Plan d'action : Créer un avenir plus sain pour les membres des Premières Nations, les Inuits et les Métis – Rapport d’étape
21 juin 2017
En novembre 2016, les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) ont annoncé la mise en œuvre de dix mesures concrètes afin de renforcer la recherche en santé autochtone en s’appuyant sur des travaux déjà amorcés au pays.
Au cours des derniers mois, les IRSC ont travaillé en étroite collaboration avec les communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis afin de corriger les lacunes dans le domaine de la recherche en santé autochtone, et entendent poursuivre cette collaboration à l’avenir. Les IRSC sont reconnaissants des avis et des conseils de leurs partenaires au sein de la communauté de recherche en santé autochtone, notamment l’Assemblée des Premières Nations, Inuit Tapiriit Kanatami, le Ralliement national des Métis, l’Association des femmes autochtones du Canada et l’Association nationale des centres d’amitié.
La mise en œuvre de notre plan d’action en dix points visant à renforcer la recherche en santé autochtone est codirigée par la Dre Carrie Bourassa, directrice scientifique de l’Institut de la santé des Autochtones des IRSC, et par Michel Perron, vice-président directeur des IRSC.
En cette Journée nationale des Autochtones, nous sommes heureux de vous présenter les progrès réalisés dans la foulée de nos engagements, bien qu’un travail considérable reste encore à accomplir.
Bilan pour chaque mesure
Améliorer la capacité d’interagir avec les communautés autochtones d’une manière adaptée à leur culture, en créant une équipe spécialement chargée de travailler directement avec les peuples, les chercheurs et les communautés autochtones.
Les IRSC ont mis sur pied un bureau de soutien pour la recherche en santé autochtone. Cette équipe est chargée d’appuyer des initiatives, telles que les Voies de l’équité en santé pour les Autochtones, un important programme de recherche axé sur la prévention du suicide, le diabète, l’obésité, la tuberculose et la santé bucco-dentaire; le processus itératif d’évaluation par les pairs, lequel est conçu pour assurer des taux de succès plus élevés pour les demandes de subventions touchant la santé autochtone; et la mise en place de politiques et de ressources visant à renforcer la recherche en santé autochtone, de façon générale, aux IRSC.
Nous sommes conscients que la mise en œuvre de ces dix mesures nécessitera un effort concerté de la part de toute l’organisation. C’est dans cet esprit que des séances sur les compétences culturelles et l’humilité culturelle seront offertes au personnel, en plus d’autres occasions de formation à venir. S’inspirant de ce qui est enseigné dans ces séances, la journée de reconnaissance des employés, organisée dans le cadre de la Semaine nationale de la fonction publique, avait pour thème cette année les peuples autochtones, notamment la reconnaissance des aînés, une cérémonie de purification, ainsi que des danses et des mets traditionnels autochtones.
S’assurer que le gouvernement fédéral est informé du besoin de représenter la diversité des peuples autochtones du Canada dans la composition du conseil d’administration des IRSC.
Nous reconnaissons que les Autochtones doivent être entendus à la table de la direction, et c’est pourquoi nous collaborons avec nos partenaires gouvernementaux pour encourager l’inclusion de représentants des communautés autochtones au sein du conseil d’administration et d’autres comités. Dans un premier temps, nous nous sommes assurés qu’au moins la moitié des membres des Conseils consultatifs des instituts (CCI) sur la santé des Autochtones soit constituée de représentants des communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis, dont trois sièges réservés à des représentants d’organisations autochtones nationales.
Accepter la définition de « recherche en santé autochtone » élaborée par l’Institut de la santé des Autochtones de concert avec les parties prenantes autochtones.
Les mots doivent être bien choisis. En signe de respect, lorsque nous discutons de recherche en santé autochtone, il est important d’utiliser le vocabulaire privilégié par les communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis. À ce sujet, nous souhaitons remercier les intervenants autochtones qui ont aidé notre Institut de la santé des Autochtones à élaborer une nouvelle définition de la « recherche en santé autochtone », plus globale et plus sensible aux réalités culturelles.
