Initiative Trajectoires de vie en santé : exemples de recherche

Les articles ci-dessous présentent certains des projets de recherche financés dans le cadre de l’initiative Trajectoires de vie en santé (TVS).

Subvention d’équipe : cohortes interventionnelles internationales couplées (CIIC) de l’initiative TVS

Les subventions d’équipe CIIC financent quatre projets distincts, mais harmonisés, menés à Soweto (en Afrique du Sud), à Mysore (en Inde), à Shanghai (en Chine) et dans deux provinces canadiennes (l’Alberta et l’Ontario). Tous les projets prennent appui sur des données probantes pour mettre au point des interventions visant plusieurs stades de la vie, à savoir de la préconception à la période postnatale, en passant par la grossesse, et ce, dans le but d’améliorer la santé des mères, des nourrissons et des enfants.

Renseignements sur l’initiative TVS (en anglais seulement)

Canada ― subvention d’équipe : initiative Trajectoires de vie en santé

• Trajectoires de vie en santé au moyen d’interventions de santé publique et de soins de première ligne au Canada

  

  

  L’étude canadienne vise deux objectifs : 1) établir une nouvelle cohorte fondée sur les origines développementales de la santé et de la maladie et 2) évaluer l’efficacité d’un ensemble d’interventions pour lutter contre l’obésité infantile et favoriser la santé cardiométabolique et le développement des enfants. Cet essai se concentrera sur l’effet cumulatif des interventions, de façon à améliorer les habitudes liées à la santé et à réduire les facteurs de risque modifiables tout au long de la période du développement. Des femmes nullipares et primipares, ainsi que leurs partenaires, seront recrutées dans des milieux de santé publique et de soins de première ligne dans deux provinces, puis regroupées de façon aléatoire afin d’évaluer une intervention à quatre volets, de la préconception à la petite enfance. La conception innovante de l’étude permettra à l’équipe d’établir deux comparaisons simultanément : une intervention à diverses étapes de la vie à partir de la préconception par rapport aux soins habituels, et une intervention pendant la première enfance et la petite enfance par rapport aux soins habituels chez les enfants. L’équipe pourra ainsi recueillir des données auprès des familles, en incluant les pères ou les partenaires dès la préconception et en faisant le suivi de plus d’un enfant par famille. Si l’influence des facteurs maternels sur la santé des enfants est reconnue, le rôle des pères ou des partenaires est relativement sous-étudié, notamment en ce qui touche les facteurs génétiques/épigénétiques et environnementaux. C’est une lacune sur laquelle se penchera l’étude.

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  Healthy Life Trajectories Initiative (en anglais seulement)

Afrique du Sud ― subvention d’équipe : initiative Trajectoires de vie en santé

• Essai BUKHALI : des bases et des connaissances solides pour des trajectoires de vie en santé

  

  

  L’évolution du fardeau de la maladie en Afrique du Sud est complexe en raison i) de la malnutrition persistante (retards de croissance chez 20 % des nourrissons), ii) de la prévalence élevée de l’embonpoint et de l’obésité, surtout chez les femmes, et iii) de l’augmentation des taux de maladies non transmissibles, comme le diabète de type 2. Certes, des initiatives mondiales visant à affronter l’adversité dans les 2000 premiers jours de la vie ont considérablement amélioré le taux de survie des mères et des enfants. Mais on ne sait pas encore très bien quelle est l’incidence à long terme des interventions effectuées de la préconception à la petite enfance sur la croissance et le développement sociocognitif des enfants. Ainsi, pour jeter les bases d’une trajectoire de vie en santé, il faut optimiser la santé des femmes avant et pendant la grossesse en plus de renforcer la santé des nourrissons afin d’atténuer les risques d’obésité et les risques cardiométaboliques ainsi que d’améliorer le développement cognitif.

  Pour combler ce besoin, une équipe multidisciplinaire de l’Afrique du Sud et du Canada met sur pied une analyse longitudinale de l’incidence de l’exposition à certaines conditions avant la conception et durant la grossesse, la première enfance et l’enfance sur l’évolution de la santé à long terme et le développement des enfants en Afrique du Sud. Les participants à l’étude seront recrutés à Soweto, zone urbaine historiquement défavorisée dans la ville de Johannesburg. L’hypothèse avancée est la suivante : une intervention intégrée auprès des femmes dès la préconception, puis à des moments appropriés au cours de la vie (grossesse, première enfance et petite enfance), améliorera la santé cardiovasculaire et métabolique, réduira l’adiposité chez les enfants et améliorera le développement des enfants, ce qui se traduira par une réduction des risques de maladies non transmissibles.

  En se servant d’un processus de randomisation individuelle, l’étude évaluera l’efficacité des interventions visant à modifier les habitudes dans le but d’améliorer l’alimentation et l’activité physique avant la conception ainsi que la santé durant la grossesse, à réduire la dépression périnatale, à accroître l’allaitement exclusif et à améliorer les soins protecteurs des parents.

  L’étude comprendra un ensemble complet de mesures visant à assurer le suivi de la santé de la mère ainsi que de la croissance et du développement de l’enfant. En outre, la collecte d’échantillons biologiques permettra d’étudier la science des origines développementales de la santé et de la maladie.

