Félicitations à la titulaire de la bourse Glenda-MacQueen de 2022 : la Dre Margaret Hahn
Rencontrez la titulaire de cette bourse de développement de carrière de 100 000 $ destinée aux femmes en psychiatrie
Tout au long de sa carrière remarquable, la Dre Glenda MacQueen (en anglais seulement) a fait figure de modèle auprès de ses collègues et des étudiants avec qui elle a partagé ses laboratoires et ses cliniques.
La Dre McQueen a exercé une influence sur la psychiatrie dans son ensemble par son approche à la fois visionnaire et stratégique du domaine, mais aussi par sa grande compassion. Elle nourrissait entre autres la passion de développer la résilience du système de santé canadien par un traitement plus équitable des femmes qui y travaillent.
Après son décès en mars 2020, la Bourse commémorative annuelle Glenda-M.-MacQueen pour le développement de carrière des femmes en psychiatrie a été créée pour poursuivre l'apport exceptionnel de la Dre MacQueen à la psychiatrie et à la promotion de l'équité pour les femmes. Peu de gens incarnent aussi bien l'esprit de cette bourse que la Dre Margaret Hahn (en anglais seulement) de l'Université de Toronto; c'est pourquoi l'Institut des neurosciences, de la santé mentale et des toxicomanies des Instituts de recherche en santé du Canada (INSMT des IRSC) et l'Association des psychiatres du Canada (APC) se réjouissent de sa sélection comme lauréate de la bourse en 2022.
« L’APC est fière de collaborer avec l’INSMT des IRSC pour remettre cette bourse, qui commémore la Dre MacQueen avec brio et pertinence. Nous espérons que la bourse donnera à la Dre Hahn les ressources nécessaires pour poursuivre son important travail et appuyer sa contribution future à la recherche en santé mentale et en psychiatrie au Canada », affirme le président de l’APC, le Dr Doug Urness.
Titulaire de la chaire de recherche Michael et Kelly Meighen en prévention de la psychose de l'Université de Toronto et du Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH), la Dre Hahn a consacré sa carrière de chercheuse et de clinicienne à explorer les premières interactions entre les troubles du spectre psychotique et la santé cardiométabolique.
« J'ai toujours hésité entre l'endocrinologie et la psychiatrie, et mon intérêt se situait depuis longtemps au croisement de ces deux sciences », explique-t-elle.
« J'ai finalement opté pour la psychiatrie seulement parce que je trouve que le cerveau est sous-exploré, et qu'il existe de nombreuses pistes de recherche intéressantes qui pourraient faciliter les soins aux patients. »
Au début de sa carrière à l'unité de soins aux patients hospitalisés, la Dre Hahn a remarqué un gain de poids chez de nombreux jeunes patients qui en étaient à leurs premiers épisodes psychotiques et qui entamaient un traitement aux antipsychotiques.
« Ces jeunes gagnaient du poids à vue d'œil sans que l'on fasse quoi que ce soit; leur estime personnelle et leur qualité de vie s'en trouvaient minées, et la stigmatisation, accrue. »
Dans beaucoup de cas, ces patients finissaient par refuser leurs traitements.
« J'ai voulu savoir pourquoi cela se produisait », explique-t-elle.
« Les médicaments que nous utilisons pour traiter la psychose ont malheureusement des effets secondaires métaboliques, qui s'ajoutent aux facteurs biologiques reliant génétiquement ces maladies mentales graves au diabète, que nous soupçonnons de faire partie de la psychopathologie de ces maladies. »
En plus de diriger des études précliniques en laboratoire avec son équipe, la Dre Hahn gère la Clinique de la santé mentale et du métabolisme du CAMH, à Toronto. Cette clinique – l'une des premières en son genre à cibler simultanément les problèmes de santé mentale et cardiométabolique chez des patients atteints d'une maladie mentale grave – constitue le centre d'essais cliniques principal. Ce modèle de clinique jumelée à un centre de recherche est actuellement reproduit au Danemark, où la Dre Hahn était récemment de passage à titre de professeure invitée par l'Académie danoise du diabète.
« Je pense que nous franchissons une frontière extraordinaire avec l'intérêt grandissant pour ce qu'on appelle la psychiatrie métabolique », déclare-t-elle.
« En plus d'étudier les effets secondaires des antipsychotiques, nous nous intéressons aux mécanismes cérébraux précoces qui entraînent les problèmes métaboliques et qui touchent probablement aussi à des éléments clés de la psychopathologie comme la cognition et les symptômes dépressifs. Nous pensons que le traitement des comorbidités métaboliques au début de la maladie pourrait constituer une stratégie novatrice pour aider un sous-groupe de patients à se sentir mieux mentalement et physiquement. »
À l'instar de la Dre MacQueen, la Dre Hahn est motivée par la création d'un environnement plus équitable pour les femmes en psychiatrie. Elle dirige une équipe principalement formée de femmes de divers milieux dans son laboratoire et sa clinique, et elle a été maintes fois récompensée pour son travail de mentorat et d'enseignement.
En ce qui concerne l'équité dans le domaine de la psychiatrie au Canada, la Dre Hahn note que le volet recherche semble en retard sur le volet clinique.
« Je pense qu'il existe encore des lacunes dans la filière, dans le sens où peu d'entre nous parviennent au stade de chercheur indépendant et professeur titulaire », souligne-t-elle.
« J'ai pour passion de mentorer les gens et de les encourager à entreprendre ce cheminement, ce qui est évidemment ardu, mais aussi énormément gratifiant. La possibilité d'exercer un impact direct sur les soins aux patients par mes recherches est aussi particulièrement gratifiant. »
« Il serait vraiment encourageant d'avoir des possibilités de financement qui aideraient à orienter vers la recherche des femmes œuvrant en médecine. »
La Bourse Glenda-MacQueen « en est un excellent exemple », ajoute la lauréate de 2022.
« J'aimerais que les possibilités de ce genre soient plus nombreuses, surtout pour les femmes qui commencent leur résidence et qui pourraient être ouvertes à une carrière en recherche. »
Elle cite les fonds de démarrage et le soutien salarial permettant de réserver du temps à la recherche comme d'autres exemples de mesures utiles à l'amélioration de l'équité dans le volet recherche du domaine.
La bourse a été présentée à la Dre Hahn lors du 72e Congrès annuel de l'APC, qui s'est déroulé à Toronto, du 26 au 29 octobre 2022.
Les candidatures à la Bourse Glenda-MacQueen de 2023 seront acceptées à compter de la mi-novembre 2022. Pour plus de détails sur la bourse et les conditions d'admissibilité, consultez le site Web de l'APC.
- Date de modification :