Atténuer la peur et la douleur liées aux aiguilles
La question à 1 000 $
Comment calmer la douleur et la peur liées aux aiguilles?
La réponse concise
Il existe de nombreuses solutions pour soulager la douleur, calmer la peur, vaincre la phobie et prévenir les évanouissements causés par les aiguilles.
Des années de recherche ont permis de mettre au point des méthodes qui ont maintenant fait leurs preuves pour réduire la douleur et le stress causés par les piqûres. Ces méthodes, qui fonctionnent tant pour les enfants que pour les adultes, peuvent contribuer à rendre la vaccination moins désagréable.
Des méthodes fondées sur les données probantes peuvent résoudre une multitude de problèmes, notamment :
L’histoire en détail
Maîtriser la douleur : les piqûres n’ont pas à faire mal!
Pour bon nombre d’enfants, recevoir une piqûre est une expérience effrayante et douloureuse. En fait, plus de 90 % des enfants d’âge préscolaire et 50 % des enfants d’âge scolaire vivent une détresse importante au moment d’un vaccin.
Il peut en être autrement.
On peut difficilement avoir une bonne expérience de vaccination sans une prise en charge adéquate de la douleur. Une gestion déficiente de la douleur causée par les piqûres peut faire en sorte que la peur se cristallise graduellement en des souvenirs effrayants, rendant les piqûres suivantes (comme les vaccins du calendrier de vaccination systématique ou les prises de sang) encore plus angoissantes.
Heureusement, il existe des méthodes fondées sur les données probantes qui permettent de diminuer la douleur causée par les piqûres. On recommande les méthodes suivantes aux enfants de tous âges, mais elles peuvent également servir aux adultes.
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Détourner son attention (ou celle de son enfant) de l’aiguille
La distraction est une méthode simple qui peut fonctionner à merveille.
- Regardez une vidéo sur un appareil mobile.
- Écoutez votre musique préférée.
- Parlez de quelque chose d’amusant.
- Jouez à des jeux ou avec des jouets qui font prendre de grandes respirations, comme souffler sur un moulin ou souffler des bulles de savon.
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Anesthésier la peau
Une option intéressante, quel que soit votre âge, est la crème ou le timbre cutané anesthésiants. Ce sont des produits à appliquer localement et qui s’achètent en pharmacie, sans ordonnance.
- Appliquez la crème ou le timbre cutané sur la région où l’aiguille piquera. Assurez-vous d’abord de bien lire les instructions d’application du produit. Selon le type, vous devez l’appliquer de 30 à 60 minutes à l’avance pour que l’effet se produise.
- Si vous n’êtes pas certain de la région qui sera touchée, ou si vous comptez recevoir plusieurs piqûres en une seule visite (comme c’est le cas dans les rendez-vous du calendrier de vaccination systématique des enfants), demandez conseil à un professionnel de la santé. De cette façon, vous n’appliquerez pas le produit trop haut ou trop bas sur le bras et vous serez paré.
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Après la piqûre : soulager l’inconfort
Après le vaccin, il est permis de prendre un analgésique (antidouleur) en vente libre pour atténuer la douleur ou l’inconfort.
- Cependant, prendre des analgésiques à l’avance n’est pas recommandé. Cela ne réduirait pas la douleur causée par la piqûre comme telle, et certaines études suggèrent que cela pourrait même interférer avec l’efficacité des vaccins.
- Souvenez-vous : avant, l’anesthésiant topique; plus tard, l’analgésique!
De plus, la famille influence de manière importante les aptitudes de l’enfant à composer avec les aiguilles donc, avant et pendant une piqûre, les parents doivent rester calmes, interagir normalement et employer un langage neutre. Une fois la vaccination terminée, on recommande de mettre l’accent sur ce qui s’est bien passé et, si possible, de prévoir quelque chose d’agréable pour son enfant (ou pour soi).
Sur les nerfs? Comment composer avec une peur légère à modérée des aiguilles
Des personnes de tous âges sont nerveuses à l’idée de recevoir une piqûre; c’est pourquoi il est important d’apprendre à se détendre pour rendre l’expérience moins désagréable.
Une stratégie gagnante est le recours au système CARDMD.
La Dre Anna Taddio, professeure en pharmacie à l’Université de Toronto et scientifique principale associée à l’hôpital SickKids, a mené la conception du système CARDMD pour aider les enfants, les adolescents et les adultes à maîtriser leur peur et leur douleur liées aux aiguilles.
Le recours au système CARDMD nécessite un peu de préparation en amont. Les stratégies à employer pour composer avec la situation avant et pendant la vaccination sont décrites sur des cartes que l’on peut « jouer » dans la combinaison et dans l’ordre qui nous conviennent le mieux (à nous ou à notre enfant).
Les stratégies CARDMD comprennent :
- C : Le confort
- A : L’aide
- R : La relaxation
- D : La distraction
Le système CARDMD est disponible en ligne et propose de la documentation sur les cartes et leur fonctionnement. On propose aussi des ressources au sujet de la vaccination à l’intention des parents et des fournisseurs de soins de santé.
L'équipe a également conçu un nouveau jeu (CARDMD) pour les enfants!
Le système CARDMD a été conçu par la Dre Anna Taddio de l’Université de Toronto.
Sources de financement :
- Agence de la santé publique du Canada
- Instituts de recherche en santé du Canada
- HELPinKids&Adults (en anglais seulement)
Partenaires :
- Hôpital pour enfants de Toronto (SickKids) (en anglais seulement)
- Université de Guelph (en anglais seulement)
- Anxiété Canada
- Immunisation Canada
- Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH)
CARD est une marque déposée de l’Université de Toronto. Le contenu est partagé avec la permission de la Dre Taddio.
