Le Réseau de réseaux – Services intégrés pour les jeunes (RR-SIJ) vise à construire un avenir sain pour les jeunes Canadiens
Les preuves se multiplient : les jeunes Canadiens sont mieux en mesure d'opter pour un avenir sain lorsqu'ils sont aux commandes. Ils souhaitent avoir accès à des soins pour la santé mentale, physique et sociale adaptés à leurs besoins dans un cadre accessible, mais ce n'est malheureusement pas la réalité pour beaucoup d'entre eux. Les conséquences sont désastreuses : les problèmes de santé mentale représentent la moitié du fardeau des maladies chez les enfants et les jeunes adultes. Il est urgent de transformer la manière dont les services de bien-être mental, physique et social sont fournis aux jeunes au Canada, et c'est à eux qu'il revient de montrer la voie.
Au Canada, les services de ce genre sont souvent fragmentés, lorsqu'ils ne sont pas tout bonnement inéquitables ou inaccessibles. D'importants obstacles sont liés aux critères d'âge, sans que l'on tienne compte de l'impact sur la personne elle-même lors de la transition entre les services destinés aux mineurs et ceux qui sont destinés aux adultes. La diversité des sources de financement entraîne une fragmentation supplémentaire, ce qui aggrave le problème, et les soins culturellement adaptés aux diverses communautés sont souvent limités, voire inexistants. En conséquence, de nombreux jeunes Canadiens – en particulier ceux qui sont issus de milieux socio-économiques défavorisés ou de communautés marginalisées – ne reçoivent pas le soutien nécessaire.
Cette situation crée des turbulences pour les jeunes et les aidants qui cherchent à s'orienter vers des services au moment où ils en ont le plus besoin. L'adolescence est une période de développement physique, émotionnel et social important, et les complications qui en découlent sont étroitement liées. Les services dans ces domaines doivent être homogènes et holistiques, et les barrières créées par les silos existants doivent être démantelées.
Combler les lacunes et éliminer les obstacles
L'une des solutions est la mise en place de services intégrés pour les jeunes (SIJ), où sont mis à la disposition de tous, en un même endroit, des services de santé mentale, de consommation de substances, de soins de première ligne, de soutien des pairs et de la famille, de santé sexuelle ainsi que des services sociaux et des programmes de soutien respectueux de la culture. Ce modèle a été mis en œuvre un peu partout dans le monde, et plus d'une décennie de preuves, par ailleurs en nombre croissant, montrent que cette approche peut fonctionner.
Ici, au Canada, les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) ainsi que leur partenaire philanthropique, la Fondation Graham Boeckh (FGB), investissent dans les SIJ depuis plus d'une décennie. En 2012, dans le cadre de la Stratégie de recherche axée sur le patient (SRAP), les IRSC et la FGB ont mis en place un réseau pancanadien de mise en pratique de la recherche afin de mobiliser l'innovation en matière de recherche et de catalyser les soins de santé mentale pour les jeunes. Quatre ans plus tard, ACCESS Esprits ouverts était opérationnel en tant que premier réseau de centres de SIJ au Canada.
En quelques années seulement, ACCESS Esprits ouverts s'est imposé comme un concept bien éprouvé, avec des sites dans tout le Canada. Le réseau a également connu un succès sans précédent grâce à l'établissement de sites dans des communautés inuites et des Premières Nations. Des preuves de plus en plus nombreuses témoignent de l'efficacité du modèle de SIJ d'ACCESS Esprits ouverts : les jeunes reçoivent des soins efficaces dans des contextes urbains et ruraux, en personne et en mode virtuel. De plus, les jeunes issus de milieux marginalisés peuvent bénéficier eux aussi d'un soutien urgent, offert au bon moment, au bon endroit et de la bonne manière.
Des initiatives taillées sur mesure pour les jeunes et les communautés
S'appuyant sur les enseignements tirés d'ACCESS Esprits ouverts, la FGB s'est lancée dans le codéveloppement et le cofinancement d'initiatives de SIJ avec un certain nombre de gouvernements provinciaux du Canada, en travaillant souvent en collaboration avec des champions locaux. Cette façon de faire a favorisé une approche pangouvernementale et communautaire qui a joué un rôle déterminant dans le développement du modèle de SIJ.
Les initiatives des SIJ ont pris racine dans tout le pays. Pionniers de la Foundry (en anglais seulement) en Colombie-Britannique et de l'initiative des carrefours bien-être pour les jeunes de l'Ontario (CBEJO) (suivis de près par Aire ouverte au Québec et Huddle au Manitoba), ces réseaux provinciaux bien établis offrent aux jeunes des services holistiques de bien-être mental, physique et social dans des cadres adaptés à leur âge. Ces services sont pertinents sur le plan culturel, adaptés aux contextes locaux et accessibles de manière transparente, quelle que soit la raison pour laquelle les jeunes y recourent. Ces derniers sont consultés à toutes les étapes, non seulement sur les services offerts, mais aussi sur leur mode de prestation aux pairs.
