Résumé de recherche du RIEM
Efficacité et innocuité comparatives de médicaments améliorant la cognition pour le traitement de la maladie d’Alzheimer : revue systématique et méta-analyse en réseau
*Cette recherche a été financée par le Réseau sur l'innocuité et l'efficacité des médicaments et menées par les chercheurs suivants : Andrea C. Tricco, Huda M. Ashoor, Charlene Soobiah, Patricia Rios, Areti A. Veroniki, Jemila S. Hamid, John D. Ivory, Paul A. Khan, Fatemeh Yazdi, Marco Ghassemi, Erik Blondal, Joanne M. Ho, Carmen H. Ng, Brenda Hemmelgarn, Sumit R. Majumdar, Laure Perrier, Sharon E. Straus. Les énoncés contenus dans ce document sont ceux des auteurs, qui sont des chercheurs indépendants.
Quelle est la situation actuelle?
- Le fardeau économique mondial qu’impose la maladie d’Alzheimer sur le système de soins de santé et les personnes est considérable. On l’estime à 818 milliards de dollars américains par année.
- Les médicaments améliorant la cognition peuvent servir à traiter les patients atteints de cette maladie.
- Bien que leur innocuité et leur efficacité aient été examinées lors de revues systématiques antérieures, seuls des ECR avaient été inclus, ce qui limite l’applicabilité des constatations aux patients « du monde réel ».
Résumé et Implications
- Nous avons réalisé une revue systématique et une méta-analyse en réseau (MAR), notamment d’essais contrôlés randomisés (ECR), d’essais contrôlés non randomisés et d’études observationnelles, pour comparer l’innocuité et l’efficacité de médicaments améliorant la cognition (donépézil, galantamine, rivastigmine ou mémantine) dans n’importe quelle association. Dans l’ensemble, nos résultats laissent entendre que les médicaments de ce type ont peu d’effets sur la cognition, déterminée par une différence minimale cliniquement importante (DMCI), mais qu’ils sont toutefois relativement sécuritaires. Le donépézil constituait probablement le traitement le plus efficace sur le plan des résultats.
- Bien qu’ils ne soient pas considérés comme des « événements indésirables graves », les effets secondaires (à savoir la nausée, le vomissement, la diarrhée et les maux de tête) de la prise de médicaments nuisent à la qualité de vie. Nos constatations devraient aider tous les intéressés à prendre des décisions personnalisées sur les risques et les bienfaits du recours aux médicaments améliorant la cognition par les patients atteints de la maladie d’Alzheimer.
Pour des renseignements supplémentaires, écrivez à Andrea.Tricco@unityhealth.to.
Quel était le but de l’étude?
- Par la réalisation d’une revue systématique et d’une MAR, examiner l’efficacité et l’innocuité comparatives de médicaments anti-Alzheimer qui améliorent la cognition.
Comment l’étude a-t-elle été menée?
- MEDLINE, EMBASE, la Bibliothèque Cochrane, CINAHL et AgeLine ont été interrogés pour une période allant de leur début jusqu’au 9 mars 2016.
- Nous avons inclus les études de patients atteints de la maladie d’Alzheimer qui ont porté sur le donépézil, la galantamine, la rivastigmine ou la mémantine dans n’importe quelle association, et qui comparaient les médicaments les uns aux autres ou à une méthode témoin (aucun traitement, placebo, meilleurs soins de soutien).
- Deux personnes ont effectué indépendamment la sélection des études, l’abstraction des données et l’évaluation de la qualité des articles inclus. Les divergences ont été résolues par la discussion.
- Une méta-analyse bayésienne par paires à effets aléatoires a été réalisée pour chaque comparaison de traitement et chaque résultat.
- Les médicaments améliorant la cognition ont été classés à l’aide de la courbe de surface sous le classement cumulatif (SUCRA).
Qu’a révélé l’étude?
- Ont été inclus 110 ECR, 21 essais contrôlés non randomisés et 11 études de cohorte qui ont fait l’objet d’une publication entre 1996 et 2015.
- Le donépézil constitue probablement l’agent le plus efficace pour la maladie d’Alzheimer compte tenu de tous les résultats d’efficacité examinés.
- Pour la cognition, seul le donépézil a atteint le seuil de DMCI sur la sous-échelle cognitive de l’échelle d’évaluation de la maladie d’Alzheimer (ADAS-cog). Il représente donc probablement une solution de première intention pour les patients et les cliniciens envisageant le recours à des médicaments améliorant la cognition.
- Il n’y a pas eu de risque accru de préjudices graves, de chute ou de bradycardie chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer.
- Plus de patients ont souffert de nausée et de vomissement après la prise du donépézil, de la galantamine et de la rivastigmine, ce qui peut engendrer une diminution de la qualité de vie et la cessation du traitement.
Lien vers la publication : Tricco et al, 2017 (en anglais seulement).
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