé mentale virtuels. Toutefois, en interrogeant des fournisseurs de services, des membres de la communauté, des réfugiés et d'autres personnes, elle a découvert des avantages jusque-là insoupçonnés des soins virtuels et l'utilité d'un modèle hybride – comme la langue et le lien avec la communauté.
« L'un des points souvent soulevés lorsqu'il est question d'offrir et de recevoir des services de santé mentale est le désir de parler à une personne de sa communauté, qui comprend sa situation, qui parle sa langue. »
Le cas des réfugiés d'Érythrée qui parlent le tigrina est ressorti de cette recherche. Les réfugiés de cette population arrivent en plus grand nombre depuis les dernières années, mais des ressources étaient pratiquement impossibles à trouver, selon la Dre Hynie. Dans le cadre des recherches de l'équipe comportant la diffusion de guides et de stratégies, des documents sur les ressources en santé mentale produits par le Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH) ont été traduits en tigrina, et les fournisseurs de services sont maintenant en mesure de mettre un plus grand nombre de réfugiés érythréens en contact avec leurs communautés.
La Dre Hynie estime qu'il n'existe finalement pas de solution parfaite et universelle pour faciliter l'accès des réfugiés aux soins de santé mentale.
« Les services virtuels pourraient ne pas être indiqués pour certaines populations, selon la nature des problèmes de santé mentale, les contextes de migration, la pauvreté et l'exclusion extrême qui limitent l'accès à la technologie », ajoute-t-elle.
La Dre Hynie affirme que les Canadiens comme les réfugiés se sont d'abord fait imposer le mode virtuel sans s'y être préparés. Maintenant un peu plus loin dans la lutte contre la pandémie, ces systèmes et leurs utilisateurs s'adaptent, et les organismes ont l'occasion de mieux intégrer les services virtuels à leurs pratiques.
« Pour nous, la réussite passe par la diffusion de documents [sur les ressources en santé mentale] avec les communautés que nous aidons, et avec les fournisseurs de services à qui nos conclusions peuvent être utiles pour élaborer des modèles de soins de santé mentale hybrides et favoriser un système d'aiguillage national, afin d'offrir aux réfugiés des services adaptés à la culture et à la langue. »
Complément d'information sur la recherche de la Dre Hynie
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