Dr Adam Burgener
Université du Manitoba
Chef de la section de protéomique aux Laboratoires nationaux du VIH et de rétrovirologie de l’Agence de la santé publique du Canada, le Dr Adam Burgener est également professeur adjoint à l’Université du Manitoba. Son laboratoire se spécialise en protéomique et en biologie des systèmes pour étudier l’immunité de l’hôte, le microbiome et les interactions dans la manière dont le VIH est contracté et se développe dans l’organisme. Le but est d’appliquer cette information à l’élaboration de stratégies préventives, diagnostiques et thérapeutiques pour les personnes infectées par le VIH ou à risque.
Un microbiote vaginal sain peut accroître l’efficacité de médicaments anti-VIH
À l’échelle mondiale, presque un million des nouvelles infections à VIH touchent les femmes, population à risque de contracter le virus. Au Canada, en 2014, une personne sur cinq vivant avec le VIH était une femme. Plus précisément, les Canadiennes représentaient 22,4 % des personnes séropositives au paysNote en bas de page 1.
Bien que les chercheurs essaient sans cesse de trouver de nouvelles façons de prévenir le VIH et de prendre en charge les personnes infectées, très peu d’études ont porté sur la manière dont le microbiote vaginal pourrait influencer l’efficacité des médicaments anti-VIH chez la femme.
Dans son travail, le Dr Adam Burgener explore dans quelle mesure les bactéries du vagin peuvent influer sur la capacité d’un médicament de neutraliser ou non l’infection à VIH. Le Dr Burgener et son équipe ont mesuré les protéines bactériennes de 688 femmes utilisant un gel au ténofovir administré par voie vaginale à l’aide d’un applicateur afin de prévenir la transmission du virus. Étonnamment, le gel s’est révélé trois fois plus efficace chez les femmes dont la flore vaginale saine est de type lactobacille que chez celles dont le microbiote était d’un autre type. En fait, chez les femmes dont les bactéries vaginales étaient principalement de type Gardnerella vaginalis, le médicament était assimilé directement et métabolisé par les bactéries vaginales de l’hôte. Cela montre que des facteurs biologiques chez la femme sont très importants pour le succès du traitement préventif topique du VIH, et que certaines femmes peuvent utiliser le médicament correctement sans toutefois être protégées.
Le Dr Burgener s’efforce de mieux comprendre l’immunité muqueuse du tractus génital féminin, qui est souvent le premier point de contact pour le VIH chez la femme et où se dresse la première ligne de défense de l’organisme contre le virus. Il travaille en étroite collaboration avec nombre d’établissements nationaux et internationaux, et de cohortes cliniques en Afrique, aux États‑Unis, en Suède et au Canada pour élaborer des stratégies préventives, diagnostiques et thérapeutiques.
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