Message du Dr Brian H. Rowe : Mettons du cœur à l’ouvrage!

Bonjour,

Les maladies cardiovasculaires continuent de peser lourd sur la société malgré les nombreux progrès réalisés au chapitre de la morbidité et de la mortalité. L’une des principales causes de mortalité dans le monde, emportant environ 17,9 millions de personnes par année, les cardiopathies sont à l’origine d’un cinquième des décès enregistrés au Canada en 2020, ce qui en fait la deuxième cause de décès en importance au pays. De plus, les affections cardiovasculaires sont la principale cause d’hospitalisations (infarctus du myocarde, insuffisance cardiaque, arythmie, etc.), de visites aux services d’urgence (douleur thoracique, infarctus du myocarde, arythmie) et de consultations en première ligne (prévention des maladies cardiovasculaires).

Février marque le Mois du cœur, une occasion de réfléchir aux comportements qui favorisent la santé cardiovasculaire, en particulier celle des femmes, ainsi qu’au travail de nos partenaires de Cœur + AVC. Cela dit, n’oublions pas que si un mode de vie sain peut aider à prévenir certaines maladies cardiaques, il existe tout de même des anomalies de la structure du cœur qui sont diagnostiquées in utero.

Les cardiopathies congénitales touchent quelque 180 000 personnes au Canada et sont parmi les anomalies congénitales les plus meurtrières au monde. Bien que la sophistication des interventions ait fait passer de 20 à 90 % le taux de survie à l’âge adulte, les personnes atteintes présentent un risque remarquablement élevé d’apparition précoce de troubles cognitifs vasculaires, d’insuffisance cardiaque, d’arythmie et d’accidents vasculaires cérébraux, et sont plus susceptibles que le reste de la population de nécessiter une greffe du cœur ou de subir un bouleversement de l’unité familiale. Les méthodes de dépistage et de détection des cardiopathies congénitales comme l’échocardiogramme fœtal se sont grandement améliorées dans les dernières décennies, mais on en sait encore trop peu sur l’évolution de ces anomalies et sur leur traitement.

Depuis 2008, les IRSC ont octroyé plus de 130 subventions de recherche portant sur les cardiopathies congénitales. Par exemple, l’Institut de la santé circulatoire et respiratoire (ISCR) des IRSC a récemment contribué au financement de l’Alliance canadienne pour la fonction cardiaque, un réseau national de recherche sur l’insuffisance cardiaque qui comprend une équipe spécialisée en pédiatrie et en cardiopathie congénitale. Cet investissement a vu le jour grâce au soutien d’autres instituts des IRSC (Vieillissement, Maladies infectieuses et immunitaires, Santé des Autochtones), de Cœur + AVC, de Mitacs et du National Heart, Lung, and Blood Institute des National Institutes of Health. Les découvertes résultant de cet investissement feront la lumière sur les causes profondes de l’insuffisance cardiaque et sur les déterminants sociaux qui agissent sur cette maladie courante mais complexe, pour en améliorer la prévention, la détection et la prise en charge, sans oublier la prestation de soins ainsi que l’état de santé et la qualité de vie des personnes atteintes, y compris celles aux prises avec une cardiopathie congénitale.

En collaboration avec Cœur + AVC et Brain Canada, l’ISCR a participé à une table ronde pour guider l’élaboration d’une stratégie canadienne visant à repérer les axes à privilégier en recherche et dans la pratique clinique pour améliorer de façon quantifiable la vie des personnes atteintes d’une cardiopathie congénitale. En tant qu’organisme fédéral de financement de la recherche en santé au Canada, les IRSC contribueront largement à l’accumulation de connaissances indispensables sur cette affection.

Nous réitérons notre engagement à faire progresser la recherche sur le bien-être et la santé cardiovasculaire des femmes et à chasser tout doute sur l’utilité de tenir compte de l’intersectionnalité et des groupes historiquement exclus, engagement qui se traduit par l’application concrète d’une optique d’équité, de diversité et d’inclusion. Enfin, toujours aussi résolus à appuyer la mobilisation des connaissances, nous contribuons à la formation et au perfectionnement professionnel des scientifiques ainsi qu’à la tenue de rencontres scientifiques nationales (Vasculaire 2023, qui aura lieu à Montréal [Québec] du 25 au 29 octobre 2023) et internationales (3e congrès mondial sur les maladies non transmissibles (en anglais seulement), qui aura lieu à Toronto [Ontario] du 25 au 30 juin 2023).

Merci à nos collègues de tous les secteurs au pays qui travaillent sans relâche pour trouver des solutions innovantes à des problèmes de santé complexes comme la cardiopathie congénitale, la santé cardiaque des femmes et l’ensemble des affections cardiovasculaires. C’est grâce aux efforts collectifs des patients, des soignants, des chercheurs et des professionnels de la santé que nous faisons évoluer la science de la santé cardiovasculaire.

Prenez soin de vous!

Meilleures salutations,

Dr Brian H. Rowe
Directeur scientifique, Institut de la santé circulatoire et respiratoire des IRSC
Professeur de médecine d’urgence et de santé publique
Collège des sciences de la santé, Université de l’Alberta

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