Résumé de recherche du RIEM
Mise en œuvre de la pharmacogénomique pour reconnaître les patients qui risquent de présenter une myopathie causée par les statines
Cette recherche a été financée par le Réseau sur l'innocuité et l'efficacité des médicaments et menées par les chercheurs suivants : Richard Kim, Rommel Tirona, Ute Schwarz, Marianne DeGorter, Robert Hegele. Les énoncés contenus dans ce document sont ceux des auteurs, qui sont des chercheurs indépendants.
Quelle est la question?
- La faiblesse et les douleurs musculaires sont des effets secondaires courants de l'utilisation de statines; dans certains cas, ces médicaments peuvent causer des lésions musculaires graves, notamment un problème rare, mais potentiellement fatal appelé la rhabdomyolyse.
- L'exposition à des doses élevées a été associée à un risque accru de blessure musculaire liée aux statines; toutefois, certains patients prenant des doses élevées ne présentent aucun effet secondaire, alors que d'autres prenant des doses faibles souffrent de lésions musculaires.
Résumé et messages clés
Nous avons observé une variation d'un facteur de 45 de la concentration de statines entre différents patients prenant la même dose. Les facteurs cliniques comme l'âge et les polymorphismes dans les gènes de transport à la capture et à l'efflux avaient le plus grand effet sur l'exposition aux statines chez les patients prenant de l'atorvastatine et de la rosuvastatine. Un algorithme utilisant des variables cliniques et génomiques a été élaboré pour aider à la détermination des doses à administrer en vue d'éviter les fortes concentrations plasmiques de statines.
Dans le but de réduire le risque de myopathie causée par les statines, il serait avantageux de limiter l'exposition à ces substances. Les patients ayant des polymorphismes perte-de-fonction dans les gènes SLCO1B1 et ABCG2 devraient prendre des doses réduites de statines, surtout s'ils sont âgés. Notre étude a révélé que dans la pratique courante, environ 50 % des patients qui prennent des doses élevées auraient des concentrations de statines au-dessus du 90e percentile selon notre algorithme, ce qui laisse croire que les pratiques actuelles ne repèrent pas bien les patients à risque de forte exposition aux statines.
Pour plus de renseignements, communiquez avec le Dr Richard B. Kim : Richard.Kim@lhsc.on.ca
Objectif
- Améliorer notre compréhension des facteurs cliniques et pharmacogénétiques à la base de la variabilité interpatient dans les concentrations de statines afin de reconnaître de façon préventive les patients qui risquent de présenter une myopathie causée par les statines.
Comment l'étude a-t-elle été menée?
- 299 patients prenant de l'atorvastatine ou de la rosuvastatine ont été recrutés de façon prospective dans un centre spécialisé externe.
- Les concentrations plasmiques de statines ont été mesurées par couplage de chromatographie en phase liquide et spectrométrie de masse, et les caractéristiques pharmacogénomiques ont été analysées par discrimination allélique TaqMan.
- Des variables cliniques comme l'âge, le sexe, l'indice de masse corporelle et les médicaments concomitants ont été consignées.
- La contribution des variables cliniques et des polymorphismes génétiques a été évaluée par régression linéaire multiple.
- Une deuxième cohorte de 579 patients issus de bases de données primaires et spécialisées a été évaluée rétrospectivement.
Qu'est-ce que l'étude a révélé?
- Les concentrations plasmiques de statines peuvent varier d'un facteur d'environ 45 entre différents patients prenant la même dose.
- Certains polymorphismes perte-de-fonction courants dans les gènes de transport du médicament SLCO1B1 et ABCG2 sont associés de manière significative à l'exposition aux statines.
- L'âge du patient est fortement associé aux concentrations de statines.
- Un algorithme utilisant les variables cliniques et génomiques a été élaboré pour permettre d'éviter les fortes concentrations d'atorvastatine et de rosuvastatine.
Lien à la publication : DeGorter et al, 2013 [en anglais seulement]
- Date de modification :