Vaincre les maladies inflammatoires chroniques auto-immunes, un pas à la fois

Dr Marc Pouliot

Il peut être utile, lorsque l’on cherche à illustrer ce qu’est l’inflammation, de prendre l’image des premiers répondants à une urgence, les pompiers, par exemple. Répondant à l’alerte, ils convergent vers le lieu de l’incendie puis prennent les moyens appropriés pour éteindre de feu. Cela causera peut-être quelques désagréments. La circulation locale risque d’être temporairement perturbée afin de favoriser leur travail. Les pompiers eux-mêmes causeront peut-être quelques dommages. Cependant, si elle est efficace, l’intervention des premiers répondants demeurera localisée et ponctuelle, exposant les gens des environs à un minimum d’inconvénients, et sera suivie d’un retour à la normale. Il en va de même pour l’inflammation. Notre système de défense intervient pour circonscrire une blessure et éliminer la menace d’infection. Une réponse inflammatoire appropriée est ciblée et temporaire.

Dans certains cas, l’inflammation perdure et se répand un peu partout dans le corps. On parle alors d’inflammation chronique. C’est ce qui se produit dans le contexte des maladies comme l’arthrite rhumatoïde ou le lupus. Nos « pompiers » ne cessent alors de répondre à de multiples alertes ─ dont l’origine demeure obscure ─ et se dirigent à plusieurs endroits dans l’organisme. Leurs interventions soutenues et répétées finissent par endommager certains de nos organes, ce qui contribue à amplifier l’inflammation non contrôlée. Mon laboratoire s’intéresse justement à l’inflammation chroniquement active dans ces maladies et aux façons de la contrôler. Pour de plus amples renseignements, visitez le Centre de recherche du CHUL.

Les « maladies rhumatismales et auto-immunes systémiques » (MRAS), regroupant l’arthrite rhumatoïde, le lupus érythémateux disséminé, la sclérodermie, la myosite et le syndrome des anti-phospholipides, présentent une multitude de symptômes différents car l’inflammation associée à ces maladies peut attaquer divers organes : la peau, les muscles, les articulations, les poumons, les reins, les vaisseaux sanguins et le système nerveux. Les MRAS touchent 2 ou 3 personnes sur 1000 au Canada, mais une femme âgée de 45 ans ou plus sur 100. Les traitements actuels pour les MRAS visent à soulager les symptômes et à minimiser les complications. Toutefois, ces traitements ne sont pas efficaces pour tous les patients et peuvent parfois causer des problèmes additionnels. Manifestement, de meilleures approches sont nécessaires.

Comme les études sur les MRAS sont limitées par le manque d’échantillons biologiques pertinents, nous avons créé la Biobanque et banque de données MRAS, dans le but de soutenir la recherche translationnelle dans ce domaine. Cette plateforme clinique intègre les données cliniques et biologiques avec en point de mire le patient au centre du projet.

De plus, nous avons créé le groupe des Patients intéressés par la recherche sur l’arthrite (PIRA) , un comité consultatif de patients d’Arthrite recherche Canada (ARC) basé dans la ville de Québec. De par sa mission, PIRA agit comme intermédiaire entre toutes les personnes impliquées dans la recherche sur l’arthrite aux niveaux provincial et national et le public en général. PIRA s’efforce de partager les connaissances scientifiques entre les patients et les chercheurs et de les rendre accessibles à la population en général.

Page Facebook : PIRA - Patients Intéressés en Recherche sur l’Arthrite

Vous désirez participer à la marche annuelle du groupe des PIRA pour soutenir la recherche sur l’arthrite? (http://www.arthritisresearch.ca/support-us/pira-walk)

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