Que faire lorsque les aiguilles causent étourdissements et évanouissements?
S’évanouir lors d’un contact avec une aiguille est plus fréquent chez les personnes qui ont peur des aiguilles, mais ce n’est pas toujours le cas. Toutes les personnes qui ont peur des aiguilles ne risquent pas forcément de s’évanouir, et toutes celles qui s’évanouissent n’ont pas forcément peur des aiguilles.
Alors, que se passe-t-il?
Les étourdissements et les évanouissements sont causés par une chute soudaine de la tension artérielle et du rythme cardiaque. C’est ce qu’on appelle une réaction vasovagale. Lorsque la chute de la tension artérielle est causée par un déclencheur particulier, comme une aiguille ou la vue du sang, on parle alors de syncope vasovagale.
D’autres symptômes comprennent la nausée, la faiblesse, la transpiration et la vision floue.
En d’autres termes, une réaction vasovagale peut transformer la vaccination en une expérience très désagréable.
Heureusement, il existe des moyens efficaces de contrecarrer cette réponse physiologique.
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S’allonger durant la vaccination
Des études ont montré que s’allonger peut contribuer à soulager les étourdissements et les vertiges qui découlent d’une réaction vasovagale. Vous pouvez demander un tel accommodement, que ce soit pour le vaccin contre la COVID-19 ou la grippe, ou pour une autre piqûre.
- De nombreuses cliniques de vaccination ont des places spécialement désignées pour un tel accommodement. On y trouvera des matelas de sol ou des tables d’examen où vous pourrez vous allonger pendant la vaccination.
- Un membre du personnel soignant vous demandera peut-être aussi si vous avez déjà ressenti une faiblesse lors de piqûres, ce qui serait l’occasion idéale de demander un accommodement.
- Toutefois, même si l’on ne vous pose pas la question, que ce soit dans une clinique ou une pharmacie, ou chez votre médecin, ne soyez pas gêné de demander à vous allonger durant la vaccination pour atténuer les effets d’une réaction vasovagale.
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Faire des exercices de tension musculaire pour stimuler sa tension artérielle
Étant donné que c’est une chute de la tension artérielle qui mène aux symptômes liés à la réaction et à la syncope vasovagales, une des stratégies fondées sur les données probantes pour calmer ou soulager ces symptômes consiste à faire remonter sa tension artérielle au moyen d’exercices de tension musculaire.
- Avant la piqûre, contractez les muscles du ventre et des jambes. Serrez-les pour environ 15 secondes, puis relâchez (sans complètement relaxer) pour environ 20 secondes.
- Répétez ces étapes jusqu’à ce que l’aiguille soit retirée ou jusqu’à ce que vous ne ressentiez plus d’étourdissements.
- Attention à ne pas serrer ou contracter le muscle dans lequel sera effectuée l’injection.
- Cette méthode est sécuritaire pour les adultes ainsi que pour les enfants dès l’âge de sept ans.
Peur extrême et phobie des aiguilles : trouver l’aide dont vous avez besoin
La peur des aiguilles est fréquente chez les enfants et les adultes, allant de la crainte légère à la véritable phobie.
Même si une situation intensément douloureuse ou traumatique peut provoquer une peur bleue des aiguilles ou la phobie qui y est associée (la trypanophobie), la cause n’est pas toujours facile à établir. Parfois, divers facteurs pouvant contribuer à l’émergence d’une peur extrême des aiguilles proviennent de l’enfance et se maintiennent jusqu’à l’âge adulte, allant même jusqu’à amplifier la peur avec le temps.
Des études ont révélé que de bonnes expériences de vaccination à l’enfance peuvent agir à titre préventif contre la peur des aiguilles qui dure. Néanmoins, il est important de reconnaître qu’il n’est jamais trop tard pour obtenir de l’aide.
La mauvaise nouvelle est que les méthodes de maîtrise de la douleur et de simple distraction ne peuvent pas supprimer une peur des aiguilles devenue extrême (qui, par exemple, vous fait paniquer ou vous donne envie de prendre vos jambes à votre cou) ou une phobie. Plutôt, une des options issues des données probantes est de consulter un ou une psychologue pour suivre une thérapie par exposition. Cette intervention psychologique de type cognitivocomportemental consiste à être encadré par un professionnel dans un environnement contrôlé en s’exposant graduellement à l’aiguille (le stimulus qui suscite la peur).
Tout au long du processus de thérapie par exposition, le psychologue et vous allez travailler à diminuer la peur, à lui retirer son pouvoir, et à vous donner des stratégies d’adaptation. Il s’agit d’une intervention efficace chez les enfants (dès l’âge de sept ans), les adolescents et les adultes. Des bienfaits peuvent se ressentir après aussi peu que quelques heures ou quelques séances de traitement.
Ces bienfaits jouent un rôle immense! En effet, la recherche a démontré que les personnes qui présentent une peur terrible des aiguilles risquent de refuser certains types de soins médicaux, ce qui peut nuire à leur santé.
Ressources supplémentaires
- Solutions pour la douleur chez les enfants (SKIP)
- It Doesn’t Have to Hurt (en anglais seulement)
- Carrefour d’informations sur le système CARD
- Immunisation Canada
- Santé des enfants Canada – Les vaccins contre la COVID-19 pour les enfants
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