Sensibiliser les jeunes aux dangers de l’exposition au soleil pour prévenir le cancer de la peau à l’âge adulte
Prévention de précision : Cibler les zones à forte prévalence de mélanomes au Canada
En bref
Enjeu
La prévalence des mélanomes, un type de cancer de la peau, est à la hausse au Canada. Bien que les liens de causalité entre une exposition au soleil et le risque de développer un cancer de la peau soient bien établis, l’engouement des Canadiens pour le bronzage ne faiblit pas, en particulier chez les adolescents.
Recherche
L’objectif de la recherche est d’élaborer une stratégie efficace de sensibilisation des jeunes aux risques d’une exposition au soleil qui cible les zones à forte prévalence de mélanomes au Canada et qui s’articule autour d’approches propres au sexe et au genre.
Impact
Le cancer de la peau figure parmi les cancers les plus répandus chez les jeunes au Canada. Le projet vise à émettre des recommandations distinctes selon le sexe des jeunes dans les zones à forte prévalence de mélanomes dans l’espoir de les sensibiliser efficacement aux risques d’une exposition au soleil.
Selon des statistiques compilées par la Société canadienne du cancer, quelque 9 000 personnes reçoivent un diagnostic de mélanome au Canada et 1 200 y succombent chaque année, un tribut lourd à payer, tant pour les patients que pour l'économie du pays. Le cancer de la peau figure en effet parmi les cancers les plus répandus chez les adolescents et les jeunes adultes et raccourcit sensiblement l'espérance de vie (de 20,4 ans en moyenne). Quant au système de santé, le fardeau que représentait ce type de cancer au Canada se chiffrait en 2004 à 532 M$, dont près de 85 % étaient consacrés au traitement des mélanomes. Dans moins de dix ans, ce montant pourrait atteindre 1 G$ annuellement.
« Le lien de causalité entre une exposition au rayonnement ultraviolet et le risque de développer un cancer de la peau est bien établi », explique le Dr Ivan V. Litvinov, professeur agrégé et directeur de la Division de dermatologie à la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l'Université McGill.
« Pourtant, malgré cet état de fait, les Canadiens prennent encore trop souvent à la légère l'importance de se protéger des rayons UV, principalement sous l'influence d'idées reçues sur l'exposition au soleil et de l'effervescence culturelle pour le bronzage », déplore-t-il.
Dans le cadre de ses travaux, le Dr Litvinov aspire à freiner l'augmentation des taux de cancer de la peau (comme les mélanomes) en analysant les facteurs de risques associés à la maladie. L'un des principaux objectifs de son équipe consiste à mettre au jour les failles des politiques de santé publique en matière de prévention.
Si la tendance est à la hausse dans l'ensemble du pays, toutes les régions ne sont pas logées à la même enseigne face à la prévalence du cancer de la peau. Les municipalités situées dans les régions côtières les plus tempérées du Canada (comme le sud-ouest de la Colombie-Britannique, la Nouvelle-Écosse, l'Île-du-Prince-Édouard et le Nouveau-Brunswick), dans la région des Grands Lacs et à proximité de destinations touristiques prisées (comme le parc national Banff en Alberta) présentent ainsi des taux plus élevés que la moyenne. C'est également le cas de certains quartiers classés à haut risque dans les centres de certaines villes (A1E à St. John's, Terre-Neuve; R2G, R3F et R3P à Winnipeg, Manitoba; T2V et T2L à Calgary, Alberta).
L'objectif ultime du Dr Litvinov est d'élaborer des stratégies qui tiendront compte d'éléments comme le sexe, le genre et la localisation pour sensibiliser les populations du Canada selon leurs besoins et leurs comportements. À titre d'exemple, une stratégie éprouvée auprès d'adolescentes à Halifax ne démontrera peut-être pas le même succès chez des adolescents vivant à Edmonton. En adaptant les recommandations aux caractéristiques de chaque région et aux facteurs qui influent sur les pratiques, le Dr Litvinov espère ainsi améliorer l'efficacité des mesures de prévention contre l'exposition au soleil et par la même occasion réduire le taux de mélanomes et de cancers de la peau chez les jeunes au Canada.
Les travaux du Dr Litvinov sont appuyés par l'initiative Jeunes en santé, dirigée par l'Institut du développement et de la santé des enfants et des adolescents (IDSEA).
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