« Les besoins des jeunes Canadiens en matière de soutien de qualité en ce qui a trait à la santé mentale et à la consommation de substances sont énormes », a déclaré Ian Boeckh, président de la FGB.
« Et, comme les SIJ se répandent rapidement dans tout le pays, nous sommes ravis de travailler avec les IRSC et nos partenaires dans ce cadre pour assurer les meilleurs résultats possibles pour nos jeunes. »
De la connaissance à la pratique et inversement : les systèmes de santé apprenants
Les données probantes issues des initiatives d'ACCESS Esprits ouverts et des initiatives provinciales de SIJ sont générées par une approche des systèmes de santé apprenants (SSA) au cœur des réseaux de SIJ. Un SSA repose sur la prestation de services fondée sur les mesures, où les données et les commentaires sont utilisés pour cerner, évaluer et orienter les meilleures pratiques. Ce cycle de données et d'évaluation permet de concevoir et de mettre à l'essai de nouveaux services et d'assurer une amélioration continue, afin que les jeunes et les familles reçoivent les meilleurs soins possibles.
Afin d'optimiser l'approche de SSA dont découlent les données de ces réseaux, les IRSC, la FGB et d'autres partenaires philanthropiques ont entamé le prochain chapitre des SIJ au Canada : le Réseau de réseaux – Services intégrés pour les jeunes (RR-SIJ). Le Canada possède la capacité de recherche nécessaire pour devenir un chef de file mondial dans le domaine de la recherche sur la santé mentale des jeunes et des systèmes de santé apprenants, et compte sur une main-d'œuvre talentueuse et holistique dans le domaine des soins aux jeunes. En fin de compte, le RR-SIJ permettra aux chercheurs et aux prestataires de services de tirer parti de leurs réussites respectives de manière plus efficace et continue.
Le RR-SIJ : Une approche progressive
La phase préliminaire du RR-SIJ, financée en 2022, contribuera à sous-tendre les normes pancanadiennes en matière de SIJ, ou les pratiques exemplaires et judicieuses pour la prestation de SIJ. Cette phase initiale fait appel à des équipes de recherche de Foundry, des CBEJO et d'Aire ouverte, en plus d'un réseau autochtone formé à partir des sites ACCESS Esprits ouverts dans des communautés inuites et des Premières Nations, où la recherche et la prestation de services sont guidées par un conseil autochtone bien établi.
La phase suivante qui devrait être financée d'ici la fin de l'année 2023 permettra d'étendre le RR-SIJ à une plus grande échelle. Au mois de mai 2023, plus de 100 sites communautaires de SIJ sont en place ou en préparation à travers le Canada, et des réseaux émergent ou sont établis dans tout le pays. La phase 1 permettra de créer un réseau pancanadien de réseaux visant à relier tous les réseaux de SIJ provinciaux, territoriaux et autochtones et à faciliter une mise en commun judicieuse des données.
S'inscrivant solidement dans le cadre des accords bilatéraux fédéraux-provinciaux-territoriaux sur la santé annoncés en février 2023, l'initiative est le reflet d'une collaboration exceptionnelle entre les 14 gouvernements et les communautés autochtones visés. Cet effort de collaboration se poursuivra dans les années à venir, à mesure que les provinces et les territoires mesureront et mettront en commun des indicateurs communs, ou en rendront compte.
« Voir treize provinces et territoires et des communautés autochtones accepter de faire des SIJ et du système de santé apprenant une priorité et un partenariat, c'est une lueur d'espoir qui montre que lorsque les gens, les familles, les décisionnaires, le milieu de la recherche et les médecins travaillent tous ensemble, les soins de santé peuvent être transformés », a déclaré le Dr Samuel Weiss, directeur scientifique de l'Institut des neurosciences, de la santé mentale et des toxicomanies (INSMT) des IRSC.
« Il reste encore beaucoup de travail à accomplir, mais une fois ce travail achevé, plus aucun jeune de ce pays âgé de douze à vingt-cinq ans ne sera privé de l'accès aux services sociaux et de santé dont il a besoin pour voir poindre un avenir brillant, fructueux et sain. Lorsque les jeunes sont bien pris en charge, c'est toute la société qui en profite ».
De plus amples renseignements sur l'initiative RR-SIJ sont fournis sur le site web des IRSC. Pour en savoir plus sur l'histoire du concept des services intégrés pour les jeunes, visitez le site web de la FGB.
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