Lauréat du Prix Bhagirath-Singh de début de carrière en recherche sur les maladies infectieuses et immunitaires 2022
Johnathan Canton
Nous vivons dans un environnement complexe qui peut nous exposer à des éléments nocifs. En effet, les infections, les blessures et les mutations pouvant dégénérer en cellules cancéreuses représentent toutes des menaces pour notre survie. Pour contrer ces menaces, il faut être en mesure de percevoir le danger et de réagir de façon à le neutraliser. L’« immunité » est notre capacité à résister à de tels dangers et ce sont les cellules immunitaires qui en sont les récepteurs. Un groupe de cellules immunitaires, appelées « cellules dendritiques classiques », jouent un rôle central dans notre habileté à détecter le danger. Elles expriment de nombreux récepteurs à leur surface qui détectent les profils moléculaires associés aux menaces. Ainsi, la présence d’un danger déclenche une cascade d’événements dans les cellules dendritiques, appelée « signalisation inflammatoire », laquelle culmine en une réponse immunitaire. Parfois, les profils moléculaires se camouflent dans des structures complexes (par exemple dans une cellule cancéreuse) et ils doivent être exposés. Pour ce faire, les cellules dendritiques décèlent des signaux d’alarme dissimulés en ingérant de la matière autour d’un organisme et en la digérant pour révéler un danger caché. Les récepteurs situés à l’intérieur des cellules dendritiques peuvent ensuite être mobilisés afin qu’une réponse immunitaire appropriée soit mise en branle. Certains de ces récepteurs sont situés dans une région des cellules dendritiques appelée « cytosol », et leur mobilisation est si essentielle à notre immunité que, lorsque ces voies sont altérées, nous devenons gravement vulnérables aux infections et aux cancers. Pourtant, malgré son importance, le processus par lequel les signaux d’alarme provenant de matériel ingéré sont transmis aux récepteurs de danger intracellulaires situés dans le cytosol demeure inconnu. J’ai rassemblé des preuves qu’un ensemble de protéines appelées « apolipoprotéines » y sont essentielles. Le projet de recherche proposé a pour but de découvrir comment les apolipoprotéines gouvernent la fonction des cellules dendritiques leur permettant de sentir le danger et, par conséquent, de stimuler l’immunité. En comprenant ce phénomène, nous pourrons concevoir de meilleurs traitements d’immunothérapie contre les maladies qui échappent à la détection par les cellules dendritiques, comme le cancer.
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