Établir, en collaboration avec le nouveau conseil consultatif des instituts sur la santé des Autochtones, des indicateurs de rendement pour valider les investissements des IRSC dans la recherche en santé autochtone.
Maintenant que cette nouvelle définition de « recherche en santé autochtone » est adoptée, les IRSC travaillent en étroite collaboration avec leur conseil consultatif des instituts sur la santé des Autochtones afin de préciser les indicateurs de résultats. Cela s’inscrit dans notre volonté de faire preuve d’ouverture et de transparence au moment de rendre compte de nos progrès en matière d’investissement dans la recherche en santé autochtone.
Les IRSC collaborent également avec le Conseil de recherche en sciences humaines (CRSH) et le Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie (CRSNG) afin de normaliser la collecte de données sur les candidats et les autres parties prenantes (y compris l’identité autochtone). Notre objectif est d’avoir une meilleure idée des taux de participation parmi les candidats et les groupes d’intervenants.
Porter les investissements dans la recherche en santé autochtone à au moins 4,6 % du budget annuel des IRSC (ce qui est proportionnel à la population autochtone du Canada).
Les IRSC poursuivent leurs démarches visant à s’assurer que les investissements dans la recherche en santé autochtone totalisent 4,6 % de leur budget annuel. Dans le cadre du récent concours de subventions Projet, les 38 demandes ciblant des projets de recherche en santé autochtone sont toutes passées par notre processus itératif d’évaluation par les pairs, dans lequel au moins deux des évaluateurs possédaient une expertise en santé et bien-être autochtones et ont rédigé leurs évaluations en adoptant une approche de mentorat.
Finalement, 22 des 38 projets de recherche en santé autochtone ont obtenu un financement, et 12 autres projets ont reçu une subvention transitoire d’une durée d’un an, ce qui représente un investissement total de 16,5 millions de dollars.
Cette question fera l’objet d’une discussion plus approfondie lors de la prochaine réunion du conseil consultatif des instituts sur la santé des Autochtones.
Chercher à augmenter les investissements à mesure que le permettra l’accroissement de la capacité de recherche et des ressources financières.
Le 13 décembre 2016, les IRSC ont lancé la mise à jour du Programme de réseau de mentorat autochtone prévoyant un investissement de 8 millions de dollars sur cinq ans, ce qui permettra de financer huit équipes, y compris sept pôles régionaux (Colombie-Britannique, Alberta, Saskatchewan, Manitoba, Ontario, Québec et les provinces de l’Atlantique), en plus d’un pôle international de coordination. L’objectif de ce programme est de faire tomber les barrières faisant obstacle à la participation de stagiaires appartenant aux communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis, et de nouveaux chercheurs dans le domaine de la santé. Les IRSC ont également entamé des discussions avec des partenaires concernant des stratégies collaboratives et novatrices ayant pour but de rehausser la capacité de recherche en santé autochtone à tous les niveaux d’études, de l’école secondaire aux études postdoctorales, et de faciliter la participation des communautés à la recherche.
En mai, l’Institut de la santé des Autochtones des IRSC a organisé un rassemblement national d’étudiants diplômés en santé autochtone, auquel ont assisté 20 étudiants, ainsi qu’une rencontre destinée aux nouveaux chercheurs. À ces deux évènements, l’intérêt en faveur d’une bourse d’études selon un paradigme de recherche autochtone était évident. En septembre 2017, les IRSC soutiendront de nouveaux chercheurs autochtones, ainsi que des paires aînés/jeunes, pour faciliter leur participation au troisième rassemblement annuel des Voies de l’équité, un évènement qui réunit des membres des communautés, des chercheurs, des organisations autochtones nationales et des membres du personnel des IRSC afin de veiller au respect et à l’intégration des systèmes de connaissances autochtones dans les travaux de recherche en santé autochtone des IRSC, et de soutenir le réseautage et le renforcement des communautés.
Continuer de travailler avec le groupe de référence pour la recherche en santé autochtone à la mise en œuvre d’un processus itératif d’évaluation par les pairs pour les demandes de subvention touchant la santé autochtone, de manière à assurer de meilleurs taux de succès pour les propositions de recherche libre dans ce domaine.
Les IRSC poursuivent leur collaboration avec le groupe externe de référence sur les bonnes pratiques d’évaluation par les pairs pour la recherche en santé autochtone afin d’instaurer un processus itératif d’évaluation par les pairs. Ce processus a été suivi pour la première fois dans le plus récent concours de subventions Projet; toutes les demandes de subventions liées à la recherche en santé autochtone ont été soumises à un comité distinct se réunissant en personne, et au sein duquel au moins la moitié des évaluateurs possédaient une expertise en santé et bien-être autochtones. Ces derniers ont rédigé leurs évaluations en adoptant une approche de mentorat.
Créer, en consultation avec le conseil consultatif des instituts sur la santé des Autochtones, des initiatives stratégiques porteuses visant à améliorer la santé des peuples autochtones.
Les IRSC continuent de chercher des moyens d’intégrer la recherche en santé autochtone à leurs possibilités de financement, et ont récemment réservé des fonds pour les composantes autochtones des possibilités de financement, notamment pour le microbiome, le VIH/sida, la santé maternelle, la santé génésique et la santé des enfants et des adolescents, ainsi que pour l’amélioration de la couverture vaccinale. L’Institut de la santé des Autochtones des IRSC travaillera de pair avec ses communautés pour repérer d’autres possibilités d’investissement.
Organiser chaque année des réunions entre le président des IRSC et les leaders de l’Assemblée des Premières Nations, d’Inuit Tapiriit Kanatami et du Ralliement national des Métis pour discuter des priorités de recherche en santé autochtone.
Nous nous engageons à resserrer nos liens avec les communautés autochtones, y compris les organisations autochtones nationales, et avons déjà fait des progrès notables à ce chapitre en établissant de saines collaborations. Par exemple, nous avons travaillé étroitement avec Inuit Tapiriit Kanatami (ITK) sur la prévention du suicide, l’une de ses plus grandes priorités sur le plan de la santé. En mars 2017, à Iqaluit, les IRSC et ITK ont coorganisé un important symposium international sur la prévention du suicide. Par ailleurs, les IRSC sont heureux d’être devenus membres de la direction du portefeuille de la santé, ce qui renforcera la capacité à collaborer avec le Ralliement national des Métis. Enfin, les organisations autochtones nationales, en participant une fois de plus à notre rassemblement annuel des Voies de l’équité en septembre, nous permettront de mieux cerner leurs besoins.
Travailler avec les autres conseils de recherche fédéraux à l’élaboration de stratégies pour renforcer la capacité de recherche autochtone par la formation et le mentorat dans tout le continuum professionnel, depuis les études de premier cycle jusqu’au niveau postdoctoral.
Le personnel des IRSC s’est joint à un groupe de travail tripartite convoqué par le CRSH afin de définir des secteurs de collaboration pour la recherche autochtone entre le CRSH, les IRSC et le CRSNG. Ce groupe se concentrera sur l’élaboration de stratégies visant à renforcer les capacités, sur les investissements nécessaires à l’amélioration de la gestion des données sur les Autochtones, ainsi que sur l’efficacité administrative visant à soutenir la recherche autochtone communautaire. Les IRSC explorent également la possibilité de mobiliser des fonds d’investissement avec les autres membres des trois organismes afin d’avoir le plus grand impact possible en ce qui a trait au soutien à la recherche autochtone.
Les mesures ci-dessus constituent les premières étapes franchies par les IRSC à titre d’organisation pour renforcer la recherche en santé autochtone. Les appels à l’action liés à la santé de la Commission de vérité et de réconciliation étaient clairs : les gouvernements doivent répondre à des besoins urgents, notamment réduire les écarts en matière de santé des peuples autochtones, reconnaître la valeur des pratiques de guérison traditionnelles et augmenter le nombre d’Autochtones travaillant dans le domaine des soins de santé. Les IRSC sont déterminés à contribuer à cette réconciliation par la recherche.
Par souci d’ouverture et de transparence, nous ferons régulièrement état des progrès réalisés dans la mise en œuvre de nos dix mesures; restez donc à l’affût des dernières nouvelles à ce sujet.
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