Inde ― subvention d’équipe : initiative Trajectoires de vie en santé

• Étude EINSTEIN : interventions précoces pour soutenir les trajectoires de vie en santé en Inde

  

  

  La prévalence des maladies non transmissibles, comme les maladies cardiométaboliques et les troubles de santé mentale, s’accroît en Inde. Or, le faible poids à la naissance, la mauvaise alimentation des nourrissons et la prise de poids rapide durant l’enfance sont des facteurs de risque bien connus d’une piètre santé et de l’apparition de maladies non transmissibles plus tard dans la vie. Bien que la dénutrition demeure un problème de taille en Inde, les taux d’embonpoint et d’obésité sont en hausse, doublant ainsi le fardeau de la malnutrition.

  L’étude EINSTEIN, qui suit une approche axée sur les origines développementales de la santé et de la maladie, avance l’hypothèse suivante : des interventions intégrées dès la préconception, puis à des moments appropriés au cours de la vie (grossesse, première enfance et petite enfance), réduira l’adiposité chez les enfants, améliorera la santé cardiovasculaire et métabolique, et améliorera le développement neurologique des enfants. L’étude consiste en une intervention communautaire et randomisée par grappes à trois volets (préconception, grossesse et encadrement). Elle s’effectue dans la région rurale de Mysore, dans le sud de l’Inde, où les villages servent de base à la formation des grappes. Les femmes en âge de procréer bénéficieront d’une intervention longitudinale effectuée par des travailleurs de la santé dans leur communauté, composée des éléments suivants : a) des mesures pour optimiser la nutrition grâce à la modification de l’alimentation, notamment par une diversité accrue des aliments et de multiples compléments alimentaires (micronutriments); b) un programme de formation au rôle de parent en groupe, combiné à une thérapie cognitivo-comportementale pour lutter contre la dépression maternelle et améliorer le développement de l’enfant; c) un appui aux femmes pour favoriser une alimentation diversifiée chez la mère, l’allaitement exclusif pendant les six premiers mois, l’introduction en temps opportuns d’aliments de sevrage diversifiés et nourrissants, la vaccination et l’adoption d’habitudes d’hygiène adéquates, surtout le lavage des mains; d) la réduction de la pollution environnementale, notamment la pollution à l’intérieur des bâtiments, et des conseils sur les habitudes d’hygiène et les façons d’éviter les toxines. Ces mesures seront soutenues par une stratégie de modification du mode de vie.

Chine ― subvention d’équipe : initiative Trajectoires de vie en santé

• Étude sino-canadienne : intervention multidimensionnelle communauté-famille-mère-enfant pour la prévention de l’obésité infantile

  

  

  La prévention de l’embonpoint et de l’obésité chez les enfants constitue une priorité de santé publique en Chine. Le surpoids a pris des proportions épidémiques : selon les estimations, la proportion des enfants et des adolescents en surpoids de 2006 à 2010 était de 13,1 % et de 7,5 % respectivement, pourcentages qui continuent d’augmenter. L’adiposité chez les enfants est associée à un risque de syndrome métabolique, à un fonctionnement neurocognitif et un développement socioaffectif sous optimaux ainsi qu’à un faible rendement scolaire. Par ailleurs, la culture et les croyances chinoises valorisent le gain de poids durant la grossesse ainsi qu’un poids important et une croissance rapide chez les bébés.

  Le but de l’étude sino-canadienne est d’évaluer un programme innovant de prévention de l’obésité mis en œuvre en Chine qui : 1) comprend un cadre conceptuel des étapes de la vie mettant en relief le besoin de se concentrer sur certaines périodes critiques au moyen d’interventions ciblées qui changent au fil du temps, tout en tenant compte de l’effet cumulatif de ces interventions; 2) adopte une approche populationnelle pour produire des changements intersectoriels et systémiques dans les milieux de l’éducation et des soins de santé au moyen d’interventions familiales visant à favoriser la coordination de la lutte contre l’obésité infantile; 3) comporte une stratégie de formation professionnelle, d’audit et de retour d’information.

  Ce projet vise à obtenir les données probantes essentielles pour assurer l’efficacité d’un programme intégré de prévention de l’obésité infantile à long terme, s’effectuant par l’intermédiaire de professionnels. La mise en œuvre du programme est soutenue par des planificateurs du milieu de la santé publique et des administrations hospitalières de Shanghai dans le but de réduire les taux d’embonpoint et d’obésité chez les garçons et les filles d’un à cinq ans. Il s’agit d’une intervention multidimensionnelle communauté-famille-mère-enfant visant à modifier de façon bénéfique les habitudes des femmes et des familles en ce qui touche l’alimentation, l’activité physique, la consommation de tabac, le stress et la santé physique, la qualité du sommeil et l’allaitement. Cette intervention devrait réduire de manière tangible l’adiposité chez les nourrissons et les enfants, et agir sur les biomarqueurs associés au risque d’obésité (épigénome, microbiome et microARN placentaire).

Date de modification :

2021